Citations sur Histoire du siège de Lisbonne (38)
Entre l'enclume et le marteau nous sommes un fer chauffé au rouge qui s'éteint à force d'être battu.
[...] Je me disais bien aussi que l'histoire n'était pas la vie réelle, qu'elle était littérature et rien de plus, Mais l'histoire a été vie réelle au temps où elle n'aurait pu encore s'appeler histoire [...]
[...] à mon humble avis, monsieur, est littérature tout ce qui n'est pas la vie, L'histoire aussi, Surtout l'histoire, sans vouloir vous offenser [...]
Décidément, nous sommes fous, Qui ça, nous deux, Je parlais des gens en général, Je fais partie de ces gens pour qui l'homme est un malade mental depuis toujours, Comme lieu commun ce n'est pas mal, Peut-être que ma théorie selon laquelle la folie est le résultat du choc produit chez l'homme par sa propre intelligence vous semble moins un lieu commun, trois millions d'années plus tard nous ne nous somme toujours pas remis de cet ébranlement, Et, selon vous, nous irons de mal en pis, Je ne suis pas devin, mais je crains bien que oui.
Merci, ma petite Sara, on l'appelle petite Sara depuis toujours, elle est restée la petite Sara bien qu'elle se soit mariée et soit devenue veuve, il y a des personnes qui ont beaucoup de chance, ce sont des femmes, évidemment, car les hommes en général ont eu peu de temps pour être des petits garçons et certains ne l'ont jamais été, comme on le sait et comme on l'a écrit, et d'autres sont restés à tout jamais des petits garçons mais ils n'osent pas l'avouer.
Toutefois et bien que je n'aie pas l'intention de signaler d'autres contradictions, à mon humble avis, monsieur, est littérature tout ce qui n'est pas la vie, L'histoire aussi, Surtout l'histoire, sans vouloir vous offenser, Et la peinture, et la musique, La musique résiste depuis qu'elle est née, elle va, elle vient, elle cherche à s'affranchir des mots, par jalousie, je suppose, mais elle retombe toujours dans l'obéissance, Et la peinture, La peinture, elle, n'est rien d'autre que de la littérature fabriquée avec des pinceaux,
Excusez-moi, je n'avais pas intention de vous blesser, Je ne suis pas susceptible, continuez, dites-moi plutôt pourquoi vous vous sentez aussi amer, ou sceptique, comme vous voudrez, Considérez donc, monsieur, la vie quotidienne des correcteurs, pensez à la tragédie qu'est devoir lire une fois, deux fois ou quatre, ou même cinq fois des livres qui, Probablement ne mériteraient même pas d'être lus une seule fois,
le correcteur dit,Oui, ce signe s' appelle un deleatur,nous l' employons quand nous devons supprimer et effacer;le terme s' explique de lui-même et s' applique autant à des letres isolées qu' à des mots entiers ,il me fait penser à un serpent qui au moment de se mordre la queue se serait ravisé