AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 54 notes
5
18 avis
4
12 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

« La vérité historique est souvent une fable convenue »
Napoléon Bonaparte.

Tendresse et Espoir…
Ce sont ces mots qui ont résonné en moi durant ma découverte, en compagnie du troisième roman d'Elisabeth Ségard, de ce prestigieux monument français qu'est l'hôtel des Invalides.

L'espoir d'un monde qui ne les oubliera pas et celui d'une seconde vie après l'enfer, pour ces soldats de tous les champs de bataille, dont le sang a coulé pour la Patrie. Cabossés, mutilés, frères à jamais dans l'adversité et dans leur nouvelle maison, celle des Invalides…

La tendresse aussi, envers ces autres pensionnaires de l'hôpital des Invalides, rescapés de la folie humaine, dont la vie s'est soudainement arrêtée, comme suspendue aux portes de l'angoisse, pour s'être retrouvés un jour au mauvais endroit, dans le champ de déflagration d'une ceinture meurtrière ou d'une balle perdue. Infirmes et traumatisés, victimes des attentats, ces civils pensionnaires ne sont que de passage aux Invalides, le temps de leur rééducation, mais font aussi partie de la famille…

Indochine, Algérie, Tchad pour les uns… Bataclan, Marseille, Nice pour les autres… Pour ne citer que les plus récents. Ces mots résonnent toujours un peu quelque part, dans les couloirs pétris d'histoire des Invalides.

Après en avoir franchi les lourdes et imposantes portes bronze et or, vous y ferez la connaissance d'Abdel et Maurizio, deux anciens soldats, estropiés pour la France. Certes, ils ne sont pas aussi vieux que Louis XIV, le fondateur des Invalides, ni même que Bonaparte, qui en fera le plus prestigieux bâtiment de Paris en y instaurant la première remise de médaille de la Légion d'Honneur, mais ils en ont tout de même connu des présidents, ces deux bougres ! Ils sont un peu la mémoire de ce lieu, attachants mais aussi rouillés que les roues de leurs fauteuils roulants !

Alors, quand ils feront la connaissance de Gab, un petit garçon venu s'assoir sur un banc du jardin des Invalides, qui aime les popcorns et voir sa maman heureuse et voudrait découvrir le secret de Charles, le petit tambour de l'Empereur – parce que c'est plus facile à trouver que les dinosaures – c'est leur quotidien qui va s'en trouver chamboulé, une chasse au trésor à mener et de nouvelles couleurs en perspective dans la monotonie de leur vie d'êtres cabossés…

***

Tout comme Elisabeth Ségard, je ne connaissais des Invalides que son superbe dôme, son hôpital militaire et le tombeau du Petit Caporal qu'il abrite. Avec Si fragiles et si forts, j'y ai rencontré l'Histoire, voyageant du Premier Empire à nos jours, en passant par l'occupation allemande de 40. Avec ses mots, emplis de fraîcheur, de tendresse et d'humour, Elisabeth nous narre un joli conte dans lequel les personnages secondaires sont autant attachants que Maurizio, Abdel et Gab. Gab, qui m'aura d'ailleurs fait penser à certains moments à Momo dans La vie devant soi ou dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran.

J'avais déjà beaucoup aimé Les Pépètes du cacatoès, aux éditions City. Il en est de même pour ce troisième roman.

Merci pour la dédicace Elisabeth. Pourvu… Pourvu pourvu que le suivant s'écrive bientôt. :)
Commenter  J’apprécie          329
Coup de coeur ! Un livre lumineux bien qu'il se passe à l'Hôtel des Invalides avec des blessés et des handicapés !

Gab a 9 ans et personne n'est disponible pour le garder pendant les vacances alors que sa mère travaille. Elle lui a offert un livre sur Napoléon car c'est un garçon très curieux de tout ! Il découvre dans le livre que le Petit Tambour de Napoléon a caché un trésor près tombeau et décide de le trouver afin de pouvoir offrir à sa mère une vie plus agréable !

