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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« All you need is love » (Tout ce dont vous avez besoin, c'est d'amour) ? Non. Ah, elle l'aime, sa mère, le fils unique, le fils chéri, le bébé mal grandi, le fiston diagnostiqué schizophrène, qu'elle veut garder et cacher dans son giron ! « nul gouffre, nulle cordillère, nul péage, sans parler des crottes de chiens, rognures, ordures et autres menus obstacles, un mari par exemple (…) rien en ce monde ne peut freiner la percée en avant d'une maman, genoux en sang, vers son enfant chéri. » le mari, lui, voudrait bien que son fils, en âge de travailler, s'échine comme il le fait à l'extérieur, dans la vraie vie. le fils n'est que souffrance. Cela finira évidemment très mal pour tout le monde. Heureusement qu'il y aura Pompon, le caniche, pour consoler la mère !
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Lydie Salvayre dans Famille son regard de psychiatre. L'auteure introduit le suspens, l'envie de lire, toujours. le lecteur est confronté à une réalité qui peut le choquer tant par l'attitude du père qui n'a visiblement guère de compassion pour son fils schizophrène et inapte au travail que par celle de la mère, qui est plus proche de l'enfant que de son mari tenu à l'écart. Dès le début de la nouvelle intrigante, une phrase d'accroche nous brutalise lorsque le fils est diagnostiqué comme étant atteint de la maladie de la schizophrénie: "Le spécialiste a dit que le fils était schizophrène. Quelle honte dit le père. Ça ne doit pas sortir de la famille, dit la mère." Salvayre traite de sujets tabous, qui peuvent sensibiliser les lecteurs. Elle dénonce une violence morale à l'égard du fils venant du père de celui-ci, vous en serez drôlement surpris. La mère et le fils entretiennent une relation qu'on pourrait qualifier d'anormale et qui peut être difficile à expliquer. Toutefois, c'est justement ce type de lecture où nous retrouvons de la violence et du bouleversement qui intéresse particulièrement le lecteur. Mais encore, Lydie Salvayre évoque dans Famille des sujets d'actualité qui touchent notre quotidien comme le vaccin anti-covid, la pandémie, des sujets qui fluidifient parfaitement la lecture, puisque nous pouvons nous retrouver en lisant Famille. Je vous recommande vivement de vous procurer cette oeuvre !
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Une maladie déguisée en fainéantise (ou l'inverse)


Une nouvelle sur ma communauté! Je parle des schizophrènes bien sûr. Pseudo-communauté ridicule qui me plaît car elle ne réclame rien et ne se plaint de rien à l'image de celle des nains. Souterraine et infiltrée un peu partout, elle tente à coup de traitements médicamenteux de combler les fêlures. Stabilisée elle met parfois au service du monde sa folle créativité.

Mais dans Famille, Lydie Salvayre met en scène la pire des situations pour un « brother », l'incompréhension du père qui prend les effets du trouble pour la plus caractérisante des paresses. le fainéant a été identifié, il doit être dénoncé. La mère elle, guidée par son instinct, n'est que compassion, relativisation et volonté d'entente cordiale.

Les délires du « brother » sont savoureux, d'une inventivité qui laisse rêveur et pousse à réfléchir sur des trucs complètement absurdes. le rendez-vous quotidien de la série-télé partagée avec la mère apparaît comme des plus réalistes ; pour lui petite échappatoire éphémère qui réactive l'existence devant la plus inepte des fictions.

Dans Famille, le père ne comprend rien assurément mais le « brother » aurait-il dû en venir à cette extrémité ? La réponse est non évidemment. Et j'affirme même péremptoirement que ce n'est pas le schizophrène qui guide la main du meurtrier mais l'ordure qui est concomitamment en lui. L'être dépourvu de sens moral qui s'est laissé supplanter par son chahut intérieur.

Pour conclure, j'ai adoré cette nouvelle de Lydie Salvayre qui m'a ouvert un champ de réflexion incroyable. Et puis c'est magnifiquement écrit, le style concorde parfaitement avec ce qu'elle a à dire. Ça passe comme une tranche de vie à la fin tragique, un morceau de son expérience de psychiatre au plus prés du vécu.


Samuel d'Halescourt
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Notre lauréate du prix Goncourt nous revient avec une courte nouvelle de 38 pages, intitulée “Famille”, c'est l'histoire d'un jeune homme atteint de schizophrénie au milieu d'une famille baroque, une mère complètement paranoïaque et un père toujours absent par son travail.
C'est également l'histoire d'une famille qui se renferme sur elle-même, le père qui considère la schizophrénie de son enfant comme tabou et la mère qui normalise la situation de son fils unique.
Lydie Salvayre nous emmène à la découverte du quotidien de cette famille qui doit faire face à la maladie de leur enfant, mais qui en réalité ne bouge pas d'un doigt et laisse la situation s'accroître.
La romancière Lydie Salvayre choisit une fin dramatique, le fils schizophrène finit par tuer son père. Une histoire qui fait également face au tabou de la maladie et montre à quel point il est difficile de gérer un enfant atteint d'une certaine maladie lorsqu'on n'est pas aidé par quelqu'un d'autre.
Si Lydie Salvayre nous parle de schizophrénie, c'est grâce à son expérience en tant que psychiatre, qui lui offre la possibilité d'écrire et d'évoquer des sujets sensibles auxquels notre société est confrontée aujourd'hui.



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Lydie Salvayre

Née en ...

1939
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