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Un des meilleurs romans de George Sand, j'ose dire. On est loin de ses personnages naïfs et des histoires d'amour qui se créent sans fondement mais ici, les choses se laissent vivre, une petite touche fantastique vient ajouter un peu de trouble à l'histoire, et l'écriture est plus qu'exquise...
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Je n'avais rien lu d'autre de George Sand que deux de ses romans champêtres. La lecture des Dames vertes s'est avérée très agréable. Ce court roman à connotation fantastique met en scène un jeune avocat venu au château d'Ionis défendre les intérêts de sa cliente lors d'un procès. Mais une nuit, il va tomber sous le charme d'une belle apparition fantômatique... Curieusement, la revenante va lui donner quelques instructions sur sa conduite à tenir en vue du procès...

La littérature du 19ème siècle est toujours très plaisante à redécouvrir pour la pureté de son style et la richesse de son vocabulaire. La plume de George Sand n'échappe pas à cette règle : élégante, précise sans être précieuse, elle manie le verbe avec délicatesse.

Un petit regret toutefois sur la chute du roman que j'aurais préférée plus en accord avec la tonalité initiale du récit. Mais je n'en dis pas plus...

Challenge Multi-défis 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge XIXème siècle 2023
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Sitôt après Indiana, j'avais envie de renouer avec le style de George Sand. Dans ce très court récit (à peine 168 pages), le narrateur - un jeune avocat un peu naïf - séjourne au château d'Ionis où il est témoin d'évènements surprenants à la faveur de la nuit. Si M. Nivières se rend en ces lieux, c'est afin de mettre au point le procès que les d'Ionis ont intenté contre leurs cousins. Mais le jeune homme se laisse vive submerger par l'attrait qu'exerce sur lui la maîtresse des lieux et les mystérieuses apparitions auxquelles il assiste, la nuit...

Tiraillé entre son devoir et les motivations plus nobles de son hôtesse, Nivières est victime de sa trop grande sensibilité - lui qui aurait souhaité devenir poète et pas avocat ! Malgré sa volonté de poursuivre la voie choisie par son père, son esprit est subjugué par les arguments de Madame d'Ionis ainsi que par la trop grande beauté de cette femme qui a choisi de s'apitoyer sur ses cousins et souhaite perdre le procès à leur profit. Et les évènements surnaturels qui surviennent achèvent de le déstabiliser complètement.

George Sand excelle une fois encore à décrire des scènes pleines de romantisme où l'aspect gothique se profile derrière l'histoire des Dames Vertes - mortes dans des circonstances mystérieuses. Dans cette histoire, sa plume se double d'une pointe d'ironie et explore la veine fantastique, où apparitions nocturnes et muettes côtoient les légendes, où une majestueuse statue revient à la vie et obsède l'esprit du narrateur. Mais George Sand revient toujours vers des sujets chers à son coeur - la condition de la femme et son libre-arbitre, entre autres, et l'oppression qu'elle peut subir dans un mariage forcé au moment même où philosophie et évènements historiques s'apprêtent à bouleverser le monde.

