- Promets-moi qu'on restera toujours amis.
- Je te le promets.
Je donnai ma parole mais j'étais trop jeune pour la tenir. Cet amour chaste me frustrait plus qu'il ne m'épanouissait. Je voulais aimer et être aimée pour de vrai.
[...] J'ai étudié l'histoire de la Commune.
J'en ai déduit que la droite française de cette époque valait bien les intégristes de mon pays.
Ma mère est partie.
Je suis sûre qu'elle comprit la détresse de mon isolement et même si elle se voila la face et ne fit rien paraître, elle me laissa un bagage affectif qui m'aida à tenir plusieurs mois.
Plus je faisais des efforts d’intégration et plus j’avais l’impression de m’éloigner de ma culture, de trahir mes parents et mes origines, de me laisser prendre dans un jeu qui n’était pas le mien.
Si seulement ils savaient ... S'ils savaient que leur fille se maquillait comme une punk, qu'elle fumait des pétards pour faire bonne impression, qu'elle avait vu des hommes en slip alors qu'eux se faisaient bombarder tous les jours, ils ne m'appelleraient plus leur enfant rêvée.
Elle [sa mère] ne me posait jamais de question sur ma situation. Certainement par pudeur et aussi parce qu'elle avait peur des réponses. Si elle s'était sacrifiée pour que je vive librement, il fallait au moins que je me porte bien.
Une allumée, un punk, deux orphelins et une tiers-mondiste, voilà qui faisait une belle bande de copains. Eux s'intéressaient à mon histoire. Surtout Momo ! Il était fasciné par la vision de la mort.