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Pendant toute ma lecture, je n'ai cessé d'avoir en mémoire, une petite vidéo que j'avais vue récemment, intitulée "Postcards from Pripyat, Chernobyl" et réalisée par Danny Cooke. Vous pouvez la voir sur https://vimeo.com/112681885

Elle m'a permis de mettre des images sur ce que je découvrais dans ce roman. D'ailleurs vous y verrez les auto-tamponneuses !

J'ai eu quelques difficultés au début à comprendre l'organisation de l'histoire. Et puis, ensuite, tout a été tout seul.

C'est un roman qui bouleverse, qui indigne aussi...C'est un roman à découvrir.
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Au départ, une soirée TV, avec Arte.
Une découverte, un film, "la terre outragée", un choc.
Un commentaire proposant d'aller un peu plus loin sur le sujet avec un livre écrit par un espagnol sur le même thème.
Voilà comment l'idée de cette lecture est venue.
Avant de m'étendre sur le thème du récit, j'évoquerai le style de l'écriture qui ravira j'en suis sûre les amateurs de littérature espagnole avec cette folie des mots, des phrases,....
Le livre allie à la fois, la folie du texte et la folie des hommes.
Tchernobyl, ça vous rappelle quelque chose, le fameux nuage qui bien sûr s'est arrêté juste à nos frontières.
Pripiat, ça vous dit quelque chose, un village prospère aux portes de la centrale, des gens heureux qui y habitaient.
Moi, Pripiat, je ne connaissais pas et n'imaginais pas ce que cela avait été et ce que c'était devenu.
Si par hasard, le recours à l'industrie nucléaire ne heurte pas votre conscience, je vous propose cette lecture. C'est effrayant, et pourtant très réaliste. C'est glaçant, j'ai ressenti le besoin par moment de poser le livre, de regarder le soleil, le jardin, la mouche qui vole, juste respirer un peu !
Depuis, la nuit, au milieu de mes insomnies, lorsque j'entends des chiens hurlés, j'avoue presque frissonner de terreur !
Cette lecture est éprouvante mais permet de nous poser les bonnes questions.
Pour les résidents de ces zones contaminées quel avenir ?
Partir, oui peut être, mais pour aller où ? Pour faire quoi ?
Et oui il y a eu Pripiat et puis Fukushima, des civilisations différentes, des systèmes économiques plutôt divergents, mais la même folie productiviste avec son même corolaire, produire vite, très vite, beaucoup trop vite sans se soucier de l'après.
L'énergie nucléaire est certainement une des industries de l'avenir mais et c'est ce mais qui est le plus important, il faut savoir gérer ces déchets.
N'oublions pas que dans les années 60, dans un coin perdu de Bretagne, au pied du Mont Saint-Michel de Brasparts dans les monts d'Arrée fut construite la centrale nucléaire de Brennilis. L'arrêt de son activité fut décidé en 1967 et le site devait permettre de tester les techniques de démantèlement. Aujourd'hui je vous invite à venir constater l'état du site, incroyable, il ne s'est rien passé. le réacteur est toujours là, en l'état.
Et à Pripiat, la décontamination n'est pas plus en route mais des gens ont choisi d'y vivre, car au moins là bas, ils se sentent les maîtres de leur destin.
Notre monde est devenu fou !
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Roman édifiant sur les conséquences de la désinformation aux plus hauts niveaux de pouvoirs soviétiques et internationaux sur les conséquences de cette catastrophe nucléaire.

Le tout est basé sur des faits réels, le principal protagoniste, Vassili Nesterenko ayant bel et bien existé et créé le Belrad, pour aider de manière indépendante la population et ayant effectivement été poursuivi par le KGB pour ne pas taire, comme le voulait la version officielle, ce qui s'était réellement passé.

Le lecteur ne peut que remercier l'auteur d'avoir mis un talent littéraire certain pour véritablement transcender dans un roman de toute bonne facture cette catastrophe dont l'ampleur n'a pu être laissée cachée comme ce fut le cas de celle de Kyshtym en 1957 dans l'Oural comme nous le rappelle l'auteur. Et immanquablement le lecteur pense à la catastrophe de Fukushima à propos de laquelle la communication a été et reste tout aussi lacunaire.