Tous les jours il se rend aux Invalides et finit par rencontrer Abdel, un ancien spahi pensionnaire, qui décide de l'aider. Un autre cabossé de la vie se joint à eux dans leur exploration des Invalides et de ses cachettes, entre plaisanterie et tendresse.

Le texte n'est pas exempt de souffrances et de nostalgie mais il est avant tout plein de chaleur, d'humanité et d'espoir !

Des chapitres sur Napoléon, anachroniques et humoristiques, s'intercalent dans l'Histoire des Invalides et dans l'histoire de la recherche du trésor, avec des personnages formidables qui réapprennent à vivre et à s'accepter.

Une lecture qui émeut aussi et réchauffe le coeur en même temps ! Sans oublier la visite de parties cachées ou inaccessibles au public du plus grand hôtel particulier de Paris et hôpital de haut niveau !

Je savais que je ne serais pas déçue par l'écriture d'Elisabeth Segard, son polar régional précédent avait déjà une profondeur humaine qui prend toute sa puissance ici !

Lecture THEMATIQUE juin 2021 : Moins de 100 lecteurs Babelio
Commenter  J’apprécie          273
Elisabeth Segard sait raconter les histoires. Pour son troisième roman, elle a choisi le décor des Invalides, dôme doré, majestueux et solennel, le plus méconnu des monuments connus. le défi était de taille. Après l'émouvant « le lambeau » de Philippe Lançon, il fallait oser retourner dans un lieu témoin depuis trois cent cinquante ans de l'Histoire de France et de l'histoire des Français mutilés au combat.
Pari réussi. Avec humour et tendresse, l'auteure nous embarque dans une chasse au trésor menée tambour battant par le petit Gab et ses acolytes, des adultes que la vie a cabossés mais qui n'ont jamais quitté leur enfance.
Il y a quelque chose d'espiègle et de nostalgique dans l'écriture d'Elisabeth Segard. On ne peut s'empêcher de penser au Club des Cinq ou à la manière dont Jules Vernes et les écrivains de l'époque titillaient les lecteurs en titrant leurs chapitres (exemples : 13 « Où les médicaments peuvent se transformer documents » ; 16 « Où l'on apprend que le portrait de Madonna n'est pas accroché aux Invalides » ; 24 » Où l'on rencontre un artisan d'art sans manière »).
La lecture est plaisante. Les personnages sont attachants. L'auteure a déniché de belles curiosités sur les Invalides, Napoléon, Hugo et les coulisses des défilés de mode (entre autres).
Une réserve : des chutes de ton et des anachronismes qui nuisent à la tenue générale de l'ouvrage.
Bilan : 🌹🌹
Commenter  J’apprécie          270
Chasse au trésor dans l'hôtel des Invalides ; mais pas que…

Un Hôtel des Invalides que peu d'entre nous connaissent et dont certains ignorent même l'existence. Tout se passe dans la partie ‘'hôpital militaire'' qui recueille, soigne, voire même héberge jusqu'à leur mort des militaires blessés et/ou handicapés ; mais pas que… car cet hôpital soigne aussi des civils blessés lors d'attentats : c'est le cas de plusieurs victimes de l'attentat du Bataclan qui disent « c'est un lieu doux, un lieu où l'on dispense le plus important, l'affection ».

