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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Elle eu la tête dévissée, sa lèvre explosa sous le choc et elle sentie le froid du carrelage contre la joue  », un accident ? Non, violence conjugale en plein confinement ! Un aperçu d'un recueil de 12 nouvelles sur cette période d'isolation forcée. À travers divers situations tragiques ou burlesques, une réflexion sur les conséquences de cette mise à terre de la société, sur nous occidentaux, selon notre âge, notre métier, notre statut civile, notre caractère, notre attitude envers l'existence.....Tragiques ou salutaires , elles reflètent bien, souvent avec humour, ce que nous venons de vivre. Un père désarmé face à ses trois bambins dans le primaire qui refusent l'école à la maison, un conjoint dont la violence se révèle grâce au confinement, les mauvais tours du Zoom à une garce YouTubeuse qui se croit tout permit, un cadre supérieur au chômage technique qui se trouve une nouvelle vocation, une SDF obligée de se planquer au Jardin des Plantes fermé qui y découvre une faune insolite qui profite du confinement , et surtout celle qui donne son nom au recueil, qui souligne les grosses erreurs médicales faites dans les débuts de la pandémie et qui a coûté la vie à des milliers de personnes qui auraient pu être sauvées ( je parle surtout pour l'Italie ).

Les paramètres de nos existences ont changé, et il me semble malheureusement à jamais : Pour y survivre il faut s'y ajuster. Beaucoup de bonnes idées dans ces nouvelles agrémentées de détails véridiques , comme cette femme embarrassée par l'aspect déglingué de son mari qui sera aperçu sur Zoom pour l'apéro entre amis. Dans son ensemble un recueil plaisant à lire malgré le sujet peu plaisant. Perso j'évite de lire quoi que ce soit ayant comme sujet Confinement & Cie, mais les billets enthousiastes des babeliotes m'y ont poussée, aucun regret.

« L'interruption de l'activité humaine redessinait partout les frontières. »
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Cher Axel,

Je vais bien, ne vous en faîtes pas… Enfin, je crois…
Je tiens tout d'abord à m'excuser auprès de vous, pour ne pas avoir pris le temps de chroniquer plus rapidement votre recueil de nouvelles "Le bruit du rêve contre la vitre " .
Vous avez eu l'extrême gentillesse de me le faire envoyer en service de presse via Quadrature votre éditeur et je vous en remercie sincèrement.

Votre recueil, je l'ai lu au mois d'août (et nous sommes déjà en novembre …) alors que j'étais en vacances à la maison (avec terrasse et jardin c'est bien ça ;-)).

Sans vouloir retourner en arrière dans cette période Covid-confinée et alors que l'on sentait un frémissement de liberté dans cet été très mitigé côté météo, j'ai dû tout de même me priver d'un certain nombre de sympathiques choses car j'avais prévu de me faire vacciner pour la rentrée ... et là oh malheurs ce n'est pas à la rentrée pour bosser que j'en avais besoin mais bel et bien pour mes vacances estivales…. Grrrr, génial sensas cool, grrrr .

Alors, je me suis fait plaisir en lecture, au moins cette activité ne me demandait aucun passeport quelconque, non mais oh !

Bref, comme on peut le dire " N'est stupide que la stupidité" … Mais je m'égare pardon.

Monsieur Senequier, j'ai beaucoup apprécié les regards que vous avez portés dans vos nouvelles.

C'est si juste, caustique, tragique, poétique, satirique etc.... Sans hic.

Vous décrivez les situations avec beaucoup de réalisme et vos 12 nouvelles nous donnent une très bonne idée de ce que chacun et chacune (sans accent Macronien) avons pu vivre lors de cette période si particulière.

Vous dressez une panorama large des situations en confinement et j'ai réellement apprécié les regards justes que vous portez sur les gens.

Je vous remercie sincèrement, Axel (je vous appelle Axel j'espère que ça ne vous dérange pas) pour votre prose jamais prise de tête , légère mais très réaliste et plaisante.

