Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran

Selon les thèmes abordés, le message à délivrer, la construction ou le caractère des personnages, la simplicité peut être un atout lorsqu'elle est justement dosée. Ce que je peux reprocher à d'autres lectures est justement ce que j'ai apprécié ici, dans ce livre de moins de 100 p.
Ibrahim, gérant d'une épicerie, est un monument dans le quartier : un peu le truc qu'on voit tout le temps, à tel point qu'on l'oublie ou le truc qu'on voit tout le temps mais pour lequel nous n'avons jamais pris le temps de lire la plaque historique fixée dessus. Un monsieur discret et sage qui va se lier d'amitié avec Moïse, jeune adolescent juif de 12 ans à la vie bien difficile (abandon de sa mère, relation avec le père quasi inexistante), qui se retrouve confronté à ses angoisses et ses impatiences au sujet de la vie. Ibrahim va adoucir le petit diamant brut qu'est Moïse, impatient, impertinent, rude, excité et lui donner ses "ficelles" pour être en paix avec les autres, avec lui-même, avec la vie. La transmission tient une place importante de ce court récit.

Bien sûr ce n'est pas un livre surprenant : on s'en doute très bien lorsqu'on l'achète et on n'attend pas de suspense, on n'imagine pas être tenu en haleine par une intrigue de malade. Son emballage, son résumé, sont parfaitement conformes à son contenu. Une sorte de conte des temps modernes, empli de sagesse et de tolérance qui, franchement.... fait un bien fou !

C'était une bonne lecture. Pas la plus grande oeuvre d'Eric-Emmanuel Schmitt, mais appréciable. Il s'agit d'un roman très court. Il m'a vraiment fait penser à La Vie devant soi de Gary, à la fois dans l'intrigue et le style. Il m'a semblé que le style était plus accessible et moins beau que dans les autres romans du même auteur que j'ai pu lire.

déjà 289 critiques, tout a dû être dit... bonne lecture!

Et voilà! Une fois de plus je me suis laissée charmer par la plume d'Eric-Emmanuel Schmitt...
Ce livre est emprunt de douceur.
On y découvre le jeune Moïse ou "Momo", un tout jeune adolescent qui a été abandonné après sa naissance par sa mère et dont le père n'a pas le temps de s'occuper de lui : Momo s'éduque donc seul... En bas de chez lui, il y a Mr Ibrahim, l'arabe du coin qui va se prendre d'affection pour ce jeune garçon et le prendre sous son aile : un lien unique va se créer.
C'est très beau, les plus sensibles ne manqueront certainement pas de verser une petite larme à la fin.
E-E Schmitt doit être magicien sinon comment ferait-il pour faire en sorte que l'on s'attache tellement à ses personnages en si peu de pages (80)?

Livre très court donc ne pas se priver de le lire.

Une histoire très touchante mais un peu trop courte. le sujet aurait mérité quelques approfondissements. Mais c'est une belle ode à la tolérance. Il y a beaucoup de respect, de bienveillance et d'amour dans cette nouvelle. Une belle lecture.

Un petit bijou
En moins d'une heure et d'une centaine de pages, Eric-Emmanuel Schmitt nous brosse le portait de deux êtres que tout devrait séparer : religion, origines, age, préjugés.
J'aurais juste aimé en savoir un peu plus sur le Coran dont nous parle le titre.
MAJ après avoir vu le film avec Omar Sharif : aussi délicat, passionnant et touchant que le livre, des images qui collent au texte. Exceptionnel !

Momo vit seul avec son père mais entretient une bien meilleure relation avec monsieur Ibrahim, un épicier de son quartier. Un jour, ce père disparait. le jeune garçon se rapproche davantage du commerçant et réussi à se faire adopter par lui, alors que sa mère jadis absente était réapparue, le sachant maintenant semi-orphelin.

Monsieur Ibrahim est ravi de pouvoir aimer et transmettre ; Momo, lui d'être écouté et considéré. Un parent qu'il choisit ainsi d'aimer et d'accompagner les derniers instants de la vie.
Une oeuvre brève, résolument optimiste et servie par une plume habitée.

Ce livre audio, lu et interprété magnifiquement par son auteur, a attiré mon oeil par sa jolie illustration. Les livres audio étaient autrefois rangés avec les documents audio, les compact disc et autres. La médiathèque, toujours en quête de renouvellement, a réaménagé quelque peu sa signalétique et l'aménagement de ses documents. Ils sont maintenant au côté des livres. Cela réussit. J'ai emprunté un livre audio sans en avoir l'intention. Et je n'ai pas été déçu! Loin des 6 heures (ou davantage) du « Lambeau » de Philippe Lançon (magnifique également mais dans un autre registre), ce roman mérite qu'on s'y arrête.

Nous sommes dans le Paris des années soixante et de Brigitte Bardot (elle fera d'ailleurs une apparition). Moïse, appelé Momo, treize ans, juif, solitaire, vit mal son adolescence. Élevè par un père qui ne l'aime pas, le compare à un frère parfait qu'il ne connait pas.Tiraillé par ses hormones, rêvant aux femmes et sans aucune dans la sphère familiale pour le guider. Moïse vit rue bleue, qui n'est pas bleue. Il va à l'épicerie arabe faire les courses et croise chaque jour le regard du vieil épicier, Monsieur Ibrahim. Une amitié va naître entre l'enfant et l'homme. Épicier et philosophe qui contemple la vie du haut de son tabouret. Il va guider Moïse sur le chemin de la vie et l'aider à supporter ce qui ne l'est pas. Une amitié qui dépasse les croyances et qui fait foi des origines, des liens familiaux et des générations et nous initie à la tolérance.