L'autrice, journaliste, a voulu « raconter cet endroit incroyable, à préserver (…) toute l'humanité y est incarnée. Quel que soit son parcours, son âge, son sexe, sa couleur de peau, on s'y reconstruit grâce à une solidarité qui traverse les générations et les classes sociales. Les Invalides sont la preuve que le temps et le respect pansent les plaies, même les plus horribles » (postface)

Ce roman intergénérationnel (genre qui m'a permis de faire quelques belles découvertes littéraires), riche en émotions, m'a plongée dans le microcosme qu'est cet hôpital ; mais pas que… j'ai revisité certaines pages de l'épopée napoléonienne, du siège de Paris par les prussiens en 1870, de la résistance en 1940, etc…

Plonger dans ce monde où courage, solidarité, partage, respect et dévouement sont le quotidien m'a remonté le moral en m'extrayant provisoirement d'un monde où individualisme, égoïsme et exhibitionnisme sont de plus en plus prégnants. Pour preuve : la lutte perpétuelle et souvent sans résultats du gouverneur des Invalides pour obtenir des budgets pour développer, voire même faire survivre cet hôpital militaire unique au monde.

« Les héros existent même s'ils ont perdu leurs capes... » dit l'un des protagonistes. le lecteur de ce roman en sort convaincu.
Commenter  J’apprécie          262
Voici ma première lecture de cet été. Moi qui suis en panne de lecture depuis déjà plusieurs mois, j'avais tout de même emporté quelques ouvrages dans ma valise. On ne sait jamais...

Le résumé me plaisait, alors, je l'ai choisi sur les rayonnages de la bibliothèque pour peut être le lire pendant les vacances.

J'ai passé un moment de lecture très agréable à suivre Gab, 9 ans qui est persuadé qu'un trésor est caché aux Invalides.

Haletant, je ne sais pas, émouvant ce roman l'est certainement !

Ce court roman m'a permis de découvrir l'histoire de ce célèbre bâtiment, dont je connais surtout la coupole dorée, en suivant des personnages attachants à souhaits !

Un roman comme je les aime !
Commenter  J’apprécie          145
Chère Elisabeth,

Quelle merveille que ce livre !!

Tu m'as eu dès le premier chapitre, une rencontre avec Bonaparte que je n'imaginais pas ainsi, un préambule accrocheur où flottent quelques anachronismes pour démystifier la figure historique et nous laisser imaginer l'homme. Car là est ta priorité dans ce livre, une histoire d'humains avec en filigrane celle de l'humanité, avec leurs forces et leurs faiblesses, avec leurs tragédies, de celles qui brisent sans mettre à terre, avec leurs réalisations, les grandes et les petites, de celles qui changent un destin.

J'ai aimé chacun de tes personnages : Gab, cet enfant qui déjà fait preuve de courage, entrevoir un rêve et tout faire pour le réaliser. Et puis ses compagnons, ces invalides des Invalides, ceux que l'on ne voie pas et pourtant les regarder est tellement riche d'enseignement, aucune pitié, juste de l'admiration pour ces belles âmes, prêtes à tout comme ici, pour accompagner Gab sur le chemin qu'il s'est tracé.

J'ai été transporté par ton récit, vivre le coeur des Invalides a touché le mien, ces amitiés fortes, ce sens de l'entraide, une grande famille chaleureuse et attentive aux siens. Et tout cela sans grandiloquence, sans ajout inutile, juste tes mots, sensibles et émouvants, toute cette tendresse mise dans le texte, montrer avec délicatesse, et cette histoire, la Grande comme la petite, contées par toi, avec force et respect, celui que je sens dans chacune de tes phrases, ce respect que méritent tous ceux qui traversent ton livre.

Ton roman, magnifique, donne foi en l'humanité, il donne à croire en un « tout est possible » et rien que pour cela je veux sincèrement t'en remercier !!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          140
En quelques mots :
Si fragiles et si forts est un roman "lumière" qui brille tel le dôme des Invalides que tant de gens viennent admirer en oubliant ce qu'il y a à ses pieds, dans l'obscurité, caché derrière les murs où la réalité est protégée. Les affres de la guerre balayées par un enfant débrouillard et ingénu dont le seul objectif est de poursuivre la quête du petit tambour pour briller dans les yeux de sa mère.

