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Critique de Livretoi


Je vous recommande de lire d'abord les récits autobiographiques de Dominique SELS "Camarillo, Adios les seventies" et "Les plus beaux diamants du monde" pour apprécier vraiment cet essai et ces discussions issues d'un débat sur les couples avec écart d'âge.

L'auteure repart du Banquet de Platon déjà abordé dans "Les mots de l'amour arrivent d'Athènes" avec les figures grecques du philéraste, l'aîné qui aime son éraste plus jeune. Les grecs ont théorisé et vécu avec ce modèle du couple avec écart d'âge.

Elle ajoute cette fois le personnage de l'Arlésien, celui qui brille par son absence et se fait désirer, comme Socrate qui arrive en retard au Banquet et tarde à s'exprimer.

Toni Camarillo, le premier amour de l'auteure était un Arlésien, comme l'était la fiancée du Grand Meaulnes, la dulcinée de Don quichotte, la danseuse Carlotta Grisi, pour Théophile Gautier, le Chat du Cheshire de Lewis Carroll, et à leur façon Zorro, le renard, Dieu, Jésus, et "nos copains qui préfèrent rester une soirée au téléphone plutôt que de se rapprocher de vous".

L'amour pour un Arlésien ou une Arlésienne peut rendre malheureux mais il peut aussi être source d'inspiration, comme le dit l'auteure :
"Quand le grand amour malheureux pour l'absente est confondu avec l'amour pour la littérature, pour la politique ou que sais-je, cela devient un amour d'ambition, un étai pour travailler."

Dans la petite maîtresse le débat porte sur ce modèle de couple avec écart d'âge et Dominique SELS revient sur ses trois passions amoureuses avec trois hommes mûrs lorsqu'elle était jeune. Elle justifie ces et ses expériences enrichissantes et formatrices, initiatiques , où un(e) jeune assoiffé de connaissances et curieux de découvrir la sexualité se met sous l'aile protectrice d'un(e) aîné(e) prêt (e) à transmettre son savoir et ses expériences de la vie.

Les amours célestes, dont les fruits ne sont pas des enfants de chair mais des oeuvres d'art, peuvent se constituer avec écart d'âge, mais pas forcément, l'essentiel est qu'ils soient fécondants. Sont évoqués dans cet essai Rodin et Camille Claudel, Picasso et ses modèles, Sartre et Beauvoir, Verlaine et Rimbaud, Jean Cocteau et Jean Marais, Georges Moustaki avec Edith Piaf, etc.

L'auteure justifie la formation de ces couples avec écart d'âge mais en évoque les risques. le tableau de Picasso du Minotaure couché sur la femme endormi est largement commenté. ll la couvre, la couve, il peut la tuer ou la dévorer, mais tel un Dieu il peut en faire sa créature et l'épanouir telle une graine qui deviendra fleur. La jeune femme offre sa beauté, son corps au désir masculin et l'artiste est inspiré par sa muse, crée, se dépasse. A la muse de faire attention de ne pas perdre son âme. Dans le cas de Dominique SELS, cette fréquentation d'artistes mûrs a été fécondante. Sa sensibilité d'artiste a été stimulée, elle s'est enrichie au contact de ces hommes, tant sexuellement qu'humainement qu'artistiquement.

Le dernier chapitre est consacré aux musons, muses masculins pour des artistes féminines, cas moins fréquents dans l'histoire de l'art, mais l'égalité hommes-femmes devrait davantage mettre en lumière des exemples de cette nature.

Récit que j'ai trouvé personnellement passionnant. Voir en Citations des extraits. Un ouvrage qui forme une trilogie avec les deux romans cités plus haut.
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