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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans l'Italie fasciste, deux jeunes filles que tout opposent deviennent amies. S'émancipant de sa classe bourgeoise, Francesca se rapproche de Maddalena, surnomée « La Malnata« , supposée porter malheur depuis que son frère est mystérieusement décédé en sa compagnie. Entre elles, une solide amitié se construit et les soude à travers les épreuves qui ne cessent de se dresser devant elles. Dans ce premier roman qui se lit comme un polar, Beatrice Salvioni aborde de nombreux thèmes-clés de la société italienne, aussi prégnants à l'époque qu'aujourd'hui : le catholicisme, la place de la femme, la masculinité toxique, la réussite sociale, la soumission à l'ordre établi.

Maddalena étonne par la complexité de sa personnalité, jeune fille brisée par les tragédies de sa jeune vie, préférant revendiquer ce sobriquet malheureux qu'on lui donne que d'avouer son impuissance de femme en devenir. Elle ouvre les yeux de Francesca sur de nombreux sujets, l'expose à une vision de la société bien éloignée de la politesse résignée de son père et du traditionalisme hypocrite de sa mère. Ecrasée par le carcan d'une société fasciste vénérant le Duce, Francesca trouve dans l'amitié de Maddalena un souffle de vie qui lui manquait jusqu'à présent.

Ensemble, les deux gamines vont s'élever au-dessus de leur condition de femmes, loin de la place méprisable à laquelle les réduit la société de l'époque. C'est un roman émouvant et bien écrit qui tient en haleine et se lit d'une traite, une belle entrée en littérature pour cette jeune romancière.
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Je suis encore envahie par l'émotion suscitée par ma lecture, en italien, de ce roman bouleversant, dont je viens de lire les dernières pages, "La Malnata". Frappée aussi par la force du récit et l'écriture aboutie de ce premier livre de Beatrice SALVIONI. L'histoire se situe à Monza (ville au nord-est de Milan, dont elle est très proche), au milieu des années 30, dans cette période sombre qu'est le fascisme en Italie. Son évocation sonne juste, en montrant de manière implicite le poids du dogme fasciste sur la vie quotidienne des Italiens, et la partition entre ceux qui l'adoptent, voire proclament leur amour pour le "Duce, père de la patrie", ceux qui le suivent pour survivre, et ceux dont la droiture les rendent rebelles à la dictature d'un homme qui pactisera avec le Diable, en la personne d'Hitler, dont l'ascension est en cours simultanément en Allemagne. La présence sourde et menaçante de l'idéologie fasciste dans ce roman est d'autant plus importante que les lecteurs non italiens connaissent bien moins l'horreur du fascisme que celle du nazisme.
Parmi les révoltés, l'auteure a choisi de raconter l'histoire, non d'un partisan, mais d'une toute jeune fille, Maddalena Merlini, surnommée par tous les bien-pensants "La malnata" (La mal née). Issue d'une famille modeste, elle est appelée ainsi parce qu'elle dérange par sa différence, devenant par là même, selon un mécanisme immémorial au sein des hommes, le bouc émissaire de toute une communauté, la "sorcière" accusée de tous les maux, morts ou accidents. Les événements tragiques de cette histoire sont racontés à la première personne par une autre jeune adolescente, Francesca Strada, fille d'une famille aisée. le point d'orgue de ce roman est l'amitié entre Francesca et Maddalena, qui se construira au fil des jours sombres de cette période d'avant-guerre, au-delà de l'ostracisation dont est victime "La Malnata", pour devenir indéfectible. Maddalena est pour moi celle qui brille le plus des deux jeunes filles, telle un diamant brut, Maddalena la sauvage, l'indomptable, celle "qui n'a peur de rien", pas même de s'opposer à un jeune fasciste dont la beauté n'a d'égale que la cruauté et le côté prédateur.
Il n'en demeure pas moins que ce roman est aussi le récit initiatique de la pré-adolescence de la narratrice, Francesca, dont l'attirance pour la force mature et subversive de la Malnata, changera sa vie à tout jamais. 
Un très beau roman, promis à mon sens à un succès certain et mérité, et qui laissera longtemps son empreinte en moi.
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Deux filles de 12 ans dans l'Italie fasciste de Mussolini, en 1935.
L'une, issue de la petite bourgeoisie est élevée par une mère extrêmement préoccupée des conventions sociales et du paraitre.
La seconde, surnommée la Malnata, est issu d'un quartier populaire est tenue à l'écart par les bien pensants et brille par sa liberté de ton et d'action.
Dans ce roman d'apprentissage, nous découvrons la naissance et l'évolution de l'amitié forte et inconditionnelle entre elles.
Le contexte social y est bien dépeint, le roman questionne la place de la femme dans cette Italie du Duce et la place possible pour l'émancipation.
J'y ai retrouvé l'énergie et la fraicheur déjà ressentie dans les premiers tomes de l'amie prodigieuse d'Elena Ferrante.
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Maddalena, en plus d'être malnata, « mal née » porte le nom de la pécheresse de l'évangile, pas loin d'être la sorcière, celle qu'on évite, celle dont on ne prononce pas le nom sauf si elle vous y autorise ! Et elle autorise Francesca à le prononcer son nom, au terme de plusieurs épreuves qu'elle lui fait subir, au lycée, dans la ville de Monza également ou les pieds dans le Lambro où elle patauge souvent en compagnie de deux jeunes garçons qu'elle mène par le bout du nez car elle n'a peur de rien, la Malnata, de personne non plus ! Même pas des fascistes qui naissent et se multiplient dans toute l'Italie de ces années 30.

