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Voici un livre qui vous fera regarder autrement le paquet de jambon blanc et les pommes frites surgelées (entre autres).
Avec un ton journalistique très efficace et agréable à lire ces enquêtes tout à fait sérieusement menées nous divulguent des informations indispensables.
A réserver à tous ceux et celles qui ne regardent pas régulièrement les émissions de la Cinq et de Arte sur ce sujet, ou qui veulent aller plus loin....

Pour qu'on cesse de se moquer de nous ...... en matière d'alimentation.

Âmes sensibles s'abstenir !
Lien : http://justelire.fr/le-livre..
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Enquête de deux ans sur l'agriculture intensive en France, ce brûlot m'est à de nombreuses fois tombé des mains. Comment a-t-on pu laisser faire ça?

Le travail de la journaliste Isabelle Saporta est conséquent , détaillé et laisse parler les chiffres quand à l'utilisation d'antibiotiques dans les élevages intensifs par exemple. Mais elle décrypte aussi fort bien les stratégies des entreprises des tenants de l'agriculture intensive.

Le livre dénonce, parfois avec un certain humour noir, le cynisme de ces groupes. le lecteur ne sera pas surpris d'apprendre que la santé du paysan et du consommateur ainsi que le respect de l'environnement ne sont pas leurs priorités.
Que font l'état et Bruxelles? Est-ce mieux ailleurs?

Actuellement, la crise liée à la viande de cheval paraît, à la lecture de cet essai , une infime partie des problèmes que l'on cache aux consommateurs.

Mais l'auteure n'oublie pas de rappeler des solutions de l'Inra , frappées du bon sens, pour sortir de tout ça.
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Ce n'est malheureusement pas un roman d'anticipation, et je pense pas qu'un tel roman arriverait à décrire une telle réalité. Un constat qui dépasse l'absurde . le livre décrit des méthodes écoeurantes : souffrance animale, mal bouffe, destruction de la planète, inepties , gâchis, une économie meurtrière pour rapporter quelques euros.

Filière du porc, du maïs, soja, eau et pomme de terre (frites) sont passés en revue. Dans cette agriculture ce n'est pas l'image d'Epinal de notre enfance que l'on va retrouver mais une production industrielle intensive. "Une insémination ratée, une truie qui revient le ventre vide, c'est rillettes, on l'a vu. Une truie qui fait des mort-nés ou qui écrase ses petits, ça devient du saucisson."

Tout cela pour faire le bonheur des semenciers de l agro chimie et des coopératives. Et aussi pour que le consommateur puisse trouver de beaux fruits sur les étals. Une note aussi sur l'omerta qui existe dans ce milieu, sur la pression qui est mise sur les agriculteurs qui ne suivent pas les codes ou se rebellent.

Mais finalement le consommateur retrouvera dans ses assiettes une bonne partie des cocktails nutritifs tel des perturbateurs endocrinien, mutagène, cancérigènes ... On pourra toujours commencer par regarder à deux fois les barquettes de viande, de fruits et de légumes avant d'acheter dans les GMS (grandes et moyennes surface).

Heureusement l'auteure ajoute quelques touches d'humour (noir) à cette enquête. Les réponse aux problèmes sont identifiés à un processus Shadokien : Shadok un jour, Shadok toujours. Un livre qui fait froid dans le dos.

Le livre a été écrit en 2011, qu'en est-il aujourd'hui ?
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Isabelle Saporta fait le bilan de toutes ces choses qui ne vont plus dans l'organisation de l'agriculture française (voire européenne, soyons honnête) et il faut bien avouer que c'est assez aberrant ! Entre les porcs qu'on enferme dans des box trop petits pour eux et qu'on gave d'antibiotiques car ils sont malades à force de se marcher dessus et de ne plus voir la lumière du jour ; le bétail qu'on nourrit à coup de soja importé de l'autre bout du monde où on abat la forêt et l'on délocalise les habitants pour en faire pousser toujours plus ou encore les cultures bourrées de pesticides qui remplissent les terres de nitrates et polluent toujours davantage les sols… on ne sait plus vraiment où donner de la tête !

