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Avec tout ce qu'on lit au sujet de ce roman je m'attendais à mieux, c'est une histoire dure, les situations et le contexte m'ont plus, dommage que j'ai eu du mal avec les personnages, peut-être trop YA pour moi même si j'en lis pas mal j'ai trouvé assez enfantin, mais pour les plus jeunes au moins ils peuvent appréhender le sujet sans trop d'horreur par rapport à d'autres livres plus choquants.
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Voici encore un pan de l'histoire méconnu de ces années sombres du XXème siècle que nous rappelle l'autrice. Ce roman est le premier de Ruta Sepetys et son père Lituanien aurait dû vivre ce drame mais par chance il a pu s'échapper avec ses parents. Pour autant le drame de milliers de Lituaniens a inspiré ce roman. Leur crime être jugé antisoviétique alors qu'ils sont simplement officiers, bibliothécaires, professeurs, médecins.... La sentence être déporté dans des conditions atroces pour être "esclave" dans des camps. 

Ce drame, l'autrice nous le raconte par le biais de Lina et de sa famille. Dans le wagon qui l'emmène, cette jeune femme de 16 ans et tous les autres vont être traités comme des moins que rien. Dans ces camps sibérien en plus des conditions climatiques extrêmes, ils devront travailler comme des forçats pour gagner trois fois rien pour se nourrir à la merci de certains gardes sans scrupules voire sans humanité. Malnutrition, typhus et autres maladies quand ce n'est pas la violence des soviétiques seront à l'origine de véritables hécatombes. Les pays baltes vont perdre plus d'un tiers de leur population pendant ce génocide, sous le règne de terreur de Joseph Staline vingt millions de personnes seront assassinées. Pourtant ce drame est peu évoqué et les survivants à leur retour été encore traité comme des criminels et ne pouvaient témoigner. 

Pendant sa déportation, Lina espérera retrouver son père, elle qui devait intégrer une école d'art va essayer de lui faire passer des dessins pour qu'il sache où ils se trouvent. Avec son frère, Jonas et sa mère ils vont s'organiser pour survivre, la bienveillance dont cette femme fera preuve, sa dignité sont bouleversantes et une vrai leçon de courage. Malgré les conditions, ils ne pourront leur enlever, leur dignité, l'espoir, leurs souvenirs, ceux de Lina parsèment l'histoire, et surtout l'amour. C'est bien l'amour qui les aidera à tenir! Ne vous parler de Lina et sa famille est réducteur car même s'ils sont au coeur de l'histoire, ils sont tout au long entouré par d'autres prisonniers et sans eux et la solidarité qui s'organise, ils ne pourraient tenir et survivre.

Une nouvelle fois, je suis séduite par la plume de Ruta Sepetys fluide, accessible, délicate et intense. Ce roman est poignant, bouleversant. Les conditions, dans lesquels ces hommes, femmes et enfants vont être déportés, sont inimaginables. Cette injustice est glaçante! L'autrice nous le dépeint avec pudeur mais réalisme. le travail de recherche de Ruta Sepetys est précieux et permet à ce livre d'être juste.  Ce monde m'indigne tellement par moment et pourtant j'ai très envie de m'accrocher aux touches d'espoir tout comme Lina le fera. 

Ruta Sepetys avec son premier roman nous rappelle un drame oublié, méconnu comme elle le fera avec ses autres romans. Un livre essentiel, riche, troublant à mettre dans toutes les mains. J'ai profondément été touchée par cette histoire et ne peux que vous conseiller de découvrir cette histoire pour que ce drame ne soit plus oublié.



Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Livre lu dans le cadre du challenge multi défi 2016 babelio et bien tant mieux car on peut parfois passer à côté de pépite d'or.
Oh Ruta Sepetys, je vous aime pour ce que vous m'apportez dans vos romans historiques. C'est un pur plaisir de vous lire. Je ne suis plus au lycée où vos livres normalement dédié mais une jeune maman de 34 ans qui apprend encore des événements qu'elle ignorait de l'histoire. Vos deux romans je vais les garder précieusement pour les remettre à mon fils pour qu'il découvre l'histoire par votre plume merveilleuse et bouleversante.
Quand la fiction retrouve l'histoire tragique de la guerre 39-45. Toujours ce conflit entre Hitkker et Staline qui tuent tout sur leur passage pour détenir nos trois pays baltes : La Lituanie, L'Estonie et La Lettonie.
Ruta Sepetys va donner la voix à Lina jeune lituanienne de 16 ans qui avait tout pour être heureuse, un brillant avenir dans une grand école d'art, un petit frère Jonas une vraie boule d'amour, des parents courageux et brillant et sa cousine Joana qu'on retrouve dans le sel de nos larmes. Un soir tragique, elle se retrouve déportée avec sa mère et son frère pour la Sibérie et devenir esclave des Russes. Elle fera la rencontre d'Andrius qui l'aidera à survivre.
Lina nous raconte avec ses yeux d'adolescentes courageuse et surtout avec beaucoup de spontanéité les goulags, l'horreur, la trahison de ses compatriotes, la survie, la maltraitance et le désespoir qui apparait au fur et à mesure des pages. Elle regardera sa mère, Elena une femme courageuse qui aura le respect de ses pairs. Avec des mots simples mais bourrés d'émotion Lina va nous décrire l'horreur maximum et l'inhumanité de l'homme à cette époque.
Je vous pousse à lire comme dans le sel de nos larmes à lire les notes de l'auteure qui nous explique ses recherches mais surtout combien de temps à durer cette abominable vie pour nos déportés. On connait l'enfer qu'ont vécu les Juifs par Hitler et ici vous allez connaitre l'enfer des Lituaniens.
Je viens d'apprendre que le livre sera adapté au cinéma en 2017 et bien j'irais sans réfléchir.
Un grand merci à Mme Ruta Sepetys, auteure qui a su prendre des risques pour déterrer l'abominable et surtout nous raconter la vie de ses ancêtres pas si lointains au final. Et Félicitation et mon respect le plus total aux pays baltes qui ont sur pardonner et continuer à vivre par amour !
Un coup de coeur sensationnel, éprouvant et merveilleux. Ruta Sepetys rentre dans mes auteurs favoris.
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1940, les peuples Baltes sont annexés par Staline. Près d'un million d'opposants au régime soviétique et leur famille, parmi lesquels de nombreux intellectuels, médecins, journalistes et universitaires, sont déportés dans les camps de Sibérie. Par peur des représailles, cet événement dramatique a été tenu secret jusqu'à la chute de l'URSS.
Il y a eu très peu de survivants.

Lituanie 1941. La vie de Lina, 15 ans, et de sa famille jusque-là protégée, bascule en pleine nuit, dans l'horreur et la terreur. Elle est déportée avec sa mère et Jonas, son petit frère. le long voyage qui l'amènera en Sibérie, jusqu'au nord du cercle polaire, lui fera découvrir jusqu'où peut aller la cruauté des hommes.
Après un voyage éprouvant dans des wagons à bestiaux surpeuplés, sous la garde du NKVD, les prisonniers vont devoir s'adapter à des conditions de (sur)vie extrêmes : une cahute mal chauffée, un bout de pain minuscule pour toute nourriture, après une journée de travail harassante et sans répit, dans des conditions inhumaines. Mais ils vont s'entraider pour survivre et surtout pour garder un semblant de dignité...
Lina, qui allait intégrer une école d'art, n'a plus que ses dessins pour exprimer sa colère et sa volonté de vivre. Son cri à elle (comme celui de Munch à qui elle fait de nombreuses allusions) s'exprime ainsi. C'est par ses dessins qu'elle tente de communiquer avec son père, retenu prisonnier pour complicité (il a aidé des membres de sa famille à fuir).

Dans le récit qu'elle fait de la vie quotidienne dans les camps (où elle passera douze ans), elle nous montre le courage de ces femmes et de ces hommes que d'autres hommes ont séparés, humiliés et maltraités.

Ce qu'ils n'ont pas pu leur prendre c'est l'amour, le courage, la beauté et la soif de liberté.

A LIRE ABSOLUMENT. C'est un très beau roman-témoignage. Je n'ai pas réussi à le lire d'une traite car il est par moment très dur et j'ai voulu m'imprégner de l'histoire. POUR NE PAS OUBLIER...

Elu meilleur roman jeunesse 2011 par le magazine LIRE.

Bien que paru en jeunesse dans la collection SCRIPTO de Gallimard, c'est un roman qui peut (et doit) être lu par tous à partir de 13-14 ans.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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En août 1939, l'Allemagne et l'Union soviétique ont signé le pacte Molotov-Ribbentrop, avec des clauses secrètes attribuant des sphères d'influence dans la région baltique. La Lituanie, initialement attribuée à la sphère d'influence allemande, est transférée aux Soviétiques par les protocoles additionnels du traité du 28 septembre 1939. La ville de Vilnius est occupée par l'Armée rouge au cours de l'invasion de la Pologne. Immédiatement après l'occupation, toutes les terres sont collectivisées ainsi que les banques, les grandes entreprises et l'immobilier, causant une pénurie de biens de consommation. Toutes les organisations culturelles, politiques et religieuses sont interdites. 12 000 « ennemis du peuple » sont arrêtés. Dans la nuit du 13 au 14 juin 1941, 35 000 Lituaniens sont déportés en Sibérie.