En beaucoup plus de mots :
Quoi de mieux qu'un roman d'aventure pour découvrir nos monuments ? Quoi de mieux qu'errer dans un lieu mythique et pourtant oublié ? Quoi de mieux que le regard d'un enfant pour embellir les journées de ceux qui ont oublié de regarder plus loin ? Quoi de mieux que la bienveillance de certains pour mettre à mal l'ignominie d'une minorité ?

Elisabeth Segard nous prend par la main et nous emmène découvrir les secrets des Invalides, découvrir ou re-découvrir cet hôpital qui a vu le jour sous Louis XIV et qui depuis continue de soulager les maux de chaque personne qui a été blessée, mutilée dans son âme ou dans sa chair.

Nous allons voir au-delà des murs et rencontrer des personnes que le passant, le touriste, le voisin a oublié l'existence, et qui sont pourtant bien en vie, bien présents de l'autre côté, protégés, soignés et remis sur le chemin de la vie.

Comme vous l'aurez sans doute deviné, j'ai beaucoup apprécié ma lecture malgré quelques passages sans doute un peu en longueur, ou une répétition parfois lassante qui toutefois ne casse pas le rythme du roman, qui grâce à de courts chapitres nous permettent de se placer dans la peau de plusieurs personnages.

Personnages qui sont fragiles de part leur passé, leur vécu (guerre, attentat, mais aussi laissé pour compte), leur corps et leur esprit ont une faille qui jamais ne cicatrisera complétement mais aussi tellement forts pour avoir supporté les traitements, le regard des autres, la volonté de continuer à vivre, la volonté de croire qu'il existe une place pour eux dans notre société, et les miracles de ce corps qui va se battre pour fonctionner de nouveau ou tout simplement sa capacité d'adaptation.

Vous découvrirez tout cela à travers les yeux innocents de Gab. Cet enfant qui va vouloir dénicher le trésor de Napoléon qui se cache, il en est certain, encore aux Invalides. Gab qui ne voit pas les choses comme nous, nous qui avons perdu notre innocence, qui jugeons, qui comparons, qui oublions que la vie est un magnifique cadeau.

Gab qui va passer au delà du mur, qui va faire des rencontres extraordinaires, qui va non pas grandir, non pas murir avec les pensionnaires, mais qui au contraire, va donner une bouffée d'oxygène, dans la vie bien réglée de ces gens.

Ce livre n'est pas un livre voyeur, pas de descriptions macabres de corps mutilés, de souffrance de ses corps diminués, non, ce livre est une vision d'êtres qui vivent pour un moment ou pour tout le reste de leur vie dans une chambre à l'intérieur de l'Hôpital des Invalides. Oui, ces personnes sont simplement normales, avec leur joie, leur besoin de s'évader, leur envie de s'amuser et de rire gorge déployée.

Loin des atermoiements, ce livre brille de part sa simplicité, de la création de personnages simples et attachants, d'une histoire d'un trésor oublié de tous qui a refait surface dans l'imagination débordante d'un gamin dont la pugnacité va le mener plus loin qu'il ne se serait rendu sans la lecture et aura de part son passage, emmené tous ceux qui le rencontre encore plus loin que ce qu'ils auraient imaginés.