Cela témoigne d'une volonté productiviste où les agriculteurs sont forcés d'investir dans du matériel toujours plus sophistiqué afin de répondre aux exigences des industriels et des distributeurs. Les fruits et légumes doivent remplir certaines conditions esthétiques au lieu de quoi ils finiront automatiquement à la poubelle. Les quantités gaspillées chaque année parce que les aliments risquent de ne pas « plaire » aux consommateurs font froid dans le dos !

Evidemment, les conséquences sur notre santé ne se font pas attendre et l'auteure note que l'augmentation de l'utilisation des pesticides et autres hormones de croissance pour nos légumes va de pair avec l'augmentation du nombre de cancers [du sein, de la prostate, etc.].

Bien sûr, vous allez dire que l'Etat et les institutions européennes [pitié, arrêtez de toujours dire Bruxelles quand vous parlez de la Commission européenne, notre capitale ne se limite pas au quartier Schuman !] sont là pour réguler tout ça mais la plupart du temps, leurs aides sont habilement détournées par les industriels et les agriculteurs pour en profiter tout en augmentant leur productivité. Les sanctions se font rares tellement les contrôleurs sont peu nombreux sur le terrain. Autant dire qu'il y a encore beaucoup de travail pour réguler tout ça [et la nouvelle loi sur les OGM ainsi que la volonté de certains élus européens de signer le Traité Transatlantique ne sont pas là pour nous rassurer].

On pourrait reprocher à l'auteure d'apporter assez peu de solutions dans cet ouvrage mais son discours est simple : tout cela pourrait largement être endigué si les producteurs revenaient aux méthodes d'antan [laisser le temps à la nature, multiplier les espèces sur une même parcelle afin de limiter les maladies, rendre leur liberté aux animaux pour qu'ils puissent paître à leur aise, etc.]. Les agriculteurs bio, qui sont revenus à ce mode de production sont formels : cela leur coûte beaucoup moins cher que de se conformer aux exigences des industriels ! Cependant, les quantités de production sont beaucoup moindres. Ce qui attire forcément moins ceux qui veulent vendre BEAUCOUP. Et puis, une tomate moins rouge ou une patate avec de la terre, c'est moins glamour, c'est bien connu !

Même si par moment, je me dis qu'Isabelle Saporta a une légère tendance à peindre un tableau vraiment noir de la situation [et qu'est-ce qu'elle est énervante avec sa métaphore des Shadoks, c'est bon on a compris !], je pense que c'est vraiment un livre intéressant à lire, ne serait-ce pour se rendre compte à quel point l'agriculture a beaucoup changé de l'image qu'on en a encore aujourd'hui. Mais je vous préviens tout de suite, une fois que vous l'aurez refermé, vous ne regarderez plus votre courgette ou votre côte de porc de la même façon ! Depuis lors, je scrute les étiquettes et cherche l'équivalent bio des aliments que j'achète [puis, il paraît que le bio devient doucement une industrie comme une autre... mais c'est un autre débat]. Je ne suis pas encore super contente du choix qu'il y a dans mon supermarché et me suis mise à la recherche d'autres alternatives. Une chose est sûre, mon mode de consommation va changer ! Ma famille me voit de plus en plus comme une bobo à tocs mais je pense qu'il est important de prendre conscience de ce que l'on met dans notre assiette avant que la Terre ne soit complètement malade.
Lien : http://www.maghily.be/2014/0..
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Une enquête passionnante et très instructive dans les coulisses de l'agriculture intensive.

Pourquoi continuer à soutenir une agriculture chère et sanitairement néfaste?

- chère pour les agriculteurs (investissements toujours plus couteux) et le contribuables (aides agricoles en tout genre, dépollution de l'eau, sans parler du coût sanitaire pour la sécurité sociale ... tout cela payé par nos impôts...)

- néfaste pour la santé de l'agriculteur (maladies professionnelles, suicides...) et du consommateur (antibiorésistance, cancers infantiles, obésité...)

Ce livre n'est pas un brulot contre les agriculteurs, bien au contraire. Il affirme que cette profession est le bouc-émissaire d'un système absurde où seuls les coopératives agricoles, les semenciers, les fournisseurs de produits phytosanitaires, les industriels et la grande distribution tirent leur épingle du jeu.

