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J'ai lu ce livre sombre et lumineux suite au billet inspiré et inspirant de @Calimero29.
En bref : coup de coeur et coups au coeur !

Comment rester insensible à l'écriture pudique et nuancée de l'autrice ?
Car son héroïne, Marie, dans un testament de vie qu'elle rédige à l'intention de sa fille, raconte son enfance difficile après 1945 dans la ferme des Glycines où son père n'était qu'un simple métayer.  

Marie, Jean, Madeleine, Joseph, Filou, Marguerite, Rocco et les Glycines, je ne peux que vous encourager à aller à leur rencontre en lisant ce magnifique roman qui vous garantit de vivre d'intenses émotions de tristesse, de colère, mais aussi de joie enfantine et de tendresse.

La vieillesse, le choix de décider de sa fin de vie, le rejet du handicap, les violences intrafamiliales, les conditions de vie pénibles des paysans de nos campagnes, la culpabilité  et le pardon sont des sujets décrits avec beaucoup de sensibilité et sans jugement.

Je me réjouis de découvrir Delphine Saubaber dans d'autres écrits.
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Voilà un roman avec de nombreuses qualités: une écriture poétique comme je les aime, un retour aux sources, une plongée dans l'enfance d'avant. Avant quoi? avant les écrans quand on jouait dehors avec des feuilles, des cailloux et des brins d'herbes…

C'est un très beau roman, une belle confession d'une mère à sa fille. Je reste sur ma réserve tout de même car finalement, j'ai du mal à accepter pourquoi cette mère décide de se confier à sa fille. Je ne suis pas prête pour cette idée (que bien sûr, je ne dévoilerai pas ici… ;), elle me pousse à me demander pourquoi. Alors bien sûr, je suis certainement trop jeune pour pouvoir l'envisager mais voilà, l'idée me gêne et en fait, je la trouve très égoïste. du coup, tout le roman est teintée de cet égoïsme à mes yeux. Par ailleurs, oui, cette mère a connu des drames mais je m'attendais à plus ou plutôt à plus d'émotions dans l'écriture, plus de tension, alors que j'ai eu la sensation que le même ton était employé partout.

Attention, ça n'enlève rien à ce roman, cette lettre confession d'une mère à sa fille mais je trouve que ça n'excuse pas le geste. Bon, bien sûr j'ai fini en pleurs dans les bras de mon mari en lui disant « c'est trop triste, bouh bouh bouh ouh ouh »…


Lien : https://loeildesauron1900819..
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J'ai éprouvé beaucoup d'émotions à la lecture de ce premier roman. Plusieurs thèmes sont abordés dont la mort choisie par une dame de 80 ans qui décide de partir avant le naufrage qui lui semble inéluctable. Elle raconte : c'est elle la fille de la grêle. Elle écrit à sa fille tout ce qu'elle ne lui a jamais dit, pour qu'elle sache d'où elle vient, de cette famille vouée à la terre, dont elle s'est échappée en devenant journaliste suivant le voeu de sa mère qui voulait "qu'elle en sorte". Elle écrit aussi en hommage à son père qui, lui, aurait voulu suivre des études mais a dû quitter l'école à 12 ans pour travailler à la ferme. Elle n'oublie pas son petit frère tant aimé, petit être beau et doux mais sourd, "pas fini" a dit le médecin, ce qui le vouait à une existence tronquée et marquée par la violence.
Elle avoue à sa fille qu'en fait, elle n'a pas réussi à se détacher de sa ferme des Glycines, de l'éducation de pauvre qu'elle y a reçue. Elle avoue bien d'autres choses.
C'est bouleversant.
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Quel beau roman ! Je suis conquise, j'ai beaucoup aimé et je suis même un peu étonnée du peu de critiques sur le site, le livre étant sorti en janvier...

Il mérite vraiment d'être lu, tant pour le fond que pour la forme.

L'héroïne, Marie, se retourne sur sa vie à l'aube de ses quatre vingts ans. Elle s'adresse à sa petite fille et se raconte honnêtement, pudiquement, revient sur son enfance à la ferme, ses parents, son petit frère différent et les raisons qui l'ont poussée à s'affranchir de ce monde là.

Elle a décidé de ne pas aller plus loin, que la vie qui l'attend ne peut qu'être synonyme de souffrances et de dégradation et veut donc se livrer, révéler ce qui a fait ce qu'elle est devenue.