On ne sait pas grand chose de cette histoire. Probablement parce que ceux qui ont pu revenir vivant de Sibérie, après plus de 10 ans d'enfer, ont retrouvé leur maison et leur identité volés par l'occupant et qu'ils étaient encore traité comme des ennemis du peuple russe et considéré comme des parias. Face à cela, on ne revendique pas, on se fait oublier.

Ce livre raconte cette histoire à travers la voix d'une jeune fille, Lina, douée pour le dessin et déportée avec sa famille dans le grand Nord Sibérien où elle y restera 12 ans.
Une fois commencé, je n'ai pas pu poser ce livre avant d'en avoir tourné la dernière page. L'écriture est fluide et efficace: même si l'image est précise on ne s'attarde sur le sordide de la situation. Il faut survivre.
Très bon livre.
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Roman historique qui à travers le parcours d'une jeune lituanienne, nous fait découvrir le sort des intellectuels déportés en Sibérie par Staline pendant la seconde guerre mondiale. Comment survivre ? Lina va traverser de nombreuses épreuves, le froid, la faim, la mort qui rôde, les brimades. Séparée dès l'arrestation de son père, elle a la chance de rester avec sa mère et son jeune frère...mais jusqu'à quand?

Un très beau livre sur l'humanité de ces personnes privées de tout et qui gardent en dépit de leurs souffrances leur dignité.



Lien : http://0z.fr/JnSnG
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Petite découverte dans le domaine roman jeunesse et d'événements que je ne connaissais pas dans le détail.
Lina, la narratrice, jeune lituanienne passionnée de dessins et fan de Munch, est déportée avec ses parents et son frère Jonas par les troupes de Staline en 1941 dans des camps en Sibérie et le dernier au-delà du cercle polaire.....
Le roman raconte l'arrestation, le voyage dans les wagons à bestiaux, sa rencontre avec Andrius, jeune homme déporté comme elle et dont elle va s'éprendre mais aussi l'agonie de ce peuple sous la barbarie des gardes soviétiques : privations, humiliations, violence, froid rien de ne leur sera épargné dans des conditions de vie extrêmes.
Chapitres courts, écriture claire, mots poignants, toute l'horreur de la déportation, de la guerre est remarquablement restituée avec en final un message d'amour et de paix.
Une belle découverte dans le domaine jeunesse mais que les adultes, me semble-t-il, peuvent lire car c'est un très beau témoignage.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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En matière de trains de déportation, je "connaissais" ceux qui partaient vers les camps de la mort nazis. J'avoue n'avoir jamais rien vu/lu à ce jour sur ceux des purges staliniennes, qui circulaient à peu près à la même époque (ici, en 1941, soit un an après l'annexion de la Lituanie à l'URSS).

Par le biais du témoignage fictif d'une jeune fille de quinze ans, nous suivons le transport dans des conditions atroces de Lituaniens "opposants" au nouveau régime soviétique (c'est à dire simplement bourgeois ou intellectuels dans la plupart des cas) et de leurs proches. On (re)découvre que le stalinisme a eu une logique d'éradication proche de celle du nazisme. Là encore, des familles ont été séparées, des personnes dépouillées de toute dignité humaine - entassées dans des wagons pour bétail, connaissant la promiscuité, la faim, le froid, la saleté, la terreur. Et au bout : des heures de travaux éreintants au kolkhoze, au nord de la Sibérie, rétribuées en maigres portions de nourriture...

Un ouvrage à la fois facile à lire et poignant, pour faire découvrir à nos ados un autre épisode très noir du XXe siècle. Ce récit n'est pas sans rappeler le terrible 'Journal' d'Anne Frank (adolescence, complicité père-fille, conditions de survie éprouvantes, premier amour)... Or, comble de l'ironie, les Lituaniens ont cru un moment voir en Hitler leur sauveur potentiel, lorsqu'ils ont appris la déclaration de guerre entre l'Allemagne et l'Union Soviétique...

