Si je pouvais te voir
une fois encore
je voudrais te dire
que maintenant je sais
qui tu étais
que je sais maintenant
ta force
ta chaleur.
(Si putissi viririti
n'autra vota
ti vurria diri
ca ora sacciu
cu eri
ca ora sacciu
a to forza
lu to caluri.)
Je n’ai pas pu et suis restée
debout. Ô difficulté
de tomber.
Le soleil était là et tu as hésité.
Maintenant il te faut rester dans l’obscurité.
On entend
toujours une voix
Toujours
on regarde un visage
On attend
heure par heure qui
doit arriver
On épie
son retour
ses aubes
son approche
dans l'herbe du soir
Seule à présent
tu chutes dans le précipice de tes cris
Je voudrais à l'ombre de ton
regard
m'arrêter et avec la
main dessiner
ta voix
qui penche vers
moi pour raconter.
Je voudrais au rythme
du vers m'abandonner mais
le temps presse
et je dois courir
encore.
Le soir revient sur le jour
rassemble les heures
de lumière. Cherche
à ordonner
la chute insensée des couleur
la clef d'une vie qui dure
rien de plus que douze heures.
Garde-toi du fer
du plomb et du cuivre
Tu ne peux
transmuer la nuit
Le jour grandit seul
Je ne savais pas que l'obscurité
n'est pas noire
que le jour
n'est pas blanc
que la lumière
aveugle
et que s'arrêter est courir
encore
davantage
Je n'ai pas pu et suis restée
debout. Ô difficulté
de tomber.
Désir que j'ai perdu
paix de pierre
je te retrouve au tournant du mur
sous le figuier à l'ombre
empoisonneuse