Citations sur Le vide, tome 2 : Flambeaux (13)
Il ne l’a jamais vue si vulnérable, si seule dans sa détresse, du moins pas depuis des années. La dernière fois, elle était toute petite, recroquevillée dans le fond d’un bateau… Il ressent une soudaine envie de la prendre dans ses bras, mais quelque chose au fond de lui l’en empêche : la peur de tout ce que cela impliquerait, la crainte de l’ouverture vers l’inconnu, l’effroi de saisir le réel à pleines mains et de l’affronter sans détour, sans faux-semblant...
Et tandis que le dernier invité, qui vient tout juste d’humilier en direct son frère, explique à Lavoie à quel point il a l’impression d’avoir vécu un des plus grands moments de sa vie, Pierre, pris d’un malaise qu’il s’explique mal, accomplit un geste qu’il ne fait jamais au cours d’une émission. Il ferme le téléviseur
Le visage de Karine se crispe en une hideuse grimace amère et instantanément, comme si un brouillard avait littéralement jailli de son épiderme, la chape obscure qui l’enveloppe s’épaissit plus que jamais.
Puis la retraite. Toujours seul. Avec quelques retraités aussi ennuyant que lui. Avec sa télé et ses petits bricolages. Et il se convaincra que, finalement, il a eu sa vie qu'il souhaitait: tranquille , sans confrontation, sans reflexion... sans remise en question...sans changements... sans surprises...egale..banale...vide
L’erreur, quand on vole, c’est de vouloir aller le plus haut possible, alors que juste au-dessus de l’horizon, on peut planer partout et voir les choses d’un point de vue unique.
Même si vous réussissiez à réaliser ce rêve, cela ne réglerait rien. Car ce rêve est également un leurre, une duperie. Une insignifiance. Attirant, oui. Efficace aussi. Mais artificiel et éphémère.
Ce ne sont pas que les fous ou les lâches qui s’enlèvent la vie…
Que fait-on quand, durant une partie, on se rend compte qu’on ne peut plus gagner ? On se retire, tout simplement ! Mais avant de se retirer, on tente un dernier coup d’éclat !
Les renseignements que vous donnez à vos psychologues, à vos patrons, à vos médecins, aux sondeurs, à votre banquier, au gouvernement… Tout cela est informatisé. Et qui dit informatique dit accessibilité. Il y a peut-être des Américains en ce moment même qui étudient votre dossier en se demandant si vous êtes un terroriste potentiel.
C’est un mandat, explique-t-elle. Ce qui nous donne l’autorisation de fouiller votre maison jusque dans les entrailles de vos matelas, si on en a envie. Mais nous nous contenterons des rapports d’auditions.