On ne peut que regretter que ce soit le seul livre actuellement traduit en langue française de Javier Sebastian car j'aurais été curieuse de découvrir ce qu'il avait écrit d'autre, même si les fautes de français dans la traduction sont malheureusement trop présentes.
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Voici un livre que j'ai apprécié pour la beauté de l'histoire, son mélange de réalités/faits historiques et de tranches de vie romancées. Si je savais que tout n'avait pas été dit avec la catastrophe de Tchernobyl j'y ai appris précisément quelle désinformation y a été pratiquée par les autorités.

Un bon moment même si à de nombreux passages il m'a été difficile de suivre le récit. Je me demande si cela peut venir de la traduction.
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Voici un livre qui dérange. J'ai eu du mal avec l'écriture ou alors il y a un problème de traduction sous-jacent. Aussi tous ces noms russes qui se ressemblent m'ont quelque peu confondue.

Néanmoins ce livre véhicule beaucoup d'informations sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Il mélange fiction et réalité et cela fait froid dans le dos parce que les conséquences sont encore à venir et que la surchauffe du réacteur aurait pu terminer en explosion nucléaire qui aurait rasé la vieille Europe.

C'est affolant d'apprendre comment les autorités russes ont manipulé, escamoté, minimisé l'information, mais aussi quel niveau d'incompétence ils ont atteint avec la gestion de cette affaire.

Malgré un staff scientifique de premier ordre, ils n'ont pas su prendre les bonnes ou moins mauvaises décisions.

L'Homme croit tout pouvoir calculer, mais ne sait pas gérer l'impondérable et en tout cas, manque de honnêteté et pèche par orgueil démesuré.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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superbe roman à rapprocher de "la nuit tombée" pour le thème (tchernobyl)
l'histoire des petites gens est toujours plus révélatrice que "l'officiel". Elle parle au coeur, on en est imprégné jusqu'à en faire partie intégrante.
Tiré d'une histoire vraie, je n'ai pas été chercher plus d'information que le livre en fournit. ce qui m'intéressait tout particulièrement, c'était de trouver le climat (décor, description sommaire, ambiance "fin du monde") et comment la vie continue, malgré tout. Je n'ai vraiment pas été déçu.
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Bof
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Une éloquente photographie de couverture et une parfaite quatrième qui dit le contexte, l'atmosphère âpre et la singularité de ce récit sans révéler les choix narratifs de cette histoire qui en font son originalité. Récit Impressionnant, prenant, affolant. Au-delà de la brillante dimension littéraire, le propos est sérieusement documenté, scientifiquement, médicalement, extrêmement précis quant à l'historique de la catastrophe nucléaire, causes possibles et conséquences, les heures qui ont suivi l'accident jusqu'à l'explosion, les décisions, les sacrifices, les rapports et les directives qu'aux années 2010, radioactivité et contamination, les répercussions sanitaires, becquerels et cesium 134. Et au-delà de cette seconde dimension scientifique, l'humanité des scènes, des personnages. Et l'absurde. Et l'effroi. Alors oui, ce roman, c'est celui de l'absurde des folies humaines, folies destructrices, manipulatrices, l'inhumain d'un pouvoir et l'absurde humain de l'espoir, de l'amour, de la vie bien que l'on croise sur ces pages des fantômes et des spectres, des « paysages hallucinés » comme l'écrit l'éditeur. Scènes hallucinantes.

