Au pied du cube des Coccinialbulles, sur un trottoir de vase vitrifiée cheminait un couple de retraités. C’était l’opulent monsieur Dupin, avec sa petite sacoche en cuir de vache en bandoulière et son beau pantalon à la papa au pli impeccable, suivi de sa Dupine bien enveloppée dans son bel imper fourré de très bonne coupe. Un petit chien frétillant à poils ras, quéquette en érection, trottinait hardiment et se précipitait dans les jambes encore bien galbées malgré son âge, de sa Dupine de maîtresse. Haletant, suffoquant, couinant, jappant et se tortillant en une transe de goret ivre, le petit toutou se dressa sur ses pattes arrière, déglutit son régal subit dans un spasme violent et contracté, frottant sa quéquette sur le bas du bel imper. Et la Dupine, dont l’élégance venait de ravir le jeune chiot, imperturbable, murée dans un silence aussi complice qu’outré, imagina le sourire narquois de la teinturière qui, inévitablement, ne manquerait pas de s’enquérir de cette coulure suspecte au bas du vêtement.
« Eh, t’as vu, Zébu, ces pépère et mémère endimanchés, sur le trottoir, en bas, avec leur petit toutou de cirque ? » s’écria Pou, encore en bandaison et le froc en accordéon.