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Citations sur Le loup peint (58)

Il s’arrêta à l’angle de l’avenue du maréchal Norek. À sa droite, après un petit immeuble bourgeois de quatre étages, le boulevard Chattam s’enfonçait dans un quartier de maisons cossues en direction opposée à l’hôpital. De l’autre côté du carrefour, l’avenue Minier, plus étroite, offrait une densité d’habitations et de commerces plus propice aux interrogatoires de porte à porte.
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[ enquête de voisinage ]
- Vous savez s'il recevait des visiteurs, des visiteuses ? On cherche à joindre sa famille mais on n'a pas beaucoup de renseignements… Il semble que ses parents sont morts tous les deux, d'après ce qu'on a pu retrouver chez lui.
La voisine de palier (…) éclata en sanglots.
- Et en plus il était orphelin ! Je ne savais pas. Il ne me l'avait jamais dit. Oh, le pauvre garçon…
Richard Milan leva les yeux au ciel. Oui, même les assassins ont un père et une mère. Et parfois, pour s'amuser, ils se font la main sur eux avec un couteau, un flingue ou de la mort-aux-rats avant d'aller jouer dans le grand bain du crime.
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Elle n'avait même pas vu leurs visages, dissimulés par des cagoules de motards. Et ces salopards avaient tous mis un préservatif. Aucune trace ADN, aucune preuve. Rien que la douleur et la sensation d'avoir été brisée, ravagée, humiliée jusqu'à la mort, jusqu'à ce que ses trois agresseurs aient fini leur sale besogne. Rien que le désespoir d'avoir été un jouet entre des mains sadiques, une enveloppe de viande tiède jetée dans le caniveau dès qu'elle avait cessé de servir. (…)
Elle n'avait jamais rien dit, n'avait jamais porté plainte. Si elle en avait parlé à ses parents, si elle était allée voir les flics, elle aurait été le point de mire de tout le lycée, la risée de tous. On l'aurait montrée du doigt, on aurait ricané sur son passage, on lui aurait peut-être même fait des avances innommables. Parce que les hommes sont comme ça. Parce qu'ils ne respectent rien. Parce que la douleur n'existe pas tant qu'ils ne l'ont pas ressentie dans leur propre chair.
Elle avait alors soigné ses blessures, seule comme une bête sauvage, en se dissimulant sous des dehors d'insouciance et de bonne humeur. La honte et la haine s'étaient insinuées jusqu'au plus profond d'elle-même en même temps que l'écho des cris désarticulés de ses agresseurs. Elles n'en étaient jamais ressorties, cristallisées dans une angoisse qui la laissait parfois pantelante de dégoût et d'impuissance.
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Richard haussa un sourcil circonspect. Entendre Martin dire "merdier", c'était un peu comme si la comtesse de Ségur se mettait soudain à taguer "mort aux vaches" sur les murs de la mairie du XVIe arrondissement de Paris.
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"Elle n'était pas alcoolique, non. Elle buvait juste un verre de temps en temps, pour passer le temps, pour tenir le coup et oublier la plaie purulente que la mort de leur fils avait laissée au fond de son coeur."
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– Bon, tu accouches, oui ? Pourquoi tu penses qu’il est innocent ?
Benoît Martin, le simplet de la brigade, mit alors un sucre dans son café et commença à le touiller en rassemblant son courage à deux mains.
– À cause de son chat.
Milan crut avoir mal entendu.
– Son chat ?
Martin hocha la tête.
– Ouais. Il est venu se frotter contre lui, l’autre soir, juste avant qu’on l’embarque.
Richard Milan prit une profonde respiration. De l’air. Il lui fallait de l’air avant que…
– Une femme seule… un chat seul… je te parie ce que tu veux que le matou dormait avec sa maîtresse, cette nuit-là.
L’air resta bloqué dans les poumons de Richard Milan. Il posa des yeux incrédules sur Martin qui plissait les paupières en buvant une gorgée du café brûlant tout en soufflant sur sa tasse.
– Alors… pfuuuu… s’il avait été là quand le vétérinaire a découpé sa femme en morceaux, s’il avait assisté aux coups, au massacre… pfuuuu… tu crois vraiment qu’il serait ensuite allé se frotter contre ses jambes ?
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"La tenancière du Coconut était nue comme un ver. Ses deux seins énormes lui descendaient jusqu'au nombril au milieu d'un amas de plis non identifiables, sauf ceux situés à l'emplacement approximatif de son sexe où poussait une végétation luxuriante d'un noir de fusain"."
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Ils éclatèrent de rire tous les deux, s'attirant l'air mauvais de la maîtresse des lieux qui était en train de ranger des verres sur les étagères. Le torchon claqua et elle tourna ostensiblement le dos à ces deux maudits tourtereaux qui sentaient le sexe à plein nez, mais elle pouvait toujours voir leur reflet dans la paroi polie du percolateur.
Elle détestait ces types à l'air suffisant et ces petites traînées qui ne pensaient qu'à écarter les jambes pour arriver à leurs fins. Pourquoi ces couples visiblement illégitimes élisaient-ils tous leur base d'attaque chez elle, hein ? Est-ce que son salon de thé avait l'air d'un lupanar ?
(…) [Lui] il ne portait pas d'alliance, mais il avait ce regard de fauve qu'ont les hommes mariés qui partent en chasse en zone interdite. Elle le connaissait bien, ce regard. Elle l'avait déchiffré durant suffisamment d'années dans les yeux fuyants de son mari jusqu'à ce qu'il passe l'arme à gauche, trois ans plus tôt, d'un cancer des couilles. Puni par là où il avait péché. Bien fait pour sa gueule, tiens. Il pouvait toujours essayer de baiser les anges, maintenant.
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Le jour où les femmes auront des bras aussi musclés que leurs Jules pour tenir des couteaux de cuisine et faire des sushis avec leur poitrine, ils feront moins les malins. En attendant, ce seront elles qui morfleront à chaque fois, ou presque.
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Soudain, il se figea dans l’ombre. Là, à quelques pas de lui, une silhouette obscure se faufilait dans le noir plus dense qu’elle. L’odeur était forte. Désagréable. Mais moins que ce qu’il avait dû manger depuis qu’il avait quitté les tétines de sa mère.
Joey jaugea la taille de la créature, essayant de voir si elle était dangereuse. Ses petites pattes, beaucoup moins longues que les siennes, ne l’inquiétaient pas. Mais il avait appris à se méfier des dents des autres animaux. Depuis que ses frères et sœurs étaient morts, les jeux avaient disparu. Lorsqu’il croisait une autre mâchoire sur son chemin, c’était à celui qui la refermerait le premier sur le cou de l’autre.
Et à ce jeu-là, il n’avait jamais perdu.
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