Remerciements :
Je souhaite remercier Babelio de m'avoir fait découvrir ce roman, de m'avoir permise de rencontrer Elisabeth Segard. Un moment agréable, loin du monde où seul le covid ne semble exister, j'ai suivi les pas, pardon les bons mots de l'auteure, derrière les murs des Invalides.
Lien : https://exulire.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          80
Dieu que voilà un livre qui fait du bien! Et qui réussit la performance de se finir les larmes aux yeux mais le coeur content...
Je vous explique.  Dans un prologue étonnant,  en 1815, Napoléon rencontre un jeune tambour dont il sera question tout au long de cette histoire et lui fait un cadeau. Puis, en 2017, Isabelle modeuse bling-bling est victime d'un attentat. Enfin, en 2018, nous découvrons Gabriel, dit Gab, 9 ans, et sa maman l'angoissée Pélagie. Laquelle Pélagie offre à Gab un livre sur le jeune tambour. Pris de passion pour cette histoire vraie, Gab va découvrir  (et nous faire découvrir ) les Invalides. Loin d'une approche scolaire, Élisabeth Segard nous fait rencontrer une galerie de personnages formidables. Des soldats plus ou moins âgés plus ou moins handicapés : Abdel le spahi,  Maurizio le dragueur, Jules le quasi-manchot mais aussi notre sensible Isabelle, des médecins,  des infirmières. Tout ce petit monde, parce que c'est un vrai monde à lui seul, vit sous la protection du général Gannat et de ses moustaches !  Peu de gens savent qu'en réalité les Invalides ce n'est pas seulement le Tombeau de l'Empereur et le Musée de l'Armée mais aussi un hôpital remarquable et une maison de retraite. Ainsi que l'avait voulu le Roi Soleil.
J'ai eu un jour l'insigne privilège  d'être invité à déjeuner au mess des officiers par un ami colonel alors cette "cantine" aux nappes blanches et aux poutres louis-quatorziennes je vois très bien. Et les endroits interdits aussi... 😉
On est loin dans cette histoire, très loin,  de l'ambiance décrite par Philippe Lançon dans le Lambeau, lui qui fut soigné aussi dans cet hôpital. Même s'il est question de se battre contre son propre corps ou de faire avec, de courage et de résilience. On suit Gab et ses complices à la recherche du "Cadeau de l'Empereur " dans la cathédrale constellée de drapeaux où j'ai eu l'occasion d'organiser des concerts et de rencontrer le (vrai) gouverneur du lieu (oui, je connais "du monde").... On les suit dans les salles abandonnées,  derrière les portes rouillées...
On ne s'ennuie pas une seconde entre ces murs, dans ces souterrains et sur ces toits. C'est drôle,  émouvant, haletant.  Ils sont tous si fragiles et pourtant tellement forts, ces personnages que vous n'oublierez pas de sitôt.  Et puis vous verrez Victor Hugo manger des frites, Gab mentir effrontément à Pélagie,  un soldat au bras mort jouer de la trompette,  un vieux soldat mourir et vous faire pleurer.... un général à moustaches jouer les cicerones, un pompier explorer une forêt et puis Vizir...et puis Tosca... et puis les autres.Et vous finirez les yeux embués avec un grand sourire....
Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce joli roman, j'ai hâte de rencontrer son auteure et de vous en parler  (chronique VIP à venir)....
Commenter  J’apprécie          70
« Quand je serai grand, je serai tambour. Ou Napoléon ».

