Citations sur Madame Pylinska et le secret de Chopin (96)
La musique, c’est d’abord une expérience physique. Puisque les avares n’écoutent qu’avec leurs oreilles, montrez-vous prodigue : écoutez avec votre corps entier.
(Albin Michel, p. 20)
Jamais je n'avais joué ainsi. J'atteignais les rives du continent Chopin avec des basses liquides, des mélodies en gouttes, des traits d'écume, le flux, le reflux, l'évidence.
Chopin écrit sur le silence : sa musique en sort et y retourne; elle en est même cousue si vous ne savez pas savourer le silence, vous n’apprecierez pas sa musique.
Dans mon enfance à la campagne, on disait que les mésanges contenaient nos morts qui venaient nous visiter et prendre de nos nouvelles.
( p. 84 )
Sur le châssis en bois de la fenêtre ouverte, un passereau s'est posé. Je n'ose pas le croire : tandis que son plumage se pare de gris, la mésange arbore une couleur grenat de la taille d'un turban sur son crâne, et elle tient une brindille dans son bec, tel un fume-cigarette.
NDL : mais oui, c'est elle !
"Un créateur ne compose pas pour la masse, il s'adresse à un individu. Chopin reste une solitude qui devise avec une autre solitude. Imite-le. N'écris pas en faisant du bruit, s'il te plaît, plutôt en faisant du silence. Concentre celui que tu vises, invite-le à rentrer dans la nuance. Les plus beaux sons d'un texte ne sont pas les plus puissants, mais les plus doux."
"_Madame Pylinska, quel est le secret de Chopin ?
_Il y a des secrets qu'il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur."
Dans mon enfance à la campagne, on disait que les mésanges contenaient nos morts qui venaient nous visiter et prendre de nos nouvelles.
- «Virtuoses»… Si après des années d’étude chez moi, on vous traitait de «virtuose», je me pendrais !
- Ce n’est pas un gros mot !
- Je vous apprends à devenir un artiste, pas un Narcisse. Dirigez la lumière sur la musique, non sur vous. Oh ! ces virtuoses qui s’intercalent entre le morceau et le public, je les dézinguerais à la carabine.
- Heureusement que les armes sont interdites dans les salles de concerts !
- Comme vous dites, aboya-t-elle. Sinon, je cumulerais plus de morts que Staline !
— Écris! Écris toujours en pensant à ce que t’a appris Chopin. Écris piano fermé, ne harangue pas les foules. Ne parle qu’à moi,qu’à lui, qu’à elle. Demeure dans l’intime. Ne dépasse pas le cercle d’amis. Un créateur ne compose pas pour la masse, il s’adresse à un individu. Chopin reste une solitude qui devise avec une autre solitude. Imite-le. N’écris pas en faisant du bruit, s’il te plait, plutôt en faisant du silence. Concentre celui que tu vises, invite-le à rentrer dans la nuance. Les plus beaux sons d’un texte ne sont pas les plus puissants, mais les plus doux.
« Je cherchais un professeur qui m’aiderait à résoudre le cas Chopin. Il m’obsédait. Sa lumière me manquait, sa paix, sa tendresse. La trace qu’il m’avait laissée, un après-midi printanier à l’occasion de mes neuf ans, oscillait entre l’empreinte et la blessure. Quoique jeune, j’en éprouvais de la nostalgie ; je devais lui soutirer son secret. » (p. 14 & 15)