L'écriture est très belle et les sujets abordés ne peuvent que toucher le plus grand nombre : le droit à mourir dignement, la différence, les racines, la famille.

Dans ce roman, le monde agricole d'avant, celui de son enfance, un monde de la terre ancré dans le concret s'oppose au monde journalistique moderne qu'elle a rejoint, superficiel et factice.
L'ancien s'oppose à l'actuel...chacun ayant ses forces mais aussi ses failles.
Les préoccupations d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes et les comportements non plus...mais sommes nous mieux armés face à la vie ? Non bien sûr.

Et le constat est toujours le même : Quoi qu'on pense et quoi qu'on fasse, la nature sera toujours plus forte que l'Homme et gagnera toujours.


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Delphine Saubaber signe le roman, La fille de la grêle, sensible et bouleversant, sur une femme âgée qui décide de livrer à sa fille bien aimée l'histoire de son enfance, cachée depuis toujours derrière son masque social. Mais, ce roman aborde aussi le suicide médicalement assisté, acte décrit ici comme une ultime liberté de sa vie.

Dans cette unique lettre à sa fille, Adèle, Marie raconte ses années d'enfant dans la ferme familiale auprès de Joseph et Madeleine, ses parents, qu'elle a toujours vu travailler pour survivre. Métayer d'une terre qui appartient aux Soubiran, Marie va comprendre très vite qu'il ne suffit pas de travailler pour pouvoir vivre, mais que le travail est indispensable à la liberté qu'il apporte. La lecture qui l'accompagne jusqu'au bout de sa vie, elle la découvre chez les propriétaires. Elle fait aussi avec eux l'apprentissage de la différence sociale qu'elle s'acharnera toute sa vie à combler.

Delphine Saubaber décrit cette vie simple soumise complétement aux aléas de la nature que Marie parcourt avec son frère Julien, deux ans plus jeune, plus libre et plus ébahi qu'elle. Elle va se comporter avec lui comme la grande soeur aimante et protectrice, image qui la rassure, mais que dément son secret. Comme la grêle qui va ravager une année de labeur et plonger la famille dans la pauvreté, la violence s'installe au coeur d'une maison où la cheminée ne fait chauffer qu'un bouillon clair.

La nature y est présente, grandiose, apaisante et indispensable pour retrouver l'énergie nécessaire au quotidien. Toucher l'écorce d'un chêne est une merveilleuse dernière façon de rappeler que cet univers est fragile et qu'il faut en prendre soin. Véritable cri d'amour mais aussi de révolte, Marie l'assume comme une responsabilité à partager par tous.

La fille de la grêle présente aussi cet amour maternel qui n'a certainement pas su se dire assez dans le quotidien. Que ces mots sont agréables à lire, surtout lorsque cet amour manque toujours terriblement malgré les années passées. Doux et tendres, ils inondent le lecteur de la tendresse de cette femme qui a profondément aimé et chéri son unique fille.

Pour cette expérience si unique, Marie ne souhaite pas être une charge pour celle qu'elle aime plus que tout et décide de choisir l'heure de sa mort. Cette confession qui dure tout le roman accompagne l'hébétude que Adèle va ressentir en se découvrant seule.

En donnant le secret de sa vie, Marie demande à celle qu'elle aime le plus de comprendre son geste, de l'approuver et peut-être de le revendiquer pour d'autres. Mieux qu'un essai, Delphine Saubaber livre une mise en situation de cette demande que la société tarde à entendre !

Dès les premières lignes, j'ai su que ce roman allait me toucher ! Et, jusqu'au bout, je n'a pas été déçue, au contraire ! Bien sûr, le sujet reste difficile, mais le regard que porte Delphine Saubaber sur la vieillesse est empreinte d'une telle affection pour son personnage qu'elle sait trouver les mots qui apaise et console ! A recommander, vraiment !

Lien : https://vagabondageautourdes..
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Delphine SAUBADER. La fille de la grêle ;

Quelle claque. Un récit tout en demies teintes, rempli d'amour, de haine, de violence, d'espoir….