Un livre qui donnerait presque envie de rire si le constat n'était pas aussi tragique.

Des solutions toutes simples existent, seule une véritable volonté politique manque.
A nous consommateurs de prendre le pouvoir et de refuser de nous plier aux diktats de la grande consommation. le changement passera aussi par une modification de nos habitudes de consommation!
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Ce livre constitue une mise en lumière nécessaire sur les dérives de l'agriculture moderne. Oui, il est fait pour accuser les gros industriels, ce n'est pas une surprise avec chiffres et sources.

Le ton que je trouve un peu agressif m'a un peu dérangé, il y a de quoi me direz-vous, en général je préfère une écriture plus posée.
Les trois quarts du livre se concentre sur ce qui ne fonctionne pas actuellement, et pour le petit quart restant quelques solutions et alternatives. Je m'attendais à lire un résumé des dysfonctionnements, et que le livre tourne plutôt autour des possibilités pour une agriculture plus saine, pour les animaux, les cultures, les humains et la Terre.
L'auteure se concentre sur l'Europe et quasiment pas sur les pays émergents qui devront faire face aux mêmes problèmes s'ils suivent la même route que nous. En bref, j'aurais aimé en apprendre plus. C'est un très bon livre si vous n'y connaissez rien dans ce domaine et ses dérives, sinon au pire c'est une piqûre de rappel sur ce que vous savez probablement déjà.
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Avec ce livre on découvre l'ampleur du mal de notre société, la dépossession des agriculteurs, des éleveurs quant à leur leur travail au profit des multinationales.

Ce livres expliquent et démontrent la perte des valeurs de nos sociétés européennes telles que le respect de la terre, la saisonnalité des récoltes, le respect de la vie animale...

Le profit devenant le maître mot, les hommes de la terre sont dépossédés de leur travail, souscrivent et acceptent même de se tourner contre la nature parce qu'on le leur a dit. Pourtant ces règles profitent à un petit nombre et beaucoup sont au bord du désespoir si pas de la faillite.

Un livre utile et intéressant pour ouvrir les yeux sur notre monde occidental en dérive alimentaire et sur la perversité des règlementations prises au niveau européen, locale etc.



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"Le livre noir de l'agriculture" d'Isabelle Saporta constitue une excellente enquête sur les défauts et les irrégularités de notre système agricole productiviste actuel.

Il remplit parfaitement son rôle d'exposer ses principaux méfaits et aborde de nombreux thèmes, qui corroborent tous le bilan désastreux de nos pratiques intensives. En effet, chaque chapitre s'attaque à une composante de la machinerie "shadokienne", métaphore reprise tout au long de l'oeuvre pour désigner notre agriculture. On passe ainsi des élevages porcins, très largement développés par l'auteur qui les considère comme symptomatiques du système actuel, aux champs de maïs, de blé, aux vergers,etc. Ces thèmes sont eux-mêmes détaillés sur des problématiques diverses et incontournables dans l'univers agricole : bien-être animal, gestion des effluents d'élevage (lisier...), pollution, irrigation, alimentation des animaux, rôles de l'industrialisation et de la grande distribution, OGM, pesticides et autres produits phytos...

Cet ouvrage ne s'arrête pas au simple constat alarmiste puisque l'auteur y développe de nombreuses pistes alternatives. Par exemple, on nous apprend que chaque année la grande distribution jette 420 000 tonnes de nourriture pour des raisons souvent dérisoires (erreur d'étiquetage, pot éclaté qui en éclabousse d'autres, problème de marque, etc.). Autant de produits qui pourraient servir à l'alimentation d'élevage plutôt que de finir à la poubelle. Elle propose également d'encourager la production de lin pour l'incorporer à l'alimentation des bêtes, et ainsi, rééquilibrer le ratio oméga3/oméga6 des viandes, ou encore de réfrigérer les silos de blé (à - de 10°C) pour éviter d'utiliser des pesticides de stockage. de nombreuses autres solutions sont proposées, elles prônent généralement un retour à une agriculture plus raisonnable et raisonnée tout en évitant de tomber dans du romantisme facile et irréaliste.