« L'autre question concerne les soi-disant barbelés et l'interdiction de franchir le périmètre. Mais je ne les ai pas vus. Quelqu'un a dû les enlever. Ils n'allaient pas rester là mille ans. Au début, il y avait des flaques jaunes, mais on en voit plus. Les gens disent beaucoup de choses, mais rien ne dure mille ans. Et encore moins quatorze millions d'années, comme ce thorium 232, dont parle tout le monde en ce moment, les gens sont fous. »

A travers cette biographie romanesque de Vassili Nesterenko – physicien nucléaire « un protégé du régime – directeur de l'Institut de l'énergie nucléaire de Biélorussie » – constructeur et coordinateur du projet Pamir, projet militaire associant la création d'une centrale mobile à l'utilisation de missiles – dont la biographie se dévoile au fil des pages, l'auteur Javier Sebastian raconte l'après Tchernobyl pour la population de la zone devenue interdite ainsi que pour les scientifiques qui tentèrent de contrer les effets de la contamination sur ces populations, de contrer les mesures gouvernementales, de plus en plus modérées afin d'en minimiser l'impact, en rappelant publiquement via les médias et des organismes d'état ou internationaux la gravité de la situation.

« Après quoi le silence, terre pourrie et mortelle ».

Manipulations de chiffres, manipulations de l'information. Une population perdue. « on ne sait plus ». Et sur ce terrifiant fond narratif, la vie, rendre la vie, à la vie par ses personnages saisis par cet absurde, cette folie, une liberté, une volonté de vivre sans y croire, saisissants. Une vigueur, une brutalité de l'écriture, une maîtrise évidente et une tendresse immense.
« Qu'est-ce que vous en pensez ? Je n'ai plus rien à perdre et à Pripiat on n'est pas si mal. Sauf qu'on y meurt, mais on meurt partout. »

Un roman rare d'une sombre beauté et d'une lumineuse intensité sur cette neige souillée, sur cette terre violée, sur une tragédie non pas technique mais humaine.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Vassia Nesterenko est ce vieil homme abandonné dans un self-service des Champs-Élysées et confié à la charge du narrateur, un fonctionnaire espagnol venu à Paris pour participer à la conférence internationale des poids et mesures. Il est aussi celui qui trouve refuge dans la cabine des auto-tamponneuses de Pripiat (la ville la plus proche de Tchernobyl) pour échapper aux chiens et qui circule à vélo entre les immeubles abandonnés. Mais il est également ce physicien menacé de mort par le KGB pour avoir dévoilé l'effroyable réalité de la catastrophe nucléaire et dénoncé la désinformation permanente mise en place par les sources officielles. Il fut l'un des tout premiers envoyés sur place et l'un des plus lucides aussi. Dès le début, il décida de venir en aide en priorité aux enfants et chercha à alerter les médias sur l'ampleur du drame. Une sincérité et une volonté de transparence qui lui valurent bien des inimités.

Il y a ce formidable décalage entre l'implacable réalité des chiffres (des millions de cancers), le discours politique rassurant qui relève forcément du mensonge d'état et la vie qui perdure dans les zones contaminées. le monde des survivants de Pripiat, ou plutôt celui des condamnés en sursis, est un condensé d'optimisme et d'humanité, une volonté farouche de rester debout et de résister, quoi qu'il arrive : « Ils savent tous qu'ils doivent partir. Sinon ils vont mourir. Et pourtant ils sont là. » Parce que c'est ici qu'ils sont nés, parce que c'est ici qu'ils reviennent affronter une mort certaine, parce que c'est ici qu'ils veulent s'aimer, danser et chanter une dernière fois. Emmanuel Lepage avait parfaitement retranscrit cela dans Un printemps à Tchernobyl, Antoine Choplin aussi avec La nuit tombée et Javier Sebastian l'exprime ici à son tour. Un monde interlope où se croisent les résidents permanents, les pillards à la recherche de derniers vestiges à monnayer et même quelques touristes en quête de sensations fortes. Une communauté vibrante et solidaire dans un univers apocalyptique.

Le cycliste de Tchernobyl est un roman engagé, profondément antinucléaire. Sebastian parvient à mélanger des éléments scientifiques purement factuels et des tranches de vie romanesques avec une facilité déconcertante. La figure héroïque de Vassia, physicien altruiste seul contre tous, ayant très vite compris l'ampleur de la catastrophe et voulant à tout prix témoigner de la réalité de la situation, est d'une grande pureté. Un texte sombre, désespéré et humain, une grande réussite.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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excellent et émouvant roman
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