S'agit-il d'un roman autobiographique. Les mots claquent, les gestes de ces gens de la terre, les pieds dans la glaise, les épaules rentrées, ces hommes, ces femmes qui passent toute leur vie courbés et qui ne connaissent que ce lourd labeur. Coûte que coûte, il faut travailler cette terre afin qu'elle fournisse une récolte pour faire vivre la famille. Qu'importe le temps, le jour, l'heure, ils sont de véritables esclaves, surtout si elle ne leur appartient pas. Joseph, le père de Marie, la narratrice est métayer, à la ferme des Glycines, la propriété des Soubiran. Lorsqu'il a atteint ses dix ans, nanti de son certificat d'études, son père a brisé ses rêves. Il espérait faire des études et devenir enseignant mais il a du travailler, aider ses parents, faire les foins, les moissons, labourer, cueillir les raisins… Chaque année, il faut livrer la moitié des récoltes au propriétaire. Une année, un orage de grêle détruit toutes les récoltes. Il va falloir se serrer la ceinture !


Joseph, le père va être complètement bouleversé et va déprimer. Il va se révéler très violent envers son fils, Jean. Ce dernier est né sourd et présente une légère déficience mentale que le père rejette. L'enfant va être son souffre douleur. Il sera battu. La mère, Madeleine est une femme travailleuse et soumise. Elle n'intervient que verbalement pour tancer son époux lorsqu'il martyrise le petit ange. Marie du haut de ses sept huit ans le réconforte, le berce, l'endort. Elle adore ce frère. Il faut trimer du matin au soir et dès le retour de l'école mettre la main à la pâte, garder les bêtes, soigner la volaille, etc.... La ferme est relativement petite et le travail pas encore mécanisé….

Que de misère, que de malheur. Alors que Marie a dix ans, elle assiste au suicide de son père. La mère continuera à faire valoir le bien qui lui a été confié, avec un valet de ferme. Et lorsque Jean aura dix ans, il quittera l'école et deviendra paysan. A dix-huit ans, Marie quittera sa famille pour poursuivre ses études dans la capitale, Paris. Elle sera journaliste. Mais n'est-ce pas la profession de l'autrice ?

A l'aube de son quatre-vingtième anniversaire, Marie écrit à sa fille unique, Adèle. Elle lui avoue toute son existence et lui dévoile un secret. Elle lui narre le suicide par pendaison de son père. Encore alerte, en possession de toute sa connaissance, elle désire mettre fin à ses jours. Ce « suicide assisté » est voulu. Elle ne veut pas être à la charge de sa fille qui est mariée, maman d'un petit Raphaël, trois ans.

Ce récit est poignant. L'écriture agréable, les personnages vivent sous nos yeux. Nous sommes plein d'empathie pour le petit Jean. le monde rural est bien décrit. La notion d'écologie sous-jacente. Marie rend un vibrant hommage à toute sa famille, parents, grands-parents réunis, de même qu'à son petit frère qu'elle n'a pas su ou pas pu protéger autant qu'elle l'aurait voulu. Marie a eu une vie bien remplie et elle désire partir sur la pointe des pieds : elle a mis de l'ordre dans ses affaires : il lui reste 23 cartons. Chacun devrait pouvoir choisir l'heure et le jour de son départ définitif. Merci Delphine pour ce beau récit. Je recommande la lecture de ce roman.
( 10/03/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La grêle, c'est les coups qui pleuvent sur le petit Jean, 5 ans, beau comme un ange mais malentendant de naissance. « Pas fini », dit le docteur consulté par la mère de Marie, la grande soeur, la protectrice, la narratrice de cette histoire de violence ordinaire qui a pour théâtre une ferme pauvrette de campagne. Pourquoi cet enfant aimé par sa mère, adoré par sa soeur devient-il le bouc émissaire du père, le réceptacle de toutes les frustrations paternelles inavouées et inavouables ? Marie est quadragénaire et prête à partir quand elle est enfin capable de regarder en face ce passé douloureux. La gangue de culpabilité craque et laisse déborder le flot de souvenirs que la vieille dame va enfin délivrer à sa fille, protégée depuis toujours des ombres noires et dévorantes du passé de sa mère. En émerge également la figure ogresque du père, Joseph. Un type plutôt doué pour les études mais happé dès son plus jeune âge dans la tradition paysanne, métayer de son état, exploité en toute impunité par le propriétaire de la ferme des Glycines, il trime du matin au soir à ployer sous les vaches et le labeur sans cesse renouvelé. Pas d'horizon aux Glycines. Ni pour Joseph, ni pour la mère acculée dans sa condition de femme, ni pour le petit Jean handicapé. Alors, il faut sauver Marie, se dit la mère. Elle seule peut sortir de cette impasse boueuse. « Tu dois réussir ma fille », devient le mantra de l'enfant qui pour tracer sa route devra abandonner sur le chemin son petit frère adoré. le récit de la vie de Marie est sans complaisance pour ses fautes et celles des autres, pour cette vie qui a bien voulu la sauver, elle et sa fille, mais qui a aussi broyé et dévoré son quota d'âmes innocentes. D'innocents, il n'y en a pas dans cette histoire. Chacun devra assumer le poids de ses actes. Même Adèle, la fille de Marie devra porter à son tour le poids de son histoire familiale et des décisions de sa mère. Un roman d'un réalisme cru éclairé par une lumière sans pitié qui donne à voir les abimes douloureux de la mémoire dans lesquels se noie la vieillesse. Une réflexion factuelle sur la mort et la possibilité de l'aborder dans un choix réfléchi et de façon décente qui peut bousculer. C'est un livre dont la lecture est assez pesante mais qui aborde des sujets universels et peut faire avancer sur les demandes de certains de pouvoir tirer leur révérence avant la douleur et le délabrement d'un corps qui s'effiloche.

