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Persépolis tome 3 sur 4
EAN : 9782844141040
96 pages
L'Association (28/08/2002)
4.42/5   315 notes
Résumé :
Pour ce troisième volume (prépublié dans le cahier d'été 2002 de Libération), nous découvrons l'exil de la petite Marjane en Autriche, ses expériences chez les bonnes sours et chez les autres exilés iraniens, l'apprentissage d'un Occident qui la surprend et l'amène à revendiquer haut et fort ses origines.
Si la suite de Persepolis ne se passe plus en Iran, elle n'en perd rien de sa force et de sa pertinence.
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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L'itinéraire d'une enfant pas gâtée…

▬ Après avoir fui l'Iran bombardé par les missiles irakiens, Marjane débarque à Vienne (1) en 1984 chez une amie de sa mère Zozo et leur fille Chirine.

▬ Une semaine plus tard, Zozo décide de se débarrasser de Marjane, trop encombrante dans leur petit appartement, en l'envoyant dans un pensionnat catholique de bonnes soeurs qui parlent heureusement couramment le français. A la bonne heure !

▬ Très rapidement, Marjane va côtoyer un petit groupe d'adolescents tout à fait dans la norme : une allumée, un punk, deux orphelins suisses et une tiers-mondiste.

▬ Répondant sans tact du tac au tac avec les bonnes soeurs, Marjane se fait virée de l'orphelinat par la mère supérieure (voir la citation) et trouve refuge heureusement chez Julie une amie.

▬ Insouciante adolescente, Marjane va partager les folles fêtes viennoises à base d'alcool, de drogue et de sexe, changer de coiffure et quitter à nouveau son lieu de résidence pour une chambre d'étudiante.

▬ Cherchant en vain son identité dans la société autrichienne, Marjane n'arrive pas à gérer la solitude due à l'éloignement de ses parents, la découverte de la culture occidentale aux antipodes de la sienne et la dureté du passage de l'enfance à la vie d'adulte responsable.

▬ Havre de paix rêvé, l'Autriche devient un cauchemar pour cette jeune immigrée qui déprime de jour en jour dans un environnement trop hostile à son intégration.

▬ En passant de l'Iran à l'Autriche, l'auteur a réussi tout de même à garder son style si particulier, toujours humoristique et teinté de d'ironie, afin de dépeindre une époque de sa vie beaucoup plus noire que ce que l'on pouvait imaginer. « Ce que tu redoutes n'arrivera pas, il arrivera pire. »(2)


(1) Au Proche et au Moyen-Orient, l'Iran est le premier partenaire commercial de l'Autriche.
(2) Jean Rostand
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Troisième - et avant-dernier - tome de Persépolis. Marji est arrivée en Autriche chez l'amie de sa mère, et c'est là que commence une grande période de désenchantement et la fin de l'insouciance de la jeune fille.

A la première occasion l'amie de confiance se débarrasse de Marji et l'envoie dans un lycée de bonnes soeurs. Elle y fait face aux premières intolérances et rencontres ses premières amies, dont la liberté des moeurs paraît très choquante aux yeux d'une jeune fille élevée dans un pays aussi traditionaliste que l'Iran.
Marji fait donc ce qu'elle peut pour trouver un équilibre entre les valeurs de son éducation auxquelles elle est très attachée (d'autant plus que c'est la seule chose qui la rattache à ses origines) et la vie quotidienne en Autriche. Pas facile d'être soi-même au milieu d'ados qui ne respectent pas leur mère, multiplient les conquêtes sexuelles (sans beaucoup d'amour) ou encore des "punks" et autres "rebelles" qui ne connaissent rien de la vie mais décrètent qu'elle ne vaut rien. Et qui dit adolescence dit premiers émois et "je veux faire comme les autres"… Et c'est à ses dépens que Marji apprendra que derrière beaucoup de crapauds se cache… un crapaud !

Beaucoup de choses se passent sur le plan "psychologique" du personnage, forcée d'apprendre et de grandir plus vite que les autres à cause de son éloignement de ses proches, des difficultés d'adaptations à une société assez éloignée de la sienne et l'inquiétude de savoir ses proches au milieu d'un conflit. Et cerise sur le gâteau : la pression de la réussite pour que sa famille soit fière !
Un cocktail détonnant pour que l'adolescente perde pieds : et c'est ce qui est arrivé. Mais que va-t-il se passer une fois retournée en Iran ??
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Dans ce tome trois de Persepolis, qui commence alors qu'elle est âgée de quatorze ans, Marji est en exil à Vienne en Autriche, loin des siens, fuyant ainsi la dictature de l'ayatollah Khomeini et la répression qui est particulièrement pénible pour les femmes. En fait, le pays commençait à présenter un risque pour Marji qui n'a pas sa langue dans sa poche et a du mal à se taire face à une injustice.

Pendant quatre ans, Marji va vivre en Autriche. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas une vie calme et rangée. Elle qui lit Simone de Beauvoir raconte les difficultés de l'intégration, la choc culturel (les relations des enfants avec leurs parents, le sexe avant et/ou hors mariage, etc.), les amitiés qui se font et se défont, les préjugés sur les Iraniens, la solitude, le mal du pays, etc. Cette fois, l'Iran est bien loin derrière Marji, tellement loin qu'elle va – par honte et par lâcheté – renier ses origines, ce qu'elle regrettera amèrement. le tout est très bien raconté, toujours avec beaucoup d'humour et d'autodérision, très bien illustré et l'on peut parfaitement se mettre à la place de la jeune fille qui tente souvent maladroitement de se faire accepter dans ce pays qui n'est pas le sien. En quatre ans, Marji vit et découvre énormément de choses, rencontre beaucoup de personnes – bonnes et moins bonnes – et va faire l'expérience de sentiments divers et variés : l'amour, la honte, la joie, les désillusions… Ce troisième tome est décidément riche en émotions !

