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Citations sur Palmyre. Vérités et légendes (7)

C'est en effet à partir de leurs copies et celles de Halifax que l'abbé français Jean-Jacques Barthélémy et l'Anglais John Swinton parvinrent simultanément, en 1754, à déchiffrer des correspondances entre les alphabets hébraïque et grec et à déchiffrer la langue, qui, à Palmyre, accompagne parfois le grec sur un même support. Ils montrèrent que le palmyrénien était une variante de l'araméen et appartenait au groupe des langues sémitiques occidentales, comme le phénicien ou l'arabe (sic)... Ce sont à ce jour plus de trois mille quatre cents inscriptions qui, toutes langues confondues, ont été relevées à Palmyre, parmi lesquelles celles en araméen forment 80% du total.

p. 202

(Note du lecteur : l'arabe est ordinairement classé parmi les langues sud-sémitiques, pas sémitiques occidentales).
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Les dieux sont plutôt familiers, et bien présents parmi les hommes. Les dieux de la Syrie et ceux de Palmyre en particulier faisaient volontiers des dédicaces en l'honneur de tel ou tel fidèle remarquable, notamment lorsqu'il s'était montré généreux envers la divinité. On peut en donner un exemple : une dédicace datée de février 64 et provenant du sanctuaire d'Allat consacre la statue d'un certain Shalamallat par la déesse elle-même et les Benè Ma'zin, la tribu associée à ce sanctuaire, "parce qu'il a entrepris de construire et a fait des offrandes". Cette pratique devait être difficile à comprendre pour les Grecs, et un autre texte, provenant du sanctuaire de Nabû, traduit bien cet embarras. En effet, si le texte araméen se déploie comme dans le texte que l'on vient de mentionner, précisant que les déesses Herta et Nanaï et le dieu Rasaf, ensemble avec leurs prêtres, ont dédié la statue d'un certain Ogeilû, la version grecque en revanche édulcore. Dans cette version, c'est sur l'ordre des divinités ... que les prêtres ont érigé la statue ... Le résultat est certes le même, mais le sens diffère néanmoins quelque peu et rend les dieux moins proches des fidèles.

p. 122
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L'affirmation de M. Tlass (sur l'arabité des habitants de Palmyre) reflète d'abord une obsession ultranationaliste qui n'a rien à voir avec la réalité de l'histoire. Surtout, elle dénote, chez lui comme chez tous les nationalistes extrêmes, une conception figée de l'histoire. Pour eux, il semble aller de soi que les Arabes d'aujourd'hui (pour Tlass, tous les Syriens à l'exception des Kurdes) descendent des Arabes d'autrefois. C'est aussi vraisemblable que d'affirmer que les Français du XXI°s sont les descendants directs des Gaulois ou des Francs d'hier ! D'autant que lorsque l'on parle d'Arabes dans l'antiquité gréco-romaine, il y a une ambigüité que ne soupçonne pas M. Tlass. Les auteurs grecs (et latins à leur suite) nomment en effet "Arabes", on l'a vu, tout peuple nomade, quelle que soit son origine ethnique. De fait, beaucoup sont arabes, mais d'autres sont araméens, voire parthes ou perses. Pour les Grecs, l'appellation "Arabes" est donc synonyme de nomades, mais aussi de brigands et de pasteurs.

p. 24
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Faire de Zénobie la souveraine d'un "royaume palmyrénien" ou d'un empire "gréco-oriental" revient à la dévaloriser singulièrement, elle qui vise l'empire de Rome tout entier. Quant à l'héroïne nationaliste qu'ont voulu créer de toutes pièces des idéologues syriens dépourvus de tout sens critique et de toute culture historique, elle n'a jamais existé ailleurs que dans l'imaginaire d'esprit qui confondent l'Empire romain avec l'empire colonial français, ne conçoivent pas qu'un notable syrien soit aussi sénateur romain et transposent sans sourciller les réalités et les concepts du XX°s dans un monde qui les ignorait. Peut-être devraient-ils se demander si l'on a déjà vu le chef d'un mouvement réclamant la libération de son pays prendre le titre officiel du maître qui l'opprime.

p. 167
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Rien ne témoigne d'une quelconque opposition entre Grecs et Araméens : dans la Syrie romaine du milieu du III°s, les deux cultures cohabitent sans que jamais l'on cherche à les opposer l'une à l'autre. Cela paraît naturel à beaucoup de gens d'être bilingues, et ceux qui ne le sont pas trouvent sans peine des traducteurs, notamment dans les églises pour les homélies prononcées en grec. Opposer une église indigène à une église des Grecs paraît donc absurde.

p. 173
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On doit le répéter, il n'y a jamais eu de royaume à Palmyre aussi loin que l'on remonte dans le temps, et l'on a vu que la "principauté" d'Odainath était une vue de l'esprit. Zénobie est donc reine à Palmyre et ailleurs, mais pas reine de Palmyre. Ce qui ne l'empêche pas d'être en même temps citoyenne romaine (elle se nomme Septimia Zenobia) et femme de rang sénatorial (clarissime) par son mari.

p. 150
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Un livre où deux historiens spécialistes de la Syrie antique font le tri entre vérités et légendes sur le site de Palmyre, à la une de l'actualité depuis un an et devenu un enjeu politique.
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