Partagé, je suis. D'une part, plein de choses très réussies : le style incisif et très rythmé (belle traduction de
Juliette Saumande, ça n'a pas dû être évident, bravo à elle), imagination débordante et foutraque, très nombreuses trouvailles narratives drolatiques (je n'ai pas que souri, j'ai ri – pour de vrai – à plusieurs reprises). Surtout, Sanderson parvient le tour de force de faire un livre jeunesse (niveau collège), de fantasy, avec de l'action, des combats et, en même temps, tout à fait... postmoderne. Adresse directe au lecteur, réflexions sur le livre lui-même insérées dans la narration, présentation ludique et affichée des principaux noeuds dramatiques... Il y en a que ça agace, je suis client. Ah, il explique aussi la caverne de
Platon entre deux attaques de dinosaures.
Rutabaga.
D'autre part, il manque quelque chose pour que ça décolle vraiment. Les personnages sont assez plats et sentent le déjà vu. le second degré est tellement poussé que les situations clichés (et très hollywoodiennes) du type "j'avais tort mais j'ai changé", qui sont elles traitées très premier degré, tombent à plat. À force de digressions, certes drôles et enlevées, l'auteur ralentit par trop son action. du coup, on ne tremble pas pour le petit Alcatraz et ses amis, on attend le prochain bon mot et qu'il s'en sorte à la fin. Dommage, j'étais à deux doigts d'un vrai coup de coeur.
Rutabaga.