Comme les deux tomes précédents, Marjane Satrapi retranscrit parfaitement un petit bout de sa vie à travers des dialogues et des illustrations aussi sobres que touchants. Un excellent troisième opus donc, qui met en lumière l'exil et les difficultés liés au déracinement pour toutes ces personnes qui se voient contraintes de quitter leur pays.
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Marjane grandit, elle a maintenant quatorze ans. Ses parents l'ont envoyé en Autriche chez des amis afin de la protéger. Mais cette famille a vite fait de la mettre en pension chez des religieuses. L'esprit rebelle de Marji fait encore des siennes et elle est renvoyée.

Elle se débrouille seule, et pensant au sacrifice de ses parents, elle essaye de s'intégrer. Mais décidément rien ne lui est épargné. Il n'est pas simple de prendre de plein fouet une telle différence de culture. Sans l'aide de ses proches, il lui est difficile de faire la part des choses. Marji parviendra-t-elle a s'intégrer sans perdre son identité ?

Un très bon troisième tome pourtant bien différent des deux autres. Celui-ci est sur les difficultés d'intégrations, qui pour Marjane sont accentuées de part son âge. Il n'est déjà pas simple de se trouver et de se construire quand on est adolescent, mais là, le défi est encore plus grand.
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Ayant assez apprécié les deux premiers tomes, j'étais assez curieuse de découvrir les deux derniers, d'autant plus que la série fait parti de mon baby-challenge BD. C'est donc sans surprise que j'ai retrouvé les dessins très graphiques et l'histoire sombre de Marjane.

Je dis "sans surprise" parce que les trois tomes se ressemblent beaucoup bien que les histoires soient différentes les unes des autres. J'ai retrouvé avec plaisir Marjane et son caractère de feu en Autriche.
J'ai d'ailleurs trouvé très intéressant ce changement de décor qui nous montre encore plus les différences qui existe entre la vie de la jeune fille et la notre... Il y a certaines choses que l'on ne peut pas comprendre tant que l'on ne les a pas vécu et c'est totalement ce qu'il se passe dans ce tome. J'ai beaucoup aimé le fait que l'auteur nous rappelle que d'une certaine façon, en Occident, on se fout qu'il y ait la guerre autre part dans le monde, que bien sûr ça nous touche, mais que c'est trop lointain pour que ça puisse réellement nous émouvoir. Je me suis vraiment senti remise à ma place et je crois que ça m'a fait du bien !

Par contre, je dois dire que j'ai été assez déçue du comportement de Marjane dans ce tome. Je comprends qu'elle apprécie la nouvelle liberté qu'elle acquière en arrivant en Autriche, mais je trouve qu'elle tombe trop dans l'excès. Je la pensais plus sensée que ça pour tomber dans ce genre de pièges...

Encore une fois, je n'ai pas été très sensible aux dessins de Marjane Satrapi. Ils ont "quelque chose" c'est certain, mais ça ne me touche pas. J'imagine que certains diront que si ils sont noirs et assez "carrés" c'est pour rappeler la guerre qui sévit en Israël...
Bref, j'ai une nouvelle fois passé un très bon moment avec Persepolis.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Un peu de retenue, Mademoiselle !
- Mais ici tout le monde regarde la télé en mangeant !

- Mais pas dans une casserole ! Qu’est-ce que c’est que ces manières ?
C’est vrai ce qu’on dit sur les iraniens. Ils n’ont vraiment aucune éducation.

- C’est vrai aussi ce qu’on dit sur vous. Vous étiez toutes des prostituées avant de devenir bonne sœurs !
- Ô Ô Ô Ô ! Ô Ô Ô !
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Plus je faisais des efforts d’intégration et plus j’avais l’impression de m’éloigner de ma culture, de trahir mes parents et mes origines, de me laisser prendre dans un jeu qui n’était pas le mien.
Chaque coup de fil de mes parents me rappelait ma lâcheté et ma traîtrise. J’étais à la fois heureuse de les entendre et gênée de leur parler.
Si seulement ils savaient… S’ils savaient que leur fille se maquillait comme une punk, qu’elle fumait des pétards pour faire bonne impression, qu’elle avait vu des hommes en slip alors qu’eux se faisaient bombarder tous les jours, ils ne m’appelleraient plus leur enfant rêvée.
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Je pense que je préférais me mettre sérieusement en danger plutôt que d'affronter ma honte. La honte de ne pas être devenue quelqu'un, la honte de ne pas avoir rendu mes parents fiers après tous les sacrifices qu'ils avaient faits pour moi. La honte d'être devenue une nihiliste médiocre.
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[...] je me suis intéressée à Sartre, l'auteur favori de mes camarades.
Je l'ai trouvé un peu agaçant.
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Plus je faisais des efforts d'intégration et plus j'avais l'impression de m'éloigner de ma culture, de trahir mes parents et mes origines, de me laisser prendre dans un jeu qui n'était pas le mien.
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Videos de Marjane Satrapi (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marjane Satrapi
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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