Un excellent petit récit qui permet d'explorer d'autres facettes de ce grand écrivain.
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Un court roman fort agréable, Les Dames vertes reprend le thème fort classique des revenants.
D'habitude, les belles dames du passé de ce modèle sont plutôt des Dames blanches, mais pourquoi les autres couleurs n'auraient elles pas droit à leur heure de gloire sur le sujet?
Tout du long, le lecteur hésite. Fantastique? Hallucination? Seule la fin dira la vérité et je ne veux pas la dévoiler, car ce texte n'est pas très connu et peut donc offrir le plaisir de la surprise.
C'est délicieux, ça se lit très vite, et j'ai vraiment beaucoup aimé!
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Je découvre le style de Georges Sand à travers ce court roman pas très connu sur lequel je suis tombée par hasard sous format PDF.
L'histoire se déroule en France au 18è siècle où un jeune avocat hébergé dans le château d'une de ses clientes est confronté à des apparitions fantomatiques susceptibles d'influer sur le déroulement d'un procès.
Je suis agréablement surprise par ce récit ou Georges Sand joue avec les codes du surnaturel.
Je le recommande !!!
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Les dames vertes est un court roman peu connu de George Sand. Magnard avait eu la bonne idée de le rééditer, avant de cesser sa publication, ce qui est dommage.
L'action principale se passe peu avant la Révolution française, mais le narrateur nous dit que vingt ans se sont passés depuis les faits. Nous voici donc rassurés sur son devenir - et sur celui de quelques personnages attachants. Ces vingts années écoulés lui ont de plus donné un regard critique sur une époque, rationnelle et ironique. En parlant ainsi, le narrateur se fait presque théoricien littéraire. En effet, au XVIIIe siècle, celui des Lumières qui vouait un culte à la raison succède le XIXe siècle, romantique, et permettant l'émergence du genre fantastique auquel appartient ce livre.
George Sand respecte les codes du genre - en apparence. Nous avons un narrateur à la première personne, donc subjectif. le bouleversement survient à minuit - et le narrateur de souligner qu'il est minuit quand survient l'apparition, au cas où le lecteur n'aurait pas fait attention. le phénomène fantastique prend comme par hasard les traits d'une belle jeune fille, d'une beauté totalement irréelle. Comme dans les nouvelles de Théophile Gautier (Arria Marcella, La Cafetière...),des obstacles infranchissables séparent ceux qui s'aiment : le temps qui a passé et la mort.
Mais .... nous ne sommes pas chez Théophile Gautier. George Sand utilise les codes du fantastique pour mieux en jouer et n'oublie pas de dénoncer le sort des femmes, assujetties à la bêtise et à la cupidité d'un mari, au conformisme d'une famille. Je n'ai garde d'oublier non plus les règles, les conventions dirai-je qui régissaient les rapports entre les aristocrates et les bourgeois, dont faisait partie le narrateur, et les survivances de certains archaïsme. Il n'est pas facile d'être à un tournant de l'histoire.
Les dames vertes est une oeuvre injustement méconnue. J'aimerai vraiment que ce roman soit édité à nouveau, afin de le faire découvrir à mes élèves.
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Un livre court et délicieux à l'écriture charmante et poétique. Une incursion pleine de délicatesse dans le fantastique. Une petite perle adorablement ciselée. Un livre à part dans la bibliographie de George Sand. A découvrir même si pas une oeuvre majeure.
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J'ai toujours aimé le style de Georges Sand. Quelque chose d'à la fois simple et raffiné, une sorte de richesse et d'abondance aux abords pourtant souples et faciles d'accès. J'aime cette façon d'éclat presque modeste, cette éloquence poétique et pittoresque, des joliesses de femme, ce charme typiquement féminin qu'elle glisse dans ses phrases. N'importe qu'elle se fasse appeler Georges ou qu'elle s'habille en homme : elle a le style d'une femme, mais d'une femme artiste. Et je retrouve chez Colette, même si elle a écrit dans un tout autre registre, les mêmes caractéristiques typiquement féminins (rien de péjoratif là-dedans, un simple constat) : un style plus maniéré un peu, un raffinement qui me fait songer à une tenue soignée, à une robe drapée, à des joues poudrées et à des bijoux un peu délicats et précieux. Style typique, reconnaissable, un peu maniéré mais pas à la façon masculine d'un Chateaubriand par exemple. Non, quelque chose de plus « naturel », comme si la féminité s'exprimait dans l'écriture, peut-être même malgré elles. Alors, évidemment, c'est sans doute moins viril, moins incisif et moins percutant qu'un style très mâle, mais c'est propre et élégant, joli à lire, agréable et fluide. Cela me fait l'effet de regarder une femme belle et très soignée : j'observe avec curiosité et plaisir le bon goût, la délicatesse des traits, le raffinement ostensible.