Cependant, simplement vouloir le changement ne suffit pas et l'auteur est bien consciente des difficultés auxquelles peuvent se heurter ses propositions. En effet, les "grands bénéficiaires" du système actuel,dénoncés par le livre, que sont les coopératives et la grande distribution ont tout intérêt à le conserver et à exercer leur influence sur les agriculteurs notamment. Ainsi, changer de mode de production n'est pas chose aisée pour l'agriculteur et ce livre rapporte très bien les problèmes que rencontrent certains d'entre eux : problèmes de voisinage, manque d'aides et de connaissance dans les systèmes alternatifs...

Concernant le style de l'auteur maintenant, une sorte de mélange de ton journalistique et de familier (pour coller au milieu agricole et/ou pour faire "grande gueule" comme tout militant qui se respecte?), il est assez particulier. On peut ne pas aimer les commentaires personnels de l'auteur ("Shadok un jour, Shadok toujours !" ...) mais il faut bien reconnaître que son style et son humour noir ont l'avantage de dédramatiser le contenu parfois très dur de l'enquête, tout en renforçant le sentiment de révolte du lecteur, qui dès lors, rit jaune. A ce sujet, les différentes citations référencées sur Babelio en donnent déjà un bon aperçu.

Enfin, ce livre s'avère très facile d'accès et est donc parfaitement adapté au grand public, un minimum intéressé par le sujet. Pour plus d'informations concernant le livre mais aussi en complément de celui-ci, les vidéos disponibles sur Babelio sont très intéressantes.
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Travaillant en rapport avec le sujet et étant tombée par hasard sur ce livre dans une boîte à livres, je me suis sentie dans l'obligation morale de le lire, tout en craignant qu'il ne soit un peu indigeste. Erreur, il se lit comme un roman policier. En revanche, même si Isabelle Saporta force un peu le trait, les absurdités du système agro-alimentaire ont de quoi vous couper l'appétit.
Les coopératives agricoles françaises en prennent pour leur grade. Ce point n'est peut-être pas applicable aux pays voisins, même si les agriculteurs sont partout dans la dèche. Pour le reste, et en particulier pour le problème du lisier, pas de doute : Bretagne ou Flandre (belge), c'est kif-kif.
Le livre a été publié en 2012. Les choses ont heureusement un peu évolué depuis. Etant admis que santé humaine, bien-être animal et respect de l'environnement marchent de concert, le concept « One Health » est désormais mis en avant au niveau de l'UE.
Je crains pourtant que le porc d'élevage industriel - auquel l'auteure consacre 100 pages bien méritées - n'ait guère vu d'amélioration à sa sinistre existence. le porc ibérique nourri au gland dans les grands espaces ne connait pas sa chance ! Et les animaux de rente n'ont pas fini de manger des crasses, puisque pour nourrir toujours plus d'humains, on ne veut leur laisser que nos détritus à se mettre sous la dent. Et je ne parle même pas des vaches dont on veut perturber encore un peu plus le régime pour les empêcher de roter et de pêter sous prétexte que ce sont elles les responsables du dérèglement climatique !
Je suis favorable à la consommation de viande si elle va de pair avec le maintien de verts pâturages qu'apprécient insectes, oiseaux, bestioles à 4 pattes… et promeneurs ! Des vaches enfermées et nourries de soja américain et de maïs, ce n'est déjà plus la même chose. On a le droit de choisir entre des oeufs pondus par des poules élevées en plein air ou en batterie. A quand un étiquetage équivalent pour la charcuterie et le lait ?
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Nos paysans vont mal, la "malbouffe" règne en maître... Les médias nous abreuvent continuellement de cris d'alarme sur ces sujets. Redondant donc cet ouvrage? Et bien non.
L'auteur décrit, non sans humour, l'agriculture intensive française. Et ça fait peur! On se demande s'il est encore possible de manger correctement et si les paysans survivront à un système de production qui paraît complètement dénué de bon sens (voir notamment les pages sur l'élevage des cochons...). Mais la lecture de l'ouvrage ouvre quelques pistes de réflexions pour changer de mode de production et d'alimentation.
Un essai très documenté et clair, qui se lit avec avidité. En tout état de cause, un livre utile, aux propos difficilement contestables. Salvateur?!
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