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C'est très très rare mais malgré les très bonnes critiques, j'ai craqué. J'ai arrêté au bout de 200 pages, il ne se passe pas assez de chose pour moi et j'avais besoin d'être plus emporté... dommage, en tenant les moins bonnes critiques, j'ai vu sur je n'étais pas seul...
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....
Que dire de ce roman? Il est tellement atypique.
Déjà, du point de vue géographique, on ne sait pas trop où l'on est. Il est fait des références à la France, à l'Angleterre, aux États-Unis, à l'océan Atlantique. Pour autant, l'île d'Ys où se déroule l'action semble plus ou moins irréelle; on ne sait pas exactement où elle se situe, dans quelle mer, prêt de quelle cote. de même sur l'époque où on se situe. Il semble que l'on soit dans un passé relativement éloigné (la quatrième de couverture évoque le XVIIIème siècle) mais sans savoir avec précision ce qu'il en est. Ce flou géographique et temporel immerge le lecteur dans un univers unique, la république d'Ys, qui n'existe nulle part ailleurs, que l'on ne peut comparer à rien de connu. Cette impression est renforcée par le mode de vie des habitants de l'île, très détaillé avec ses particularités liées à la proximité de la mer, et leur façon de parler bien particulière. Je dis "impression" mais je devrais dire "sensation" car c'est un roman qui fait énormément appel à nos sens : on sens l'odeur de la mer, on a froid avec ces habitants déshérités qui sont soumis aux vents, aux grandes marées, on a mal aux mains et aux pieds tellement ils doivent travailler pour assurer leur survie.
L'écriture de Dominique Scali est très appréciable, bien structurée même si elle est parfois complexe; sa narration est très riche et originale dans son déroulé. Je mettrais un bémol quant au récit justement : j'ai eu l'impression que l'histoire ne commençait jamais vraiment. J'ai longtemps attendu que quelque chose se déclenche. Mais finalement, c'est plus un récit de vie, celle de Danaé Poussin, donc assez linéaire.
Sur le fond, ce roman fait une critique sociale sur les différences de classes, les visions du monde des uns et des autres, les envies de la plupart des riverains de faire partie de la cité, les travers de la population de la cité qui garde jalousement ses privilèges, les passerelles plus ou moins solides qui permettent de passer d'un monde à l'autre.
Bref, un roman que je recommande pour son originalité et les sujets abordés, même si ce n'est pas réellement un page-turner.
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Autant le dire tout de suite, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman atypique. Dans un XVIIIe siècle réinventé (d'ailleurs, peut-on parler du XVIIIe alors que le calendrier commence ici avec le Massacre des Premiers hommes), l'ile d'Ys est coupée en deux : il y a la cité et le rivage, les citoyens et les riverains. Parmis eux, Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin, orpheline élevée sur le rivage, pas tout à fait riveraine car elle lit et nage - pas tout à fait citoyenne non plus- mais tout à fait issoise, dans son tempérament et son attitude. Tour a tour sauveuse, naufrageuse, saleuse, elle n'aura de cesse de courir après son destin, après la gloire, après la justice avec courage et détermination... Aimée, trahie, abandonnée et recueillie, sa vie est tortueuse, sineuse , aventureuse et embarque le lecteur de la première à la dernière page.
Le roman met en lumière un monde maritime complexe et riche, avec juste ce qu'il faut de réalisme et de fantasme. Il serait trop compliqué de résumer le tout en quelques mots alors je ne peux que vous conseiller chaleureusement cette lecture, qui je pense pourra intéresser le plus grand nombre.
Et pour finir sur un petit détail qui n'en est pas un : le livre en lui même est magnifique, un grand bravo aux éditions la peuplade pour le super travail sur la couverture !
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ce livre m'a fait passé par tellement d'émotions que je serais incapable d'en faire un résumé.
je dirai donc que ce qui est pour moi le tour de génie de l'auteur c'est que c'est pour moi une des métaphore de la vie ma plus complète que j'ai lu.

