Il n'y a pas de mot pour la vie, ni pour la mort, ni pour la musique. (p.114)
Tout regorgeait de vie. La mort elle-même n'était qu'une idée de vivants. Tant qu'on pouvait se l'imaginer, elle n'était pas encore là. (p.106)
Tout ce qui est périssable n'est qu'un symbole. (p.92)
On ne peut pas raconter la musique, il n'y a pas de mots pour ça. Dès qu'on peut décrire la musique, c'est qu'elle est mauvaise. (p.63)
« Je crois que je le tiens, dit-il, c’est une dissolution. Un silence qui s’installe lentement dans l’éternité. »
Mieux valait se fier à son oreille, et plus encore à son assiduité. Il fallait écouter les choses, puis se caler les fesses sur un siège et travailler, là était tout le secret.
Mahler ne pouvait se rappeler avoir jamais vue ce lustre. D'ailleurs il avait l'impression de voir pas mal de choses pour la première fois. Et peut-être en était-il ainsi en fin de compte. Il avait entendu dire un jour que chaque cellule du corps humain était remplacée plusieurs fois aux cours d'une vie, si bien qu'au bout de quelques années ne subsistait plus rien de votre corps initial. Une perpétuelle renaissance en miniature en quelque sorte.
Après qu'on eut chargé les derniers meubles, payé les porteurs, et que le camion eut disparu avec fracas au coin de la rue, Alma et lui s'attardèrent un moment dans ces pièces vides qui avaient été leur appartement.
"C'était bien, dit Alma
- Quoi ? demanda-il.
- Tout, dit-elle, tout ici était bien".
On ne peut se fier à rien en ce bas monde, pensa-t-il. A commencer par soi.
La musique avait toujours laissé loin derrière elle tout être humain et n’avait enfin compte pas plus besoin de musiciens que d’auditeurs. La musique n’avait besoin de rien ni de personne, elle était là tout simplement