L'amitié entre deux jeunes filles si diamétralement opposées qu'on se demande ce qui pourrait bien les relier si ce n'est la situation politique de l'époque mais surtout un besoin de rébellion, inné ou presque chez la première et acquis pour la seconde, des ondes de révolte qui se propagent dangereusement dans la famille de l'une et de l'autre, vite rattrapées par la société qui va les coincer, la guerre en Abyssinie qui tue des jeunes hommes et en épargne d'autres pour un empire bien fragile.

Des vols, des rapines, des cavalcades et des échappées .. belles jusqu'à la dernière, des efforts, des punitions, mais peur .. jamais pour la malnata, plus jamais pour Francesca !

Une belle étude de l'Italie fasciste, de ces jeunes filles en évolution, un style percutant et une autrice à suivre !
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Au charisme de Madallena, sorcière des années 30 !
Dans l'Italie fasciste des années 30, dans une petite ville au nord de Milan, bien connue pour son circuit automobile, Béatrice Salvioni nous fait découvrir une héroïne inoubliable à travers les yeux de Francesca. Deux mondes se croisent dans ce roman. Celui convenu des puissants, à la botte du Duce et celui du peuple, plus libre de ses pensées. Francesca, fille unique de la bourgeoisie envie la liberté de la "Malnata" qu'on lui interdit de fréquenter. Mais elle passera outre, pour suivre Maddalena, intègre, courageuse, intelligente, libre de penser et de vivre et qui comprend très bien le monde qui l'entoure et le pouvoir des mots. L'autrice dont c'est le premier roman nous offre un roman initiatique très fort sur une amitié émancipatrice entre deux jeunes filles. Deux adolescentes qui n'acceptent pas le rôle donner aux femmes et qui veulent bousculer leur destin. Deux héroïnes, une qui montre la voie et l'autre en devenir. le prologue donne le ton de ce récit, violent, qui raconte l'injustice et qui se lit à fleur de peau.
Cette amitié salvatrice m'a fait penser au texte "D'acier" de Silvia Avallone, dont je venais de terminer la lecture.
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Lieu : L'Italie
Quand : Avant la seconde guerre mondiale
Le contexte : la dictature fasciste mussolinienne

Maddalena, elle, c'est la Malnata. Elle porte malheur. D'ailleurs, elle est marquée par le Mal avec sa tache de vin sur la tempe. Ceux qui l'approche de trop près meurt. En plus, c'est une bâtarde et elle est pauvre.

Francesca s'en fiche. Elle est fascinée par cette gamine mystérieuse, qui n'a peur de rien et surtout pas des adultes. Elle est lucide sur le monde qui l'entoure. Elle dit haut et fort ce qu'elle pense.

Elles deviennent amies. Francesca l'aime comme elle est. Elle apprend la force et le courage à ses côtés.

Malheureusement, la mère de Francesca désapprouve cette relation. Elle veut être reconnue et admirée par le pouvoir local détenu par le Signor Colombo.

Lui et ses fils incarnent la toute puissance masculine dans l'irrespect de la Femme.

Les deux gamines vont oser affronter cette société patriarcale et despotique …

J'ai aimé ce roman. On le compare à l'Amie Prodigieuse. Il n'en est rien hormis le lieu et l'amitié de Maddalena et Francesca.
Il est question d'identité féminine, d'amitié et de sonorité, de lutte contre la maltraitance vécue par les femmes de cette période. Mais, il y a aussi de belles figures masculines. Je pense à Noé, Ernesto et le père de Francesca.
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ROMAN D'APPRENTISSAGE 💖

Maddalena est une enfant stigmatisée qui n'a peur de rien. Elle est appelée La malnata (mal-née), on dit qu'elle porte la poisse et qu'il faut l'éviter à tout prix. Issue d'une famille populaire, elle va nouer une amitié aussi improbable que fusionnnelle avec Francesca qui vient d'un milieu bien plus aisé. Dans l'Italie fasciste des années 30, elles vont grandir ensemble, se révolter contre des injustices et profondément s'apprécier.