Sur tous les plans de la vie, des relations et de la société et j'imagine vraiment l'eau et plus spécifiquement ici la mer, comme symbole de la vie qui va qui vient qui prend qui donne mais qui fini toujours pas gagner, qui façonne, qui modèle, qui use et stimule, qui n'a d'immuable que son changement, qui est qu'importe l'intention ou la volonté que tu y met. Qui « décide que tu ne décides de rien ».
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Sur le papier ce roman avait peu de chance de me plaire : je préfère de loin la montagne à la mer, je ne lis pas de romans historiques et encore moins ceux de 700 pages. Mais il y a toujours une exception ! J'ai adoré ce long roman d'aventures maritimes et je sais que je garderai longtemps à l'esprit l'histoire d'Ys et des Issois, et celle de Danaé Poussin.
Sur l'île d'Ys, au coeur de l'Atlantique Nord, en ce 18ième siècle réinventé avec brio, la vie n'est pas du tout la même selon que l'on vit dans la cité ou hors des murs, selon que l'on est marin ou terrien.
Danaé Poussin, nait dans la cité, devient orpheline alors qu'elle n'est encore qu'une enfant, et découvre alors la dureté de la vie loin de la cité. L'histoire de Danaé, qui contrairement à l'immense majorité sait nager, est marquée au fil du temps par la rencontre avec cinq hommes.
Ces cinq tranches de vie constituent les cinq parties de ce roman. le destin de Danaé est exceptionnel, elle apprendra à lire, à vivre tour à tour comme une vraie citadine ou à survivre avec presque rien, à naviguer et à se protéger des tempêtes, à aimer.
Chaque moment de la vie de Danaé est entrecoupé d'informations sur l'histoire d'Ys, l'économie et les usages en pratique sur l'île. L'auteure crée sous nos yeux ébahis et dans une langue unique, une société dans toute sa diversité, sa complexité. Je quitte à regret Ys, république dans laquelle les femmes occupent une place essentielle, dans laquelle il n'y a pas de religion, pas de peine de mort, pas de mariages. On y choisit ses compagnons de vie, ses frères de matelotage, ses parents et enfants d'adoption. Au mieux, pour survivre aux éléments déchainés, au vent, à la mer source de vie et qui prend si facilement celle des hommes.
Cette fresque romanesque m'a complétement embarquée et m'a laissé plein d'images en tête, celles de côtes déchiquetées, de bateaux, de pirates, de noyés et de survivants, d'hommes courageux ou pas, de quelques précieux ridicules et vaniteux mais surtout celles de femmes fortes et intelligentes.
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Direction Ys, pas la mythique cité engloutie mais une île imaginaire, entre Ouessant et Saint-Jean-de-Terre-Neuve, entourée de récifs périlleux, battue par les eaux et les vents. Danaé Poussin, neuf ans, est une orpheline dotée d'une capacité rarissime : elle sait nager. Elle vit hors de la cité, comme tant d'autres, ces gens des rivages appelés riverains et exposés aux terribles marées d'équinoxe. Pour s'abriter derrière les murs de la cité, il faut gagner le statut de citoyen, qui n'est pas héréditaire ni obtenu à vie, ou bien être invité par l'un de ses habitants. A défaut, on survit grâce à la pêche ou aux produits récupérés illicitement en pillant les épaves des naufrages.
Enoc Martel, brillant épéiste, a quitté la cité et c'est justement sur un de ces rivages où il cherche maintenant sa place que sa route croise celle de Danaé …

C'est avec un enthousiasme suscité par les avis dithyrambiques lus à son sujet que je me suis lancée dans ce petit pavé, dont je ne doutais pas de venir à bout en quelques jours. Malheureusement, passée la première partie consacrée à Enoc Martel, qui m'a bien plu, et une fois celui-ci sorti du paysage, ma lecture n'a pas tardé à se faire languissante et je me suis raccrochée en vain à la bouée Danaé, personnage féminin dont j'attendais sans doute trop. Or elle est certes une figure atypique mais sans plus : j'ai trouvé que sa psychologie n'était pas assez fouillée, qu'on ne s'approchait pas suffisamment d'elle pour réellement la connaître et, du coup, je suis restée à distance et n'ai pas toujours compris ses réactions (ou son absence de réaction).
Dommage, car c'est Danaé le fil conducteur du roman, lequel se focalise successivement sur d'autres personnages qui lui sont liés … et qui ne m'ont pas non plus passionnée (allez, j'ai eu un petit regain d'intérêt dans la dernière partie). L'exposé de leurs parcours permet progressivement de tisser une toile de plus en plus précise offrant une vue d'ensemble de l'île et de sa géographie, de ses habitants, de leur histoire et de leurs us et coutumes très particuliers, auxquels sont régulièrement consacrés de brefs chapitres en forme d'incises.

