Citations sur En vieillissant les hommes pleurent (262)
La mémoire populaire est riche et puissante .......mais elle n'est pas toujours fiable, surtout quand elle n'est rien d'autre que la transmetteur d'un mensonge et la trace, presque indélébile, que la propagande politique a volontairement laissée dans l'Histoire. On ne sait plus d'où cela vient et l'on croit dur comme fer - puisque nous pensons tous la même chose - que c'est la vérité toute nue. C'est le principe de la rumeur, mais venue du sommet, celle-ci.
pages 226-227
Comme le silence est souvent pris pour l'expression de la culpabilité, il arrange tout le monde. On oublie toujours qu'il peut-être le résultat de l'injustice et de la résignation; pire encore, la preuve incontestable de ce qui est déjà mort.
page 225
Mais il y a pire qu'une défaite pour empêcher la littérature, il y a le mensonge, et plus particulièrement le mensonge historique. Pouvons-nous, aujourd'hui, réellement aborder cette question, nous qui sommes abreuvés toute la journée par le chapelet de mensonges qu'égrainent nos hommes politiques à la télévision et partout ?
page 224
Non seulement le deuil d'un enfant ne finissait jamais, mais Suzanne eut la certitude qu'avec le temps, loin de s'apaiser, il devenait de plus en plus douloureux.
page 55
- Mais que se passe-t-il ?
- Rien. Mon père est mort.
page 215
Personne ne pouvait ressentir ce qu'il avait éprouver en rentrant, ni ce qu'il ressentait encore aujourd'hui quand il pensait aux souffrances des Français, à l'héroïsme des résistants devant l'infamie des camps de concentration et des chambres à gaz dont il avait entendu parler en captivité mais qui étaient devenues une réalité indiscutable grâce aux témoignages des victimes qui commençaient à parler. Impossible de se plaindre après cela.
page 201
Tout ce qu'il avait fait, il l'avait fait par devoir, par principe, par nécessité, comme un mendiant. Il était un mendiant.
page 196
Tout à l'heure, je vais mourir. Tout à l'heure, je ne serai plus. Je ne serai plus ce que je suis maintenant et que je n'aime pas être. Je n'aime pas qui je suis. Je n'aime pas ce qu'il faudrait que je sois, je n'aime pas me réjouir de cette vie-là, je ne suis pas de cette vie, je suis d'un autre temps que je n'ai pas su retenir.
page 195
La guerre semblait avoir eu ce pouvoir d'anesthésier la pensée elle-même, d'anéantir une personnalité et de le pétrifier dans la bêtise.
page 180
L'Empurgar et toute la mythologie enfantine du ciel chrétien où se réfugient les morts réveillèrent son désir d'en finir auquel il cru renoncer en fin d'après midi dans le champ de ses ancêtres. Plus que jamais Albert eut envie d'être "là-haut" quand sa mère viendrait à son tour, juste après la toilette mortuaire, pour l'accueillir et la porter nue dans ses bras, encore mieux qu'il ne l'avait fait ce matin.
page 169