Jeune irakien au sein d'une famille malmenée par les guerres, la dictature, l'embargo, Saad tente de partir ailleurs pour mieux vivre. Nous suivons ses péripéties de clandestin tentant de gagner l'Angleterre qui le fait tant rêver au fil de multiples escales.
J'adore les écrits d'
Eric-Emmanuel SCHMITT d'habitude, mais cette fois-ci la magie n'a pas opéré. L'auteur use d'un parallélisme entre le récit de cet Ulysse et celui de l'Odyssée, illustrant ainsi l'éternel destin de ces hommes obligés de parcourir le monde pour y trouver bonheur. Mais avec trop d'emphase, à mon goût, sur la problématique de l'immigration qu'il justifie de manière globalisée alors que le sujet est particulièrement complexe dans l'appréhension de l'ensemble des dimensions qui en résultent.
Si
Eric-Emmanuel Schmitt a résolu d'écrire dans la langue naïve du conteur oriental, cela peut être séduisant. Ce qui l'est moins, en revanche, c'est qu'il exploite le filon si usé du dialogue entre vivant (Saad) et mort (son père). Pas crédible du tout dans une histoire aussi dramatique.
En outre, un coup de théâtre un peu trop miraculeux fera se retrouver sur une plage de France le héros et son premier amour Leila, prétendument disparue quelques années plus tôt sous une roquette américaine à Bagdad !
Cette lecture demeure agréable malgré les travers précités mais reste loin de s'avérer indispensable.