On navigue dans vos 12 nouvelles dans cette période différente que j'espère à un moment ou un autre nous aurons presque oublié, ou que nous nous remémorons avec émotions et sans nostalgie.

Une belle découverte que votre plume et votre esprit vif et joyeux.

J'invite tout le monde à se confiner pour lire "Le bruit du rêve contre la vitre".

Enfin, ce qui est bien c'est que vos lecteurs n'ont pas besoin de pass-sanitaire (que j'ai finalement hein...) pour vous lire.

J'espère que vous trouverez encore de l'inspiration pour d'autres nouvelles à nous faire déguster.

En attendant merci merci sincèrement.

Portez-vous bien !

Didi
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Je regarde la vitre, ou derrière la vitre, des gouttes de pluie ruissellent le long de sa paroi lisse, laissant des rides sur le temps qui s'écoule. J'attends un rayon de soleil comme on espère une fin de pandémie. Avant que la population ne se transforme en zombie comme pour la fin des temps, celle-ci vit recluse chez elle, cloitrée par obligation, par choix ou pas solitude entre quatre murs froids et quelques vitres sales sur lesquelles les rêves se fracassent silencieusement.

Je suis écrivain, je suis journaliste, je suis infirmier, je suis institutrice en talons hauts – chacun ses fantasmes-, je suis boxeur, je suis lecteur.
Je soigne les coups, ou j'en donne contre la vitre ou contre ma femme, je soigne les plaies de la solitude, les maux du quotidien, je distille mes bonnes humeurs comme mes mauvaises au gré d'un ou deux verres pour ne pas parler de bouteilles.
Je, je , je assez parler de moi, parlons de nous. Que faisions nous pendant ces jours, ces semaines, ces mois où dehors circulait un méchant virus, ou dedans s'ébruitait une solitude ? Chacun son vécu, chacun ses espérances ses rêves ses oublis ses peurs. Et puis un jour, la délivrance, celle de ne plus porter de masque, celle de revoir des sourires, celle de boire un verre autrement que par écran et tablette interposés. Oui c'était aussi ça, les apéros distanciels. Mais pour combien de temps ? le démon – ou le virus – est libre de réapparaître à tout moment, ce n'est qu'une question de temps, il a le luxe d'attendre des jours meilleurs, comme ceux d'ouvrir les fenêtres pour laisser rentrer le soleil ou les rêves abandonnés un temps.

C'est ainsi que l'auteur nous propose une radiographie de ces longs jours passés chez soi, enfermés – comme des prisonniers aux Baumettes – à mettre du baume sur notre coeur. La Covid-19 - et plus si affinité – touche tout le monde, à des degrés divers, des types qui se font maître d'école, des types qui boxent leur femme – normal les salles de sport ont baissé le rideau, ring clos et punching-ball silencieux, des types qui culpabilisent de laisser mourir dans une profonde solitude leur mère, dans un lieu reculé ou un mouroir animé. Des remises en question sur soi, sur son couple, sur sa vie. Ces quelques instantanés d'une vie – en dehors de la vie – auront d'ici quelques années l'aspect d'un témoignage d'une époque, d'une catastrophe planétaire, d'une pandémie d'ici et d'ailleurs, tragique, comique, bienveillante, résiliente. Un avant et un après, même si l'après, nous ne le connaissons pas encore…
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« En bâtissant des villes toujours plus imposantes, les hommes avaient écrasés la nature sous un tapis de pierres, de bitume, de goudron. Afin de ne pas oublier, ils avaient aménagé des espaces verts, sortes de zoos pour végétaux. Et voici que par un inouï clin d'oeil du destin, la vie animale réinvestissait les lieux. Si le confinement durait, peut-être que l'homme retrouverait sa juste place dans l'ordre du monde ? »


Un apprenti poète qui se défoule sur sa compagne quand tombent les refus des éditeurs. Un musicien confronté à l'horreur des EHPAD. Un père de famille découvre les « joies » de l'école à la maison. Les remords d'un couple qui fuit la grande ville pour se réfugier à la campane. Une influence mode intraitable jusqu'à ce qu'elle se retrouve prise à son propre piège. Un « risk manager » quadra tenté de changer radicalement de profession. Un patient entre deux mondes, entre la vie et la mort, entre rêve et réalité. Quand la nature reprend ses droits ou presque. Quand les mots envahissent les balcons pour atténuer les maux. Quand des fantômes allègent un peu la solitude. Quand fabriquer son pain devient une échappatoire puis l'instrument d'une vengeance. Un apéro zoom qui vire au règlement de compte.


