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Critique de Alfaric


Comme je pars impromptu pour éviter de me retrouver confiner, ma critique est encore au stade du brouillon donc je ne poste que mon propos liminaire en urgence avant de la poster en entier dans quelques semaines...

J'avais à peine finie l'introduction que j'avais compris que j'étais dans un livre d'opinion. Je n'ai rien contre, mais je préfère être averti au préalable. Ce que fait l'éditeur sur son site, mais ce que ne fait pas l'auteur dans son livre…
Les oeuvres d'Heinlein, Asimov et Frank Herbert m'ont initié aux travaux sur la sémantique d'Alfred Korzybski : avec les bons mots on peux faire dire tout et son contraire aux mêmes faits. Donc dès le départ qualifier de chasse aux sorcière un projet de réforme agraire, et ensuite la mettre sur le même plan moral que l'assassinat de ses premiers promoteurs et la condamnation à mort de ses seconds promoteurs en dit long sur les dérapages qu'on va rencontrer. Donc redistribuer des richesses immoralement et illégalement acquises serait un crime, mais tuer des gens serait juste une réaction violente envers ce « crime ». Pour l'auteur César est l'aboutissement des dictatures antiques car il aurait réussi a imposer la monarchie dans un pays qui la déteste. Déjà Octave-Auguste qui a réalisé cette exploit brille par son absence de la première à la dernière page. Ensuite dénoncer ses prédécesseurs dans le camp « populares », mais oublier ses rivaux dans le camp « optimates » qui ont fait les mêmes choses que lui et avant lui c'est fort de café. Enfin un effort de comparaison avec les autres figures antiques auraient été un minimum (on parle de Pisistrate à deux reprise, mais on aurait pu évoquer la dynastie des tyrans de Syracuse ou la dictature vegane de Pythagore pour ne citer qu'elles). D'ailleurs à plusieurs moments l'auteur est un peu emmerdé quand ceux qu'il semble avoir cherché à esquiver correspondent tellement à sa démonstration qu'il est obligé de les citer… Et puis c'est bizarre de toujours utiliser les adjectifs « naïves », « crédules », « manipulables » et « manipulées » pour parler des « masses peu éduquées », on voudrait rétablir le suffrage censitaire qu'on ne s'y prendrait pas autrement. du coup c'est bien la peine de se cacher derrière des citations d'Hérodote et de Polybe après avoir fait autant de « sans-dents bashing »… Et pour ne rien gâcher l'auteur conjugue systématiquement au présent pour ses éléments à charge, et systématiquement au conditionnel pour les éventuels éléments à décharge. Est-ce que comme moi, vous entendez la symphonie de la mauvaise foi ?

extrait : Déclencher des guerres « utiles »
L'apprenti dictateur se trouverait des ennemis, se servirait de la guerre comme tremplin électoral, barbariserait l'ennemi pour mieux se mettre en valeur lui et le peuple qu'il manipule, voudrait tuer le général ennemi pour prouver sa valeur, utiliserait les batailles pour prouver son héroïsme et celui de ses hommes, et au final ne ferait que se montrer triomphant.
Faire peur pour mieux se poser en homme providentiel, c'est vieux comme le monde (c'est même comme cela que Charles de Gaulle est arrivé au pouvoir en 1958). C'est même dommage que l'auteur exploite aussi peu « la théorie du choc » aujourd'hui utilisée par quasiment tous les gouvernements. Et puis l'état d'urgence, c'est de la même manière tellement pratique pour se torcher le cul avec la loi, la justice et la démocratie...
Poutine relance la guerre en Tchétchénie pour se faire un nom et une image d'homme fort, c'est un vil populiste. Thatcher au plus bas dans les sondages déclenche la Guerre des Malouines à moins d'un an des échéances électorales, c'est une grande défenseuse de la démocratie libérale (et du dictateur Augusto Pinochet, mais ceci est autre histoire puisque c'est un dictateur « classique » et non « populiste »). Selon que vous soyez blanc ou noir… D'ailleurs par un mot sur le fait que les USA modèle de démocratie libérale aient été 91% de leur existence en guerre contre d'autres états pour des raisons la plupart du temps fallacieuses...
Pour l'auteur quand César s'expose aux premiers rangs cela serait par pur calcul politique juste pour construire sa légende tout en remotivant ses troupes. A aucun instant il n'a pensé que Caius Julius César sent le vent tourner et mouille le maillot pour sauver sa peau. La Bataille de Munda est l'une des plus meurtrières de l'antiquité romaine, et qui sait ce qu'il serait advenu si les pompéiens l'avaient emporté en Espagne avec 15 légions à leur disposition...
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