Le Lyonnais vient d’un lieu ni assez petit, ni assez fragile, ni assez ignoré, pour se montrer revendicatif. Il est lyonnais comme on est homme, naturellement. Il n’a pas besoin de le préciser à tout bout de champ. Le Lyonnais ne cache donc rien, il tait.
Etre de Lyon, c’est être de partout.
Il y a quelques années, je vous aurais conseillé d’aller voir mes trois cousins, à La Voulte, mes cousins Schmitt, car ils étaient très beaux, surtout Rémy, athlétique et musclé, qui aurait pu faire à Hollywood la carrière de Jean-Claude Van Damme s’il avait été un peu plus vulgaire.
On songe à l’arbre à pain, le châtaignier, qui donnait le « pain des pauvres », son fruit qu’on consommait frais, séché ou en farine.
L’Ardèche se veut le paradis des spéléologues, ces gens qui se précipitent dans tous les trous douteux, qui ne prévoient jamais les crues, qui déplacent toute une armée pour ressortir et finissent par passer au journal de vingt heures.
Descendre un « canyon » en « canoë-kayak », franchement, est-ce que vous trouvez que ça sonne français ? Ça sent le MacDonald. L’Ardèche est prête à tout. Elle s’américanise pour que les gens viennent la voir.
Le Lyonnais se retranche chez lui, se réfugie dans son univers domestique sans que personne n’en devine rien. Il n’a pas le sens du secret, il a le sens de l’intime.
On conserve le passé mais on ne crée pas le présent de façon passéiste.
Je suis à la fois lyonnais et philosophe. Lyonnais, je n’y suis pour rien. Philosophe, je l’ai voulu. Mais devant vous, je revendique les deux.
Vaut mieux dire des gognandises qu’en faire .