« En décrétant le confinement, on avait comme retiré une bonde sous la ville et toute la vie s'y était échappée. Ce gamin président était un tocard, il aurait dû rester banquier. »


Il fallait bien Axel Sénéquier pour me donner envie de lire un recueil de nouvelles parlant du confinement. En même temps, ayant adoré son premier recueil de nouvelles Les Vrais héros ne portent pas de slip rouge, je savais que la qualité serait au rendez-vous. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne me suis pas ennuyé une seconde.


Style maitrisé, histoires variées, chutes surprenantes ou amusantes, petites touches d'humour et surtout aucun misérabilisme ni pathos dans ce recueil à savourer de la première à la dernière page.


Vous aussi, laissez-vous séduire par le Bruit du rêve contre la vitre


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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J'accepte de temps en temps la proposition d'un(e) auteur(e) de me faire parvenir son ouvrage afin que je le chronique et le partage sur les réseaux sociaux, quelque soit mon ressenti (les choses étant précisées dès le début). Avant d'accepter je m'informe du sujet car je ne m'engage que dans une lecture qui m'interpelle ou sur un thème qui m'intéresse et lorsque Axel Sénéquier m'a contactée, l'idée d'une lecture de nouvelles rédigées pendant la période du confinement m'a intriguée car je pensais que nombre de livres allaient sortir sur ce thème et finalement non (j'en ai vus très peu passer ou ne les ai pas vus), et le fait qu'il s'agisse de nouvelles, donc une forme courte a emporté ma décision.

Et bien une jolie surprise à laquelle je ne pensais pas autant adhérer. Douze nouvelles comme douze visions, douze situations d'une période de confinement. le sujet pouvait être un peu "casse-gueule" et finalement l'auteur prend le parti d'entrebâiller la fenêtre, de tomber le masque et de nous aérer après cette période étrange et difficile pour nous conter douze histoires ayant comme fil conducteur cette période en imaginant les contraintes ou obstacles subis mais sous un angle avouons-le assez positif même dans les situations dramatiques.

Il est question de violences faites à une femme, d'un volontaire en EPAHD, d'un père se transformant en maître d'école, de parisiens se réfugiant en province, d'une visioconférence professionnelle tournant au règlement de compte, d'une prise de conscience à 40 ans de l'urgence de changer d'orientation en retrouvant son passé, d'un retour à la vie alors que tout prédestinait à faire partie de ceux qui disparaîtraient, d'une rencontre entre une SDF et un jardinier qui vont observer une visite insolite dans un parc, d'un homme écrivant des aphorismes qui s'affichent sur les balcons, d'une femme solitaire mais pas vraiment seule, d'un Valentin qui va en apprendre plus sur sa vie en pétrissant son pain et pour finir sur un apéro Zoom qui va se terminer en chorégraphie déchaînée.

Axel Sénéquier décide de voir le verre à moitié plein et nous embarque à travers toute la France pour évoquer cette période masquée en transformant les contraintes en de petites aventures ou se mêlent poésie, imaginaire et prises de conscience de façon touchante, surtout lorsqu'elles évoquent la perte, la solitude ou la nostalgie. Réussir à dresser les portraits des protagonistes et contextes en si peu de pages, à leur insuffler ce qu'il faut d'imaginaire, de rêve (parfois) pour repeindre le tableau d'une épidémie par petites touches, en y glissant parfois des situations ubuesques vécues durant cette période mais avec les couleurs du positivisme même quand celles-ci ne pourraient que nous tirer des larmes.