Pas de récit de gens de campagne cette fois, bien que l'action se déroule en province comme habituellement, mais un roman fantastique. Un tout jeune avocat, Just Nivières, âgé de seulement vingt-deux ans, est envoyé par son père, avocat lui aussi, chez la comtesse d'Ionis, femme superbe au demeurant mais malheureusement mariée au comte. le jeune fils de bourgeois a pour mission, a priori simple, de faire plier la comtesse et pour une singulière raison : elle souhaite perdre son procès, déjà gagné d'avance, pour d'obscures raisons. La comtesse, qui désapprouve fort la conduite de son époux, toujours absent et accablé de vices et de dettes, refuse que celui-ci gagne un procès qui déshonorerait une branche éloignée de sa famille. Est-ce une raison suffisante ? Sans doute pas : elle est motivée par une passion secrète pour un cousin éloigné, voilà. Elle n'a que faire de l'argent de ses cousins tandis qu'elle les sait en difficulté. Elle est prête à renoncer à sa propre fortune pour ne point embarrasser une famille dont elle est parente … et accessoirement amante.
Plein de confiance et ignorant cette liaison secrète, l'avocat se sent capable de faire changer d'avis la belle comtesse, de lui faire entendre raison et de la convaincre qu'elle a grand besoin de l'argent que rapporterait le fait de gagner ce procès. Naïveté de jeunesse, orgueil de celui qui, ignorant tout des affres de l'amour, part en vainqueur.
À son arrivée au château, le jeune Just est reçu par la douairière et une Servante, la jeune comtesse étant absente. Il passe une étrange nuit, entrecoupée de rêves et de visions angoissantes. C'est que cette demeure est hantée par deux jouvencelles empoisonnée par l'eau du puit voici des décennies.
Just, après une nuit troublée par les apparitions dans sa chambre des fantômes des deux demoiselles voilées, rencontre la comtesse et s'en entiche immédiatement. La noblesse de coeur de la jeune femme, son incroyable beauté et cette façon de renoncement l'émeuvent infiniment. Seulement, le coeur d'un jeune bourgeois provincial et studieux qui n'a jamais rien vécu ne peut rester fidèle bien longtemps : c'est le fantôme de la jeune vierge morte, celui qui hante ses nuits, qui prendra son coeur finalement, ce qui le rendra affreusement fiévreux et souffrant durant plusieurs jours. le voilà tout à fait amoureux d'un fantôme, promis à une femme morte auprès de laquelle il s'est solennellement engagé. Et à ce stade on ignore encore s'il s'agit d'un songe, d'un délire de fièvre ou d'un récit fantastique.
La suite et fin sont improbables au point que l'on pourrait s'indigner d'invraisemblances aussi éhontées. le jeune Just, remis mais hanté par le souvenir du magnifique spectre féminin, rentre chez lui. La comtesse devient soudainement veuve et épouse le cousin. Et Just apprend qu'il n'y a jamais eu de fantôme : il s'agissait de la soeur du cousin, amoureuse de lui mais timide et résolue au couvent car sans dot (oui, compliqué et alambiqué). N'importe qu'elle soit fantôme ou de chair, sa naïve jeunesse fait qu'il l'aime même réelle, de sorte qu'il honore son engagement. Les deux couples se forment sans troubles ni moraux ni financiers.
Arg ! Chute bateau et consternante d'une intrigue un peu légère. Dommage : si les premiers chapitres, mêlant réalisme et fantastique, étaient prometteurs et extrêmement troublants, la fin est plus que décevante.
N'importe, si le fond pêche, la forme reste très bonne, le style est fort agréable, exquis à la façon d'une friandise.
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Roman très différent des deux derniers livres de George Sand que j'ai lu (Pauline et François le Champi) grâce à son côté fantastique. L'entrée en matière est vraiment très accrocheuse, on ne lit pas ce livre juste pour la poésie de l'écriture de l'autrice mais également, et surtout, pour percer le mystère des apparitions. On parvient sans peine à imaginer tout le décor des différentes scènes, la condition des personnages féminins est encore une fois évoquée, ce qui donne au roman une certaine profondeur. Très agréable lecture !
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