"Je partirai demain à la campagne" enveloppe l'infini. D'abord, en effet, il faut qu'il y ait un "demain" c'est-à-dire un système solaire, des constantes physiques et chimiques. Il faut aussi que je vive encore, qu'aucun événement grave n'ait bouleversé ma famille ou la société dans la quelle je vis. Toutes ces conditions sont, sans doute, implicitement requises par cette simple phrase. En outre, comme Binet l'a bien dit, le sens du mot "campagne" est inépuisable ; il faudrait ajouter : et le sens du mot "je" et celui des mots "partir" et "demain". Finalement, on recule, effrayé, devant la profondeur de cette innocente petite phrase.