C'est une belle histoire qui nous parle de tolérance mais aussi de difficulté à vivre, de secrets et d'amitié plus forte que tout. Momo est un enfant seul, qui souffre et cette main tendue, va tout changer pour lui. Elle va bouleverser ses codes, sa façon de voir le monde.

« Avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule. »

J'ai beaucoup aimé le passage sur le sourire, comment Monsieur Ibrahim arrive à convaincre l'enfant de sourire et d'influer ainsi sur son entourage. Lu avec l'intonation (et vlam!), c'était très drôle! Momo obtient de ne pas être puni quand il oublie ses chaussures de sport ou quand il n'a pas fait son exercice de mathématiques et même que la prof le lui explique. Il n'en revient pas. Par contre, avec son père, la technique du sourire ne fonctionne pas et là, on est triste pour lui. Cet homme ne semble vraiment n'avoir aucune tendresse ni affection pour son fils.

_ M'sieur Ibrahim, quand je dis que c'est un truc de gens riches, le sourire, je veux dire que c'est un truc pour les gens heureux.
_ Eh bien, c'est là que tu te trompes. C'est sourire, qui rend heureux. […] Essaie de sourire, tu verras.
[…]
Bon, après tout, demandé gentiment comme ça, par monsieur Ibrahim, qui me refile en douce une boîte de choucroute garnie qualité supérieure, ça s'essaie…
le lendemain, je me comporte vraiment comme un malade qu'aurait été piqué pendant la nuit : je souris à tout le monde.
[…]
C'est l'ivresse. Plus rien ne me résiste. Monsieur Ibrahim m'a donné l'arme absolue. Je mitraille le monde entier avec mon sourire. On ne me traite plus comme un cafard.

Un roman rempli d'humour mais surtout de bon sens. On sourit et ça fait du bien.

Moïse, c'est juif, c'est pas arabe.

– Je ne suis pas arabe, Momo, je suis musulman.

– Alors pourquoi on dit que vous êtes l'Arabe de la rue, si vous êtes pas arabe ?

– Arabe, Momo, ça veut dire « ouvert de huit heures du matin jusqu'à minuit et même le dimanche » dans l'épicerie."


Moïse va prendre confiance en lui et faire de belles découvertes grâce à son ami. Il va mieux comprendre le monde qui l'entoure. Il va aussi traverser des épreuves mais Monsieur Ibrahim sera là. Ils vont faire un voyage ensemble pour retourner aux sources de M. Ibrahim, le Croissant d'Or (territoire compris de l'Anatolie jusqu'à la Perse), région dont il est originaire. Afin d'y parvenir ils vont traverser plusieurs pays, tout un périple. Ils vont commencer par la Suisse poursuivre par la Turquie et voir les derviches tourneurs puis par la Grèce. Ils découvrent ensuite l'Albanie et enfin le Croissant d'Or où s'achève le voyage.

Détail du voyage, photos & citaions sur mon blog: https://blogapostrophe.wordpress.com/2020/10/22/monsieur-ibrahim-et-les-fleurs-du-coran-deric-emmanuel-schmitt/


[...] « La lenteur, c'est ça, le secret du bonheur »

Momo va apprendre à mieux se connaître lui-même et les secrets pour être heureux dans la vie comme pardonner à ceux qui nous ont blessé. La sagesse de M. Ibrahim parle à chacun de nous.

Que je suis contente d'avoir retrouvé la belle plume d'Eric-Emmanuel Schmitt grâce à ce petit roman aux allures de conte philosophique ! Encore une fois, l'auteur a réussi à m'émouvoir grâce à ses mots, à ses personnages pleins d'humanité et aux situations qu'ils vont vivre. Bien qu'il ne fasse que 80 pages, le destin du jeune Moïse, alias « Momo », m'a touchée.

Cet ado juif en pleine quête identitaire et d'amour va tisser une superbe relation avec Ibrahim, le vieil épicier arabe du coin. Pourtant, ces deux-là n'ont pas grand-chose en commun ! Ibrahim est plutôt du genre silencieux, observateur et discret. Un vieux sage qui va prendre le garçon sous son aile en lui apprenant des combines amusantes pour biaiser son père et en lui donnant des conseils sur la vie. Momo est un adolescent perdu, abandonné par sa mère quand il était petit, méprisé par son père et ignoré par les jeunes de son âge. Il trouve des petits bouts d'amour dans le bras des prostituées et vole aussi bien son géniteur que dans la supérette du vieil Ibrahim. Ses journées, il les passe dans le magasin ou tout seul chez lui… Pourtant, les deux hommes vont se rencontrer et vont tisser un lien doux, tendre, charmant et original ! Chacun s'apportera quelque chose et c'est avec bonheur que l'on découvre le vieux gérant devenir un père de substitution pour ce jeune sans repères…

Le récit est court, mais efficace. En quelques mots, on s'attache au tandem et on rentre facilement dans l'histoire. Certes, on en voudrait plus cependant, la bulle est plaisante. de plus, des petits rebondissements viendront bousculer le quotidien de Momo et un long voyage attendra le duo. Il n'y a donc aucun ennui. Malgré la dureté de certains événements, je me suis régalée avec ce roman mêlant roublardise, tolérance, humour, optimiste, belles valeurs, amitié et sentiments. Une jolie leçon de vie qu'on lit en une trentaine de minutes. Une heure, au grand maximum. Ce serait dommage de s'en priver, non ? Et vlan, un sourire !
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