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Critique de CarlmariaB


Une fois n'est pas coutume ce n'est pas Babelio, c'est Léautaud qui m'a amené à Schwob. Dans Passe Temps II, Léautaud décrit son cadavre, car Léautaud aime bien les cadavres, les beaux cadavres d'écrivains bien lavés sur leur linceul, les entrailles bien vidées, cireux, durcis et parfumés. Maurice Pons les aime aussi, mais plus avancés, il aime la décomposition, qu'il raconte comme une aventure, jusqu'à la dislocation : la tête se détache, une jambe tombe, et les insectes, bandes de vers blancs ou de frelons, se délectent de la langue et de la poitrine exsangue. Voila ce qu'il advient chez Pons aux hommes qui rencontrent la Femme: une sorcière, sa soeur (voir Mademoiselle B). Et Schwob dans tout ça ? Lui c'est les petites fugueuses diaboliques, qui veulent jouer avec des messieurs plus vieux, un marin, un douanier, un meunier, un croque-mort, Barbe Bleue. Jouer à quoi ? A Robinson et Vendredi, pardi, à Hamlet et Ophélie. Mais au fond c'est pareil : « Il ne faut pas penser à ce qu'elles ont pu faire dans les ténèbres. (...) Monelle se tut et me regarda : Je suis sortie de la nuit, dit-elle, et je rentrerai dans la nuit. ». Que promettent-elles ? Cèderont-elles dans l'au-delà si l'on se suicide pour elles ? Leurs caprices sont funestes. le matelot parti chercher des crabes pour la petite fille ne revint jamais. Ces petites filles sorties des enfers sont un motif littéraire: face à la « petite personne qui ressemblait singulièrement à la défunte et qui, piétinant sur la terre fraîche avec une violence hystérique et bizarre, disait en éclatant de rire :  c'est moi la vraie Bénédicta  », Baudelaire perd son calme, frappe aussi du pied la terre et reste prisonnier de la sépulture. (Laquelle est la vraie, le Spleen de Paris). Les petites filles de Schwob ont en commun avec Mademoiselle B et le fantôme de Bénédicta d'être « peut-être cruelles et obscènes ». Tout est dans l'hypothèse. La misogynie des écrivains, elle, laisse peu de doute.
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