Donc, tant pis, je vais ramer à contre-courant avec mon avis mitigé, mais le fait est que « Les marins ne savent pas nager », quelles que soient ses qualités manifestes dans l'art de dépeindre, au fil d'une plume riche et originale, l'environnement hors du commun d'Ys, ne m'a pas emportée comme je l'escomptais : je n'y ai pas trouvé la vigueur et le souffle narratifs que j'attendais et j'ai fini par m'y ennuyer (d'ailleurs, si je n'avais pas reçu le roman dans le cadre d'une Masse Critique de Babelio, je l'aurais abandonné en route).
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Excellente lecture !
Merci aux @editionslapeuplade et à leur agence française pour l'envoi de ce SP. Seule lecture pour moi de la rentrée littéraire, je suis bien contente de ne m'être restreinte qu'à celle-ci. C'est simple, je l'ai adorée. Il n'y a rien qui ne va pas dans ce livre, absolument TOUT m'a plu. J'hésite néanmoins à en faire un coup de coeur car il m'a demandé beaucoup d'attention et de concentration afin de le savourer au mieux, énergie dont je ne dispose pas toujours quand je lis.
Danaé Poussin est une jeune orpheline riveraine (entendez qui vit sur le rivage) de l'île d'Ys, la seule à savoir nager, et dont le souhait premier est d'entrer dans la cité. L'accès à la citoyenneté issoise se fait par mérite uniquement et l'entrée dans la ville est promesse de sécurité face aux dangers de la mer et surtout des terribles marées d'équinoxe. Danaé va rencontrer 5 hommes qui vont influencer sa vie et elle la leur, positivement ou négativement. Des pêcheurs de criques perdues sur le rivage aux joueurs des salons mondains de la cité, Danaé nous invite à une exploration de cette île singulière, perdue dans l'Atlantique nord, aux airs d'Atlantide.
La plume de l'autrice est une pépite. Sa maitrise incroyable de la langue sert un worldbuilding complet, où chaque mot a son importance, signifie quelque chose, apporte des éléments de compréhension de l'univers, le tout tournant autour de la mer qui est d'une importance capitale. Je suis estomaquée de tout cet approfondissement autour de l'Histoire, de l'environnement, de la politique et des habitant.es de l'île d'Ys. Les apparences sont souvent trompeuses à Ys, et rien n'est acquis, tout est à (dé)construire.
Découvrez Ys, plongez avec Danaé, lisez ce livre.
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Ys n'a jamais sombré.
Loin d'être engloutie, la cité se dresse sur cette île perdue dans l'Atlantique Nord, indépendante, fièrement fortifiée, théâtre de milliers d'existences, de ces destins apparemment insignifiants mais qui alimentent un flot de vie riche, intarissable, dont l'autrice brode chaque fil pour donner naissance à ce roman vêtu de légendes.
Et par la légende vivent les Hommes.

Une épopée maritime qui s'affranchit justement du voyage pour nous offrir une sorte de huis-clos insulaire, où c'est la mer qui va et qui vient, qui nourri et détruit.
Si la figure de Danaé se propose comme le fil rouge du roman, son évolution se construit par celles des autres et par celle d'Ys dont l'histoire nous est racontée bribe après bribe, incrustées entre les chapitres.
Inhospitalière Ys, dont on se dispute le coeur, où vivre intra-muros devient le but ultime de l'existence - échapper, à tout prix, aux grandes marées équinoxiales. Sauf que Danaé sait nager. Et par cette capacité, elle apportera peut-être la faille à cette apparente immuabilité.