Avec ce merveilleux premier roman (décidément les auteurs italiens ne déçoivent jamais !), Béatrice Salvioni m'a fait voyager, découvrir une autre époque et surtout rencontrer des personnages plus vrais que nature.
J'ai éprouvé beaucoup de tendresse et d'admiration pour Francesca qui rêve de se libérer du carcan familial. Pour Maddalena aussi, celle à qui la société ne fera aucun cadeau. Ces deux fillettes courages confrontées à la violence des hommes m'ont profondément touchée.

Le contexte historique est parfaitement dépeint, et côté rudesse, l'autrice en profite pour dénoncer le fascisme, les normes sociales, les croyances archaïques. Côté tendresse, elle nous conte superbement l'amitié, la vraie. Celle qui est intense, comporte son lot d'incompréhensions, de trahisons mais aussi et surtout la confiance et la complicité.

Le tout est porté par une plume rythmée, très fluide et visuelle. Et le final, que j'espérais autant que je le redoutais, m'a conquise!
Vous l'aurez compris, je me suis régalée. Un premier roman qui se dévore et que je ne peux que vous recommander ! 🥰

Alors tenté.e.s? Avez vous été aussi touchés par La malnata ceux qui ont déjà rencontrée?

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La première moitié de cet ouvrage m'a quelque peu laissée perplexe. Bien que l'écriture de l'autrice soit magnifique, je m'ennuyais un peu car on suit principalement deux jeunes filles qui se découvrent, qui se lient d'une amitié fusionnelle et deviennent plus fortes. Mais rien ne se passe. L'une d'entre elle, La malnata, porterait malheur. On sent une ambiance pesante, quelquechose se prépare.
C'est dans la deuxième partie du livre que le récit devient addictif et que mon regard final sur l'histoire change. J'ai adoré suivre ces deux adolescentes pour lesquelles j'ai ressenti beaucoup de tendresse. L'une s'affranchit de l'autorité et de la rigueur de sa mère, l'autre porte une culpabilité énorme par un poids du passé.
C'est une magnifique découverte qui nous plonge quelques années avant la seconde guerre mondiale, à une époque de Mussolini où la femme doit se taire.
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Ce livre correspond à la littérature que j'aime beaucoup en dehors des polars thrillers

Les personnages sont attachants surtout la Malnata, cette fille qui est mal-aimée dans son village, prise pour une sorcières pour la majorité des habitants alors qu'elle souffre de faits qui ont eu lieux précédemment

Les personnages sont aussi hauts en couleurs, pleins de convenances liées à leur pays. L'époque qui y est évoquée est aussi très compliquée, sous le règne d'un certain Mussolini. Là réveillon est difficile et les convenances t'es ancrée. Une page d'histoire que les italiens ont dus supporter pour beaucoup difficilement.

J'aime ces livres ou quelques pages d'histoires se tournent pour me permettre d'apprendre un peu plus et surtout défaire quelques recherches sur ces sujets plus ou moins douloureux

Merci à l'auteur pour ce très bon moment de lecture
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La Malnata – la mal née – était en bas sur la rive du Lambro avec deux garçons que je ne connaissais que de nom. Ils avaient tous les deux des pantalons courts et les genoux écorchés, et pour elle, cette fille qui leur arrivait tout juste à l'épaule, ils auraient affronté la mitraille comme les soldats qui s'en vont à la guerre, en disant ensuite au Seigneur : Je suis mort heureux. »

Phénomène littéraire, révélation d'une voix unique, récit puissant où le passé fait écho au présent : La Malnata marque l'entrée en littérature de Beatrice Salvioni, vingt-six ans, dont le roman est publié simultanément dans plus de vingt-huit pays.

Ce roman d'apprentissage au féminin raconte l'amitié intense et émancipatrice de deux adolescentes dans l'Italie fasciste. Deux adolescentes que rien ne destinait à la rencontre – l'une est issue de la bourgeoisie, l'autre des milieux populaires – qui vont trouver, à deux, le courage de se révolter contre la morale sociale et la violence des hommes.

Une histoire d'amitié au féminin bouleversante.
Deux enfants puis deux jeunes filles qui vont s'aider mutuellement à grandir et à s'affirmer dans un milieu où la société espère d'elles effacement et soumission.
Elles se serrent les coudes. Elles s'écoutent, ne campent pas sur leurs positions, osent. Une dialectique non hiérarchisée oû les hommes, sujet d'attention, ne sont ni sécurisants, ni fiables
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