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Critique de Jenndrix



Ce livre à pique. La vieillesse seule n'entraîne pas les spectres vitrés. La maladie radiée détruit la rétine. Et la peur déforme l'eau sous paupières.
Les corps flottants et armés se dissolvent dans les lacunes de la mémoire, des traces jaunis racornis comme la cornée ébruitée de trop de chocs.

Jane Sautiere évoque son passé je plonge dans le mien à côté pas de bourrés resserrés sur ma peau un souffle rauque, tiens-toi tranquille, des lignes se cognent et font pont.
La mémoire vient quand elle veut dit Louise Bourgeois via Lola Lafon « La mémoire est un lieu dans lequel se succèdent des portes à entrouvrir ou à ignorer ; la mémoire, écrit Louise Bourgeois, « ne vaut rien si on la sollicite, il faut attendre qu'elle nous assaille » ».
La mémoire s'attarde où.

Jane je vous lis et aime depuis la fragmentation prisonnière des lieux.
L'hommage aux vies avortées me touche, _A la ligne_ tiens l'ombre d'un néo breton enseveli, je pense à lui aussi et depuis que je sais, plus encore, j'espère que la mienne ne sera pas trop tôt dévorée.

La langue se pose forte sur les coins de lumière à l'assaut de nos cicatrices et c'est beau.
Une grande force dans ce récit et des fils générés avec le dernier livre de Lola Lafon : _ Quand tu écouteras cette chanson _.
L'histoire se rappelle à nous, détour insoluble. Douloureux parfois d'y rester, écrire pour expurger aviser. Un récit coule un récit déposé dit encore parce qu'il faut témoigner que le monde fou souvent et doux quand veut.

Autour si:
Un documentaire: L'image manquante de Rithy Panh (En ce moment sur Arte)
Un livre : Avant la longue flamme rouge de Guillaume Sire
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