Se lancer dans le roman de Dominique Scali, c'est mettre les voiles pour un long voyage, un voyage fait de vieux français quelque peu rudoyé par les embruns agressifs, de rumeurs océanes et de dangereux récifs ; c'est lever l'ancre pour 700 pages de langueurs bleues et grises, de retours en arrière, de joies éparses et d'amertumes certaines.
Prenez le temps, car il est long, et ce sera mon regret ; il est de ces périples qui semblent interminables mais qui, une fois achevés, vous laissent un sentiment pugnace, flottant entre manque et soulagement. Ainsi se fera le périple de "Les marins ne savent pas nager" : dans une tranquillité crue et inébranlable. Cela dit, une ou deux centaines de pages de moins lui auraient donné plus d'élan, d'intensité même ; je l'ai trouvé parfois morose, perdant couleurs et pertinence là où la plume s'égare, rebondissant d'anecdotes en anecdotes, m'arrachant malgré moi quelques bâillements.

Mais il y a toujours ce côté fascinant propre aux romans maritimes qui finit par me convaincre. L'autrice s'empare de ses codes, les digère et les recrache pour nous livrer une proposition pointue, originale et audacieuse dans laquelle le fantastique sert un propos finalement universel.
Les souvenirs en seront, paradoxalement, à la fois brumeux et prégnants.
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Je cherchais une histoire de marins, de navigation, de pirates, ...lorsque j'ai "du" lire ce livre . Il est tombé à pic.
Attention, ne vous arrêtez aux mots sortis d'on ne sait qu elle époque, des termes maritimes qui pourraient compliquer la lecture. Laissez passer ces mots compliqués, ils vous embarquent dans ce voyage temporelle et vous immergent dans cette histoire passionnante.
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Une lecture qui m'a divisée : une partie que j'ai adoré et une partie qui m'a déçue.

J'ai adoré l'ambiance, tout l'univers, imaginaire, sur cette île mythique d'ys. J'ai trouvé que tout était parfaitement ficelé, j'ai beaucoup aimé le détail dans le vocabulaire, la politique, les moeurs etc. En gros l' effort de recherche et d'imagination pour ce roman et son intégration dans l'histoire m'a vraiment plu. C'est un roman qui ne manque pas d'actions trépidantes et d'intrigues, on ne s'ennuie pas et tout est captivant, presque enivrant.

Par contre j'ai été déçue par plusieurs éléments :
Déjà je trouve que l'histoire de Danae, n'est finalement que subie par ce personnage que l'on découvre qu'au travers des hommes qui ont partagé sa vie. Cette fille que l'on rencontre enfant et que l'on voit grandir n'est que le prétexte à raconter l'histoire de l'île et de certains occupants. le contexte pour raconter des anectodes est parfois même tiré par les cheveux.

Et surtout j'ai trouvé que cette histoire manquait cruellement d'originalité, de puissance, j'ai même ressentie une impression de déjà vu.
Cette impression est restée tenace à mesure que l'histoire se déroule, bien découpée selon des partie nommées après les hommes rencontrés. La trame semble vraiment usée et revue : une enfant adoptée puis abandonnée, jamais maître de ses choix et qui subit pour l'affection de autres. Une amoureuse, amourachée et finalement abandonnée, enfin une femme qui rencontre son prince charmant et termine sa vie dans ses bras.

Sinon j'ai été déroutée par plusieurs éléments dans ce livre :
Un narrateur non identifié, absent et présent qui alourdi la trame.
Des personnages pas vraiment attachants, souvent plats. Parfois intriguants puis très vite disparus.
Et surtout déroutée par cette histoire de l'île racontée et sa quasi absence de lien avec le personnage principal, ça été un questionnement déroutant pour moi tout du long.

Je recommande la lecture de ce livre néanmoins car il crée une véritable ambiance, c'est une immersion assez agréable à vivre au travers de la lecture. Et puis, faut le dire, l'édition est super, j'adore les éditions soignées, c'est mon côté attaché à l'objet livre :)
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