Je ne suis pas lectrice de feel-good, vous le savez, et ici il n'en finalement pas question, non c'est plutôt, comme pour ces personnages, de voir le bon côté des choses ou des les voir différemment, un bien pour un mal, avec un soupçon d'ironie, une pincée de prise de conscience, une pointe de tendresse, de la bienveillance et du réalisme.

J'ai beaucoup aimé, je l'ai lu avec intérêt et plaisir et j'ai repassé les presque 18 mois incroyables que nous venons de traverser avec un autre regard et je ne dis pas cela parce que le livre m'a été envoyé, par complaisance, mais parce que j'ai passé réellement un agréable moment de lecture et que son recueil de nouvelles le mérite.

"C'est l'avantage de l'emplacement de la France, les pieds dans le désordre latin et le nez dans la rigueur germanique, quel que soit l'endroit où l'on regarde, on peut toujours traiter les autres avec mépris. (p101)"
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Axel Sénéquier a été inspiré par le premier confinement, comme nous l'explique la quatrième de couverture. Les douze nouvelles mettent en scène des personnes ordinaires dans une situation extraordinaire et nous racontent des histoires que nous avons pu voir évoquer aux infos ou dans divers reportages. Les violences conjugales qui se sont multipliées, les Parisiens qui se sont précipités dans leur résidence secondaire, les apéros Zoom, le télétravail obligatoire, l'occasion rêvée de changer (ou pas) de vie, de métier, la situation catastrophique dans les maisons de retraite, les parents confrontés au travail scolaire et à leurs enfants toute la journée, l'isolement forcé, les applaudissements aux balcons tous les soirs pour le personnel soignant… Autant de scènes dont tout le monde a entendu parler ou a vécues de près, autant de tranches de vie finement observées et détournées par Axel Sénéquier qui rend compte des rêves, des angoisses, des ras-le-bol, de l'inventivité, de l'impuissance, des beautés ou des bêtises humaines. Comment les gens ont pris à bras-le-corps la situation ou l'ont subie, comment ils en ont profité positivement ou pas : un regard lucide et décalé, souvent teinté d'un humour salutaire, qui fait toujours mouche.

Des photographes ont décidé de rendre compte de cette étrange période en photographiant des rues vides ou ce qu'ils voyaient de leur fenêtre ou le retour de la nature en ville. Il fallait que le sujet soit traité par la fiction, pour garder une trace de nos vies confinées : Axel Sénéquier a fait une oeuvre utile tout autant qu'artistique. Merci, Monsieur.
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Jamais, je l'avais dit, jamais je ne lirais de textes relatifs à la pandémie de COVID 19, au confinement ou autres couvre-feux. Mais, quand Axel Sénéquier, connaissant mon intérêt pour les Editions Quadrature m'a proposé la lecture de son recueil de nouvelles "Le bruit du rêve contre la vitre", j'ai accepté et avec beaucoup de plaisir.

Je ne savais rien du thème abordé dans ce recueil. Je n'ai pas lu la quatrième de couverture. Je me suis tout de suite plongée dans "Les murs porteurs", premier texte. Une histoire de pervers narcissique, poète raté (mais il pense le contraire) qui, régulièrement lève la main sur sa compagne. Et, "Quand le confinement avait été décrété…", confinement…oui, le voilà le mot que je ne souhaitais pas lire… et pourtant j'ai continué et pourtant j'ai aimé, non seulement cette première nouvelle mais les onze suivantes. Dans ces petits textes, l'auteur nous conte les moments que nous avons tous vécus peu ou prou.

