Rien de ce à quoi j'ai tenu n'a jamais existé.
On dit que les enfants abandonniques sont de grands manipulateurs, que tout leur est dû et que ce ne sera jamais assez. C'est sans doute vrai. On peut tout avoir et ne rien tenir.
La malédiction, comme l'appelle Stella, consiste à naitre dans un environnement privilégié avec un cœur qui ne l'a pas été.
Le reste m’est égal, l’élégance s’est perdue avec la mort des derniers princes et de leurs muses, et maintenant le péché est devenu trop bourge pour en valoir la peine.
Tout le monde a envie d'être amoureux. On est tellement bien dans les bras de l'autre, on pourrait mourir de cette chaleur. Un jour on pose les yeux quelqu'un et quelque chose s'allume. Quelqu'un nous touche et on sort de nous-même pour aller vers lui. On le regarde dans le fond des yeux, dans ses yeux pleins de promesses, et on crève de peur parce qu'on pourrait partir en morceaux.
Aujourd'hui n'est pas le brouillon de demain.
Peut être que je pleure toujours pour la même raison, parce qu'elle est partie avant que je commence à m'intéresser véritablement à elle. Ou peut être parce que je ne crois pas un instant que lorsqu'on meurt, on retrouve là-haut ceux qu'on avait perdu.
A force, on finit par se construire une façade pour retenir ce qui s'effrite en dedans.
Tous ces petits jeux auxquels on joue, tout ce qu'on se raconte, tout ce qu'on s'inflige, tous, avec la peur d'être jugés, rejetés, trahis, la peur d'échouer ou de manquer de temps, et la trouille la plus viscérale de toutes, parce que personne n'est jamais revenu pour raconter. Peut être que les meilleurs moments ne défilent pas, peut être que personne ne nous attend, et quand ça se produira,on sera probablement entouré d'inconnus ou seul.
Je n'avais pas dit que les mots ne servent qu'à circonscrire un concept, que les formuler est déjà réducteur et que la sexualité est une affaire de circonstances avec tout ce que ça comporte de refuges intimes et de blocages.