Les stryges, les wyverns, les endriagues et les loups-garous disparaitront bientôt. Mais des salopards, il y en aura toujours.
Quelqu’un va mourir pour que quelqu’un d’autre puisse vivre.
Au début, elle ne perçut qu’un vaste chaos, une ombre vacillante, le crépuscule et soudain la clarté qui affluait, un chœur de voix indistinctes en provenance du précipice. Les voix, soudain, prirent de l’ampleur ; des clameurs s’élevaient alentour. La clarté, dans le crépuscule, se changea en un feu qui semblait lancer ses gerbes d’étincelles depuis les murs, les balustrades et les colonnes soutenant la voûte.
L'éternité passa, la réalité refit surface, et, pour la seconde fois, le temps tressaillit avant de reprendre son cours lentement, paresseusement, telle une charrette qui s’ébranle.
Celui qui est seul disparaîtra : massacré, assommé, roué de coups, souillé comme un jouet que l’on se passe de main en main.
Et les coups d'état, les putschs, c'est comme le gaspacho, c'est un plat qui se mange froid.
- Un sacré affrontement se prépare, une lutte sans merci, à la vie à la mort. Il n'y aura pas de pardon. Les uns vaincront, les autres se feront becqueter par les corbeaux.
(Vilgefortz à Geralt).
- Jaskier est également venu me rendre visite. Il est passé par Dorian, voici quelques semaines. Il m'a touché deux mots de tes soucis. Mais il n'a dit que très peu de choses. Trop peu.
- Vraiment ? Tu me surprends. Ce serait la première fois à ma connaissance que Jaskier n'en dirait pas trop.
- La Nature ne connaît pas la notion de philosophie, Geralt de Riv. On a coutume d'appeler philosophie les tentatives pitoyables et risibles des hommes pour comprendre la Nature.
Les résultats de ces tentatives échappent aussi à la philosophie. C'est comme si une betterave revendiquait les raisons et les conséquences de son existence et donnait au fruit de ses réflexions un titre ronflant comme "Conflit mystérieux et éternel de la Bulbe et de la Fane", et qu'elle considérait la pluie comme une force productive insondable. Nous autres, sorciers, ne perdons pas de temps à sonder ce qu'est la Nature. Nous, nous savons ce qu'elle est, parce que nous sommes nous-mêmes la Nature. Tu me suis?
- Je m'y efforce, mais parle plus lentement, s'il te plaît. Tu t'adresses à une betterave, ne l'oublie pas.
De l'amour, nous savons peu de chose. Il en est de l'amour comme d'une poire. La poire est sucrée, chacun en connait la forme. Mais essayez donc de définir la forme d'une poire.