Il y a Mathieu qui décide d'apporter son aide et accepte un poste de bénévole dans un EHPAD pour nettoyer, désinfecter…Victor qui n'en peut plus de faire l'école à ses enfants, Sigrid et Alex qui, en pleine nuit, quittent, avec leurs enfants Brune et Arthur, leur appartement parisien pour rejoindre leur maison de campagne, Titouan, risk manager chez Total qui découvre le plaisir du travail manuel et se met à fabriquer des pipes, comme le faisait son père… et bien d'autres… Alors, bien sûr les habitants des grandes villes n'ont pas tous eu le loisir de quitter leur appartement exigu, tout le monde n'a pas connu, heureusement, les soins intensifs à l'hôpital (nouvelle au titre éponyme particulièrement réussie et tellement crédible) mais on trouve dans chacun de ces textes, un instant, une situation, une crainte, un espoir, partagés.

L'auteur porte sur les événements traversés, et notre monde, un oeil particulièrement exercé, juste, empathique et souvent drôle "Facebook était cette nana moyenne avec qui on sort des années simplement parce qu'on n'a pas le courage de rompre." Il analyse à la perfection, sans voyeurisme aucun, les sentiments, les difficultés, les affres de la maladie. Son écriture, simple mais précise, le rythme des phrases tantôt rapide, tantôt plus lent, confère à ces petits moments de vie une importance capitale. J'ai particulièrement aimé "Sauvage", l'histoire de Milou, jeune SDF qui élit clandestinement domicile au jardin des Plantes de Montpellier et fait la rencontre d'une famille de…renards…

Un recueil de petits moments de vie qui fait beaucoup de bien. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Avec Les vrais héros ne portent pas de slip rouge, j'avais déjà apprécié la maîtrise du nouvelliste Axel Sénéquier. Inspiré par le confinement, l'auteur compose douze nouvelles qui ne manqueront pas de nous rappeler quelques (mauvaises) situations vécues.
Je souhaitais éviter tout livre qui parle de cette crise sanitaire dont nous avons hâte de sortir. Mais elle fait partie de notre histoire et la voir sous les yeux des personnages très humains d'Axel Sénéquier est plutôt un beau témoignage.

L'auteur balaie toutes les situations : les violences conjugales, le bénévolat ou les passions naissantes de ceux qui se retrouvent sans travail, l'éducation des enfants à domicile, la surchauffe des couples, l'exil des parisiens dans leur résidence secondaire, les réunions professionnelles ou les apéritifs entre amis sur Zoom, la peur et la solitude des malades en détresse respiratoire, le retour des animaux sauvages dans les coins urbains désertés, le bonheur partagé sur les balcons, l'isolement des personnes seules.

Contrairement aux informations alarmistes ressassées dans les journaux télévisés, nous rencontrons ici des personnages de tous milieux et de tous âges qui nous touchent et nous font sourire. Les drames ne sont pas occultés. L'auteur nous fait entrer dans les foyers en surchauffe, les hôpitaux, les maisons de retraite, là où l'épidémie cause des ravages. Mais il y a toujours une forme de lâcher prise ou une expérience positive personnelle pour nous rappeler qu'il y a une leçon à tirer de toute épreuve.

Télétravail ou chômage, confinement, enfants à la maison, nos repères ont été bouleversés. Sortir des habitudes permet de voir les choses autrement. Les masques tombent et Pélagie voit enfin la vraie nature de son mari violent. Titouan, risk manager chez Total, occupe son temps libre pour reprendre le métier de pipier de ses aïeuls. Pierre, retraité, affiche clandestinement ses petites phrases poétiques sur les façades lilloises. Valentin, jeune homosexuel, prend de l'assurance en postant ses tentatives de boulanger sur les réseaux sociaux. Les yeux s'ouvrent, les rêves prennent forme. S'ils ne survivent pas au-delà de la crise, ils auront au moins aidé à la passer plus sereinement.

Cette crise sanitaire nous a ouvert les yeux sur certaines choses. Espérons que cette part retrouvée d'humanité, de clairvoyance, de conscience de la nature perdure une fois la liberté retrouvée. Ce recueil de nouvelles sera peut-être là pour nous rappeler l'importance de certaines valeurs.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Dans ce recueil, l'auteur nous place dans la peau de personnes de tous âges et de toutes conditions, ce qui nous permet de voir d'autres façons de gérer (ou pas) cette situation inédite. Les personnages sont attachants et bien rendus. On s'y retrouve sans difficulté car ils pourraient être nous, nos voisins, nos amis ou notre famille.

