C'est pour ça que tu me tâtais partout? Moi qui croyais que tu t'inquiétais pour moi ! Mais tout ce qui t'intéresse, c'est de savoir si je vais me transformer en un de ces trucs, hein? C'est ça?
La porte de la chambre froide n’a pas résisté longtemps.
Il est maintenant trois heures et demie et plusieurs centaines de zombies, bras tendus, haletants, grondants, se précipitent dans les couloirs de l’hôpital, attirés par le parfum enivrant des vivants.
Des êtres humains, voilà ce que voit Margot. Avec tout ce qu'il y a de bon et de mauvais en chaque être humain. Et elle espère, de tout son coeur, qu'ils auront un avenir. (p329)
Ils étaient morts et vivants à la fois.
"- Putain, râle Paul. J'espère qu'ils nous refilent pas des maladies ! C'qui m'a fait le plus flipper, c'est la décharge qu'ils nous ont fait signer. Le mec a eu beau m'expliquer que c'était juste pour l'administration, ça m'a pas inspiré confiance. Mais en même temps... Y m'a dit que je resterais pas là plus de six mois et dans la balance, six mois ou trente-six mois, y a pas à tortiller !
Zoltan prend une grande inspiration. Il a accepté pour les mêmes raisons que Paul. Entre sortir dans six mois avec un casier vierge et rester à Orvault encore un an et demi avec un contrôle judiciaire jusqu'à ses vingt-cinq ans...
- Pour le moment, ils font que nous prendre du sang, alors c'est certain qu'ils ne nous inoculent pas de maladie, marmonne-t-il plus pour lui-même que pour son compagnon de chambrée.
- Ouais, j'espère que t'as raison, renifle Paul avant de vider sa tasse de café d'une traite.
Alors qu'il s'apprête à la reposer, une sirène assourdissante retentit dans tout le bâtiment..."
_ Il faut qu'on en ait le coeur net.
_ Moi, je bouge pas d'ici, affirme Ava.
_ Personne t'a demandé de venir, la rembarre Pauline.
_ Ouah, on dirait que c'est le grand amour, commente Zoltan.
Margot n'en revient pas. Entre Pauline qui se croit dans Plus Belle La Vie et lui qui déconnecte de la réalité en un clin d'oeil, elle est bien entourée!
Trois tiroirs se sont ouverts en même temps sous la poussée. Michèle Marquesse, une autre femme et un homme, tous trois déclarés morts en début d'après-midi ont aussitôt bondi. Le visage gris silloné de veines noires, la professeur d'espagnol était méconnaissable.
Mues par un mystérieux instinct, les créatures se sont ruées vers la porte. Pendant qu'elles se jetaient dessus en poussant des grognements, d'autres casiers se sont ouverts.
La porte de la chambre froide n'a pas résisté longtemps.
Il est maintenant trois heures et demie et plusieurs centaines de zombies, bras tendus, haletants, grondants, se précipitent dans les couloirs de l'hôpital, attirés par le parfum enivrant des vivants.
Avec tout ce qu'il y a de bon et de mauvais en chaque être humain. Et elle espère, de tout son cœur, qu'ils auront un avenir.
Là, elle avait trouvé Roger, débarbouillé, changé, un tablier sur la poitrine, occupé à préparer... des petits gâteaux .
_ Des sablés à la vanille et à la cannelle, avait-il précisé dans un sourire.
Margot avait de nouveau cligné des yeux. L'homme qui lui avait sauvé la vie en dézinguant sans sourciller des dizaines de zombies était maintenant en train de jouer les parfaites ménagères.
Décidément, rien ne se passait normalement.