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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Délicat avis que celui-ci. Une personne comme Goliarda Sapienza n'existe que dans les romans, tant sa vie, du début à la fin, est une suite de transcendances. Etre née quelque part, à une époque donnée vous prédispose à ne pas avoir une vie tranquille et sereine, si vous y rajoutez une ascendance riche et multiple, contraintes diverses et violences morales et affectives, vos chances de bonheur sont réduites. Vous êtes condamnée à vous battre, à vous maintenir la tête hors de l'eau, d'exprimer votre différence, d'affirmer plus que tout autre : je suis vivante. Je parle au féminin, la condition de femme dans la Sicile de l'entre-deux guerre n'est souhaitable pour personne, de fille de militants anti-fascistes vous condamne à l'excellence ou à...la mort. Il n' y a pas de salut hors l'exigence nécessaire pour échapper à la soumission. Elle seule construira, se construira une personnalité, improvisations, erreurs, poids de la parentèle et refus des compromissions de toutes sortes, monnaie courante dans les temps difficiles. Un mélange d'abnégation et de talent en fait une héroïne à la résilience hors du commun, utilisant une souffrance existentielle innée, au service d'une création romanesque magistrale.
Sa vie est un roman, c'est un peu court, je l'avoue. Cette Lettre ouverte couche sur le papier la genèse de sa grande oeuvre, "l'art de la joie", missive adressée à qui veut bien la lire, mosaïque de souvenirs d'enfance, tentative d'explication onirique de ses origines, explosion de sensibilités exacerbées par des circonstances historiques très rudes. Etre née en 1924 dans l'Italie fasciste n'est pas un cadeau.
A lire
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Je dois à l'honnêteté de dire que je suis absolument fasciné par Goliarda, j'ai tout dévoré et chaque fois que je referme l'un de ses livres, il vit encore longtemps en moi...
Cette fois, c'est le magnifique essai « Lettre ouverte », et c'est aussi le premier écrit commencé par Goliarda.
Je l'ai littéralement dévoré.
Le refermant à l'instant, un grand vide se fait en moi et je regarde mes mains qui ne tiennent plus cette lettre ouverte.
Goliarda tente de mettre un peu d'ordre dans ses souvenirs, dans sa vie.
Un goût de « Moi, Jean Gabin » pour l'enfance, une touche de « L'art de la joie » pour la personnalité aussi évidemment, ce bouquin m'a subjugué.
Goliarda y raconte essentiellement son enfance, ses émotions.
Enfance compliqué dans cette famille atypique (si vous découvrez Goliarda je vous conseille d'ailleurs de commencer par la fin du très bel ouvrage proposé par les excellentes éditions du Tripode : un bref résumé biographique) dans une Sicile où les histoires et contes populaires sont toujours prégnants, et dans l'Italie fasciste.
Ses parents, « socialistes » à forte tendance « libertaire » tentent de la protéger de l'embrigadement fasciste, elle n'ira d'ailleurs pas à l'école primaire mais aura un professeur à domicile.
Le récit est parfois difficile à suivre, mais il est poétique, drôle et émouvant. A la limite du fantastique aussi, comme cette irruption du typhus pétéchial aux allures de scène médiévale.
L'évocation de la maladie qui faillit l'emporter, de la folie de sa mère (quelques phrases terribles sur la maladie de Maria – Alzheimer – et la culpabilité de Goliarda) le difficile passage à l'âge de femme (avec la volonté de ne pas devenir l'une de ces « petites femmes » siciliennes soumises) et la découverte de sa sexualité (les mots sont très sensibles, l'évocation pleine de subtilité et de sensualité enfantine).
« Je vous laisse un moment : avec ce peu d'ordre que je suis arrivée à faire autour de moi. Je voudrais me taire pour quelque temps, et m'en aller jouer avec la terre et mon corps. »
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