Il suffit de quelques mots à Axel Sénéquier pour nous faire entrer dans l'histoire. Personnellement, j'ai beaucoup aimé le ton direct et l'humour qui parsèment ses nouvelles. Pourtant, les émotions sont aussi bien présentes, notamment la tristesse de savoir que Catherine, 94 ans, meurt seule chez elle, isolée à cause du Covid.

Et j'ai adoré certaines chutes, absolument excellentes, qui font sourire et mettent de bonne humeur.
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Recueil de nouvelles qui ont en commun de se dérouler pendant le confinement de 2020 et d'avoir été écrites à la même période.

-Les murs porteurs : Thibaut est un poète incompris, mais aussi le compagnon violent de Pélagie. La période de confinement fut malheureusement propice à l'augmentation des violences faites aux femmes.

- Les somnambules : Mathieu, musicien de fait libre de tout engagement décide de se rapprocher d'une association pour offrir son aide

- Les chemins de l'école : Victor pensait qu'au vu de son niveau d'étude, il pourrait aisément faire l'école à ses trois enfants pendant le confinement.

- Intégration : Sigrid et Alex, parisiens, décident de prendre la route vers leur résidence secondaire. Sera-ce pour une longue période ? Seront-ils bien accueillis ?

- Fashion faux pas : lorsqu'Albertine doit accueillir une youtubeuse très influente dans son journal, elle le fait sous la contrainte, sachant très bien que la prochaine étape c'est son remplacement à elle par l'influenceuse.

- La crise de la quarantaine : Titouan, risk manager chez Total, la quarantaine, profite du confinement pour faire du rangement te redécouvre l'histoire de ses père et grand-père

- le bruit du rêve contre la vitre : l'homme qui témoigne est entre la vie et la mort, détresse respiratoire, il revoit sa vie et se sait en de bonnes mains, celles de soignants de l'hôpital.

- Sauvage : Milou, jeune femme SDF se fait virer de son squat, elle trouve refuge au jardin des plantes fermé pendant le confinement. La nature elle, n'est pas confinée, c'est même tout le contraire.

- Balcons fleuris : Pierre s'ennuie dans son appartement, aussi profite-t-il de ses journées pour fabriquer des guirlandes de mots et de ses nuits pour les distribuer incognito à ses voisins.

- Marée noire : Catherine se réveille ne pleine nuit, son conjoint, insomniaque regarde la télévisions, son fils récemment victime d'un accident ne dort pas lui non plus.

- Fermentation lente : Valentin, cavalièrement largué par son compagnon en tout début de confinement se prend de passion pour le pétrissage de la pâte à pain et la cuisson d'icelle.

- Verre solitaire : lorsque l'apéro Zoom entre amis fait naître tensions et frustrations.

Douze nouvelles tragi-comiques pour reprendre un mot souvent utilisé mais qui, ici, est à lire dans son sens littéral : de la tragédie naissent des situations comiques et vice-versa. Axel Sénéquier parvient en quelques phrases à décrire des scènes réalistes qui puisent dans le meilleur et le pire de ce que l'on a tous vécu ou entendu pendant ces mois de confinement. Sans en faire des tonnes, il va au coeur des personnages qu'il invente qui, se retrouvant face à eux-mêmes doivent où se questionner ou s'abrutir de télé ou vidéos. C'est forcément une période propice et favorable à la création littéraire ou autre, et sans doute pas mal de livres en parleront. J'en entends déjà venir avec leurs gros sabots de la rentrée de septembre. Axel Sénéquier évite les poncifs et préfère se décaler avec des personnages attachants, perdus, qui perdent pied et qui ne peuvent se rattraper à rien tant notre époque et nos sociétés trop sûres d'elles n'ont rien anticipé.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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