Qui a déjà lu un roman de
Brandon Sanderson sait que, ce faisant, il s'aventure dans un univers riche et complexe, doté de nombreux peuples aux us et coutumes très aboutis, de créatures et de décors fabuleux, de légendes et de magies originales, et de personnages qui sonnent juste. Les archives de Roshar, projet qui mûrit depuis vingt ans dans la tête de l'auteur, ne déroge pas à la règle, vous pouvez en être sûrs.
Stephen King a toujours présenté La tour sombre comme étant l'oeuvre de sa vie. Et bien je crois que la présente saga, qui débute avec la première partie de la voie des rois, est l'équivalent pour
Brandon Sanderson.
Le récit s'attache à trois personnages : Shallan, Kaladin et Dalinar. La première est une jeune fille un peu réservée mais surtout impulsive, intelligente et dotée d'un don pour le dessin. Elle poursuit Jasnah Kolhin, soeur du roi, afin de se faire accepter comme pupille par cette éminente érudite considérée comme une hérétique par les plus hautes instances religieuses. Elle poursuit également un autre but, moins avouable, que j'éviterai de vous révéler ici. Kaladin quant à lui est un guerrier brisé. Trahi par son seigneur, il se retrouve esclave, puis « homme de pont ». On pourrait parler de chair à canon s'il y avait des canons, l'idée est la même. Il est bien près de sombrer dans le désespoir, et il le ferait sans doute s'il n'y avait Syl, une charmante sprène des vents un peu particulière...
Enfin, il y a Dalinar, oncle du roi, commandant en chef de l'une des dix armées, guerrier respecté, en pleine crise existentielle depuis la mort de son frère et la découverte d'un ancien livre intitulé La voie des rois. A chaque tempête majeure, il est assailli de visions qui remettent en cause toutes ses certitudes. Ces trois destins, bien qu'ils ne s'entremêlent pas encore dans cette première partie, sont étroitement liés, on le devine facilement. Roshar est une terre étrange, balayée de tempêtes et de vents violents, et où tous, hommes, animaux et plantes, ont dû s'adapter à des conditions climatiques exceptionnellement dures. Comme si cela ne suffisait pas, la guerre fait
rage depuis près de six ans, entre les Parshendis et les Aléthis qui veulent venger la mort de leur roi.
L'intrigue est riche, complexe, on retrouve des thèmes chers à l'auteur et déjà abordés dans la saga Fils-des-brumes : il est question de politique, de religion, et de magie bien sûr. Parlons-en justement ! Elle se manifeste sous plusieurs formes : les Marchevents, un ancien ordre de Chevaliers Radieux, utilisaient la fulgiflamme pour faire de la fluctomancie, une magie basée sur les attaches et la gravitation ; il y a aussi les fabriaux, des associations de gemmes d'après ce que j'ai compris, eux aussi nourris par la fulgiflamme, et utilisés par les Spiricantes pour créer des choses à partir d'autres choses. Et puis tellement d'éléments mystérieux : les lames et les cuirasses d'éclat, les sprènes, l'armure des Parshendis qui semble leur pousser directement sur le corps, la disparitions soudaine des Chevaliers Radieux...
Comment ne pas se laisser totalement immerger dans pareil univers ? Ça a été un véritable coup de coeur pour moi, pour lequel je ne saurais trop remercier les éditions le Livre de Poche qui m'ont permis de le découvrir. Un excellent moment de lecture qui nous plonge dans une histoire prenante et efficace, un récit épique dans un univers passionnant à découvrir. Les personnages sont attachants et travaillés, la plume captivante. Ajoutez à cela que l'édition proposée ici est enrichie de fabuleuses illustrations de Isaac Stewart et Ben McSweeney, vous serez conquis ! Courrez-y !
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