Gab a neuf ans et de nombreux et fluctuants projets d'avenir. Après s'être rêvé archéologue mettant au jour des squelettes de dinosaures, il s'imagine dénicheur de trésors. Cette récente vocation est née d'un cadeau offert par sa mère « La Grande Aventure du petit tambour de Napoléon ». Il est question dans celui-ci d'une médaille que l'Empereur aurait remise à Charles Faugère, jeune tambour, avant son départ en exil en 1815. le garçonnet est persuadé que ce « trésor » est dissimulé quelque part aux Invalides, où se trouve le tombeau de Napoléon.
A coeur vaillant (et naïf) n'est d'impossible. Il met à profit les quinze jours de vacances où il est supposé rester sagement dans l'appartement où il vit avec sa maman, pour se rendre aux Invalides et y mener ses investigations. Là-bas, il fait la connaissance d'Abdel, un vieil homme, harki, rattrapé par ses blessures de guerre et qui réside dorénavant à l'hôpital des Invalides. Ému par la candeur de l'enfant, remué par les questions que celui-ci lui pose comme : « Est-ce que ça fait mal de tuer des gens ? », l'ancien soldat se prend au jeu de cette quête qui le sort de sa routine.
Cette recherche va peu à peu fédérer autour du Vieil Homme et de l'Enfant d'autres résidents des Invalides, Maurizio, le cabotin, Isabelle, la muette, Aurélie et sa mémoire de poisson rouge ainsi que Jules et ses colères dévastatrices. Cette équipe de cabossés de la vie, accueillis aux Invalides après des parcours très différents, mais dont le dénominateur commun est d'avoir été blessé en servant la France ou du fait d'être Français, se lance dans cette aventure. Elle les distrait de leur quotidien, des séances de rééducation, des soins et de la lente réappropriation d'un corps qui ne sera plus jamais comme avant « l'accident ».
Elisabeth Segard nous invite dans le giron de cette vénérable institution, dont la construction fut ordonnée en 1670 par Louis XIX afin d'accueillir les soldats blessés au combat. Nous découvrons cette « cité » dans la ville, ses innombrables bâtiments, certains accessibles au public comme ceux qui abritent le Musée de l'Armée ou le tombeau de Napoléon, d'autres privés, réservés aux résidents permanents et aux blessés le temps de leur rééducation.
Au fur et à mesure de l'avancée des recherches, le lecteur déambule avec Gab et ses compagnons dans les couloirs labyrinthiques des Invalides, furetant à droite et à gauche, des sous-sols où se trouvaient l'atelier de serrurerie et la forge au sommet du dôme qui laisse partir au vent des paillettes de son or. La magie opère, déclenchant l'envie de se rendre sur place pour mettre nos pas dans ceux des personnages. Pénétrer dans cet endroit où les hommes se reconstruisent, croiser peut-être le gouverneur, qui a la lourde charge d'administrer les lieux et d'apporter le meilleur à ceux qui ont souffert dans leurs chairs. La passion de l'auteure pour les Invalides est palpable et elle nous la communique de la meilleure des façons, par le biais d'un récit historico-initiatique, mâtiné pour mon plus grand bonheur d'humour et de bienveillance.
Elisabeth Segard nous offre des retours en arrière extrêmement savoureux où Napoléon n'apparaît pas comme une figure sacralisée, mais comme un homme ordinaire, à l'estomac souvent barbouillé et nostalgique de Joséphine, « son petit canari des îles ». Sous sa plume, l'Empereur, comme les autres personnages, nous est montré si fragile et si fort à la fois. Les titres de chapitres sont aussi de petits morceaux de bravoure, parfois drôles, parfois empreints de poésie et d'humanité.
Je terminerai ma chronique sur cette notion de bienveillance et de nécessaire solidarité de la nation envers les plus faibles. le personnage, pour moi le plus émouvant, est Abdel. Les Invalides seront pour le vieil harki l'endroit où finir dignement son existence. Lorsque j'ai reçu en avant-première le roman d'Elisabeth Segard, j'ai été extrêmement touchée par le bleuet de France qui accompagnait le livre. Cette fleur française du souvenir, qui poussait dans les tranchées, est vendue au profit au profit des anciens combattants, pupilles de la Nation, victimes de guerre et du terrorisme. Merci à la maison d'édition et à l'auteure d'avoir apporté ce petit supplément d'âme à cet envoi. Une fleur pour tous les Abdel, les Maurizio, les Jules sans oublier les Isabelle et Aurélie, une petite graine de bleuet pour faire refleurir l'espoir.
Commenter  J’apprécie          70
Tout d'abord je remercie Babelio ainsi que les Éditions Eyrolles, malheureusement j'ai reçu le livre avec du retard et bien entendu du retard pour ma lecture, mais je m'y attelle. Je ne peux en dire plus , et tout laisse à penser que le petit Gab m'en traînera dans une très belle aventure.
Ma modeste critique sera donc pour après ma lecture.
Commenter  J’apprécie          61




Lecteurs (127) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3191 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}