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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce troisième volume de l'Autobiographie des contradictions, qui fait suite à L'université de Rebibbia, je retrouve avec bonheur l'écriture et la pensée si particulières de ma chère Goliarda. Son bref séjour, volontaire, en prison lui avait permis de nouer des liens très forts avec d'autres détenues. En particulier, avec Roberta, bien plus jeune qu'elle, et qui a déjà passé de nombreuses années derrière les barreaux, pour ses activités révolutionnaires. Ce livre est la narration de sa relation avec Roberta. Relation fluctuante, difficile, incertaine, en mouvement, et qui vaut ce titre en forme d'oxymore.
Ce qui est extraordinaire dans l'écriture de Goliarda Sapienza, et qui dut être extraordinaire dans son existence, c'est sa capacité d'attention permanente à tout ce qui constitue le flux de la vie, des sentiments, des pensées. Elle est capable de donner une plénitude à chaque instant décrit, à l'enrichir d'une gamme infinie de perceptions et de réflexions. Alors la lecture de cet opus est un vrai régal de justesse dans la recherche de soi et des autres.
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Belle découverte que cette auteure inclassable. Si Les certitudes du doute appartiennent à un cycle autobiographique, il se lit également seul et constitue une entité en soi, qui donne, bien entendu, envie d'aller fouiner du côté de cette grande université improbable de Rebibbia.
Ce texte riche, intense et profondément poétique, ne m'a pas laissée insensible. On suit les revirements de Goliarda Sapienza sortie de prison (hélas, serait-on tenté d'ajouter, tant est grande la nostalgie carcérale !). Perdue dans cette vie trop vaste et pleine d'obligations, Goliarda renoue avec ses anciennes compagnes de Rebibbia, et en particulier Roberta, une jeune femme intelligente, dont elle retombe amoureuse.
Cette jeune femme lui apparaît comme son double, son sosie, son autre face, et cette gémellité de l'âme l'attire profondément. Mais, en même temps qu'une jumelle, c'est également une fille, on les prend d'ailleurs constamment pour mère et fille, ce dont joue l'auteure avec humour tout au long du récit. L'ironie est extraordinaire, si intelligente et subtile, comme le personnage insaisissable et fascinant de cette jeune fille révolutionnaire à la sagesse centenaire. Elle a été à bonne école ; la meilleure, celle de la prison de Rebibbia, qui est devenue désormais si réputée que les ex-prisonnières commettent des délits pour y retourner, mais les places sont maintenant chères !
Voilà un récit romancé, poétique, sensible, touchant, qui aborde des thèmes d'une manière très personnelle et originale : l'incarcération, l'amitié entre opprimés, la solidarité. C'est également un portrait vivant de la Rome résistante et souterraine dans les années 80, malgré le désenchantement des utopies.
Un magnifique portrait de femme, et une réflexion sur l'écriture comme témoignage de destinées atypiques (les lettres des prisonniers, un projet littéraire initié par Roberta et poursuivi par Goliarda) et en tant que vocation de l'auteure. Enfin, une relation hors norme, prenant toutes les formes de l'humanité qui peuvent unir deux êtres, en particulier deux femmes.
On plonge dans cet univers avec le désir d'y rester, nous aussi, lecteur, encore et encore…
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Je suis arrivé dans la vie de Goliarda Sapienza par ce livre qui effleure certains moments passés sans pour autant empêcher d'être à l'écoute de cette histoire avec Roberta. Très rapidement, j'ai été pris par l'énergie des dialogues, par la vie tout en nuances et en contradictions, menée par Goliarda et son amie. Malgré leur passé commun, ces deux femmes doivent se retrouver, mieux se connaître et être conscientes de leur différence. L'emphase de leur personnalité et leur sens de la répartie aident à suivre le rythme effréné de leur histoire. On pourrait penser à un amour courtois, car jamais la frontière corporelle ne sera franchie. Pourtant, ces deux femmes s'aiment comme deux êtres peuvent le faire, qu'il s'agisse de parents et d'enfants, de deux amis ou de deux amants. L'intensité est présente de bout en bout, appuyée par le mouvement des discussions, l'exploration de Rome et la sincérité de leur partage. Il est saisissant de voir comment l'autrice parvient à se mettre en scène tout en rappelant la force de son point de vue. On sent un aller-retour constant dans la narration entre le passé et le présent, entre les moments vécus et l'instant de la retranscription. le temps s'efface au profit de cette rencontre marquante, rappelant la puissance de la littérature.
« Pourquoi écris-tu, Goliarda ? »
« Pour prolonger de quelques instants la vie des personnes que j'aime. »
Le lecteur devient alors observateur très intime de l'autrice. Comme le faisait la caméra du cinéma italien d'après-guerre, il est au plus près des personnages, de leur souffle de vie et de leur appétit de découvertes. C'est ce mouvement global, entre le jeu enfantin et la profonde émotion, qui emporte l'adhésion du lecteur.
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Ce livre raconte les tempêtes émotionnelles que traverse Goliarda au contact de Roberta, une de ses camarades de cellule. Après leur sortie de prison, les deux femmes se rencontrent souvent et l'essentiel du récit relate leurs échanges. Malgré toutes ses ambitions de maîtrise d'elle même, Sapienza ne contrôle rien et se fait remuer dans tous les sens par cette Roberta.

Tantôt amoureuse, peureuse, protectrice, joyeuse, déprimée, excitée, fatiguée, sérieuse, Goliarda écrit ici en hommage à cette femme qui la bouleverse autant qu'elle la fascine.

À lire !
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