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C'est l'histoire de Marie qui raconte sa vie à sa fille Adèle avant de mourir.
Elle parle de son enfance, de la vie sur qu'elle a eu à la ferme, du travail de ses parents, de son frère qu'elle protège, de la nature qu'elle aime , de la messe , des habits du dimanche et de ce père qu'elle ne comprend pas jusqu'au geste incroyable.
On sait qu'il va arriver un malheur, l'atmosphère est lourd, pesant.
C'est la misère, le travail, le dur labeur et quelques moments de joie.
Un beau roman, bien écrit.
La vie n'est pas douce.
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En guise de testament et parce qu'elle a décidé de mettre fin à ses jours, Marie écrit une longue lettre à sa fille Adèle. Elle lui confie ses souvenirs d'enfance, ses secrets de famille, des plus innocents aux plus douloureux. Elle lui raconte, en détail, son bonheur de grandir au milieu de la nature, les relations privilégiées qu'elle entretenait avec son frère autiste, en dépit d'une existence terne auprès de parents austères, métayers d'une ferme dans un village occitan.

Le livre se lit d'une seule traite, l'écriture est fluide dans un beau style littéraire. Delphine Saubaber aborde, avec beaucoup de sensibilité et de justesse, le thème de la vieillesse avec tous les souvenirs qui refont surface, tous les regrets, tout l'amour que l'on porte à ses proches mais que l'on n'ose pas exprimer, toutes les appréhensions légitimes que l'approche de la fin de vie suggère : crainte de la maladie, de la déchéance physique et psychique, de la maltraitance et de l'oubli, et enfin de la mort....

Il est parfois plus facile de soulager sa conscience par écrit plutôt que par des paroles. Dans ce récit, la romancière a su capter les liens fusionnels, mais quelquefois tendus, qui unissent une mère et sa fille. Cette belle histoire est comme une bouffée d'oxygène, une bouteille à la mer contenant un message d'amour et d'espérance !
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Dans ce court roman Delphine Saubaber nous livre un premier roman sur le thème de la transmission. Notamment dans cette histoire celle d'une mère à sa fille.
Dans une lettre, elle va y raconter avec une extrême pudeur, son enfance, ses questionnements sur comment laisser une trace a nos proches. Mais aussi sur le vieillissement. de cette lecture il en ressort une forme d'apaisement après cette confession sur papier.

Un texte fragile dont la deuxième partie a su me toucher. Je pense qu'il est utile de parler de fin de vie en essayant d'y enlever tous les tabous qui l'entoure. Car qui peut savoir ce qu'est la vieillesse avant de la sentir arriver, prendre possession de son corps.

J'ai toujours ce léger détachement avec les textes du style un peu "confession".J'ai apprécié cette histoire mais je n'ai touché que du bout des doigts les émotions. Je ne pense pas garder un souvenir impérissable de cette histoire même si je lui reconnais ses qualités.
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