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Ce livre me poursuivra longtemps. C'est une histoire à la fois émouvante et horrible.
Quand nous pensons à la Seconde Guerre mondiale, nous pensons à beaucoup de choses, mais pas nécessairement aux habitants des pays baltes. En fait, avant de lire ce livre, je n'étais même pas au courant de ce qui avait été fait aux personnes vivant en Lituanie (ainsi que dans d'autres pays comme l'Estonie ou la Lettonie) pendant cette période.
L'histoire de Lina est écrite de manière très fluide. Il n'y a pas beaucoup d'introduction - l'histoire commence avec des soldats russes entrant dans la maison de Lina et de sa famille, la forçant ainsi que sa mère et son jeune frère à sortir de chez eux. le papa de Lena n'est pas rentré du travail la veille et ils ne savent même pas s'il est vivant.
À ce moment-là, Lina ne se rend même pas compte du cauchemar sans fin qui les attend !
Avec de nombreux autres Lituaniens, ils sont transportés en Sibérie dans des trains de bétail, un voyage de plusieurs semaines. Leur situation ne s'améliore pas une fois arrivés au camp de travail- il n'y a pas assez de nourriture, le travail est dur et ils sont maltraités par les gardiens. Lina trouve du réconfort dans son art - elle dessine tout ce qu'elle voit et elle garde des notes de son "séjour" en Sibérie.
Et elle tombe amoureuse pour la première fois.
Puis, soudainement, les choses changent encore une fois - et pas pour le mieux. Lina, son frère et sa mère, sont de nouveaux déportés ... dans un nouveau camp encore plus éloigné de toute civilisation. Dans ce nouveau camp, il n'y a même pas des cabanes ou s'abriter et l'hiver impitoyable arrive ...
Intercalés dans l'histoire, il y a des flashbacks qui racontent un peu au lecteur la vie de Lina avant la déportation. Ces flashbacks donnent des informations de fond intéressantes et ajoutent également plus de profondeur aux personnages. L'autrice a créé un protagoniste mémorable dans Lina. Elle n'est pas parfaite - elle est têtue, elle ne fait pas toujours les bons choix et elle est parfois un peu égoïste. Mais elle est aussi forte - une combattante qui ne perd jamais espoir. Son histoire est puissante pour de nombreuses raisons.
Bien sûr, aucun de nous ne peut rester indifférent à une histoire sur tant de souffrances et Ruta Sepetys a choisi une façon très intelligente de la raconter. Son écriture est très concrète, ses phrases sont courtes et précises. Elle a choisi de ne pas faire de trop dans l'émotion, laissant au lecteur la chance de combler ce "manque" avec son imagination.

Quand j'ai fini ce livre, j'étais complètement affligée. J'ai pensé : "Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant? Pourrais-je simplement continuer comme si je n'avais pas juste regardé longuement le côté le plus laid de l'humanité? "
Nous avons consacré tellement de temps à Hitler et à ses victimes ,qu'on a tout simplement "omis" d'en parler de ces autres 20 millions. des malheureux. J'ai presque eu honte de ne pas savoir auparavant les conditions que subissaient ceux qui vivaient sous Staline. Comment quelque chose d'aussi horrible et déchirant pourrait-il rester "secret" pendant si longtemps ?
Cette histoire me rappelle à quel point je suis chanceuse d'être née à une époque et dans un pays qui n'a pas connu ce genre d'horreur, en tout cas, pas de cette ampleur.
Malgré une fin trop rapide à mon goût, je garde un vif souvenir de ma lecture.
Inoubliable. Je recommande vivement!
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Ils l'ont arrêtée en chemise de nuit.
Cette nuit où tout a basculé, voilà la première pensée qui a choqué Lina, 15 ans, Lituanienne, quand la police soviétique a débarquée chez elle pour les prendre, elle, son frère Jonas de 10 ans, et sa mère, Elena.
Elle sera la première d'une liste presque interminable de chocs pour la jeune fille.
Que se passe t-il réellement ? Où les emmènent-on ? Pourquoi eux et pas certains voisins ?
Ce n'est que le début des questionnements, des doutes, des peurs, des indignations, des souffrances.
Séparée de son père, elle vivra un enfer sans nom aux côtés de sa mère et son frère, mais également de tout un groupe dans le même état qu'eux.
Entassés dans un wagon à bestiaux pour un voyage dont ils ignorent la destination ou la durée, les liens qui vont se tisser entre ces personnes seront-ils suffisant pour leur donner la force à tous de garder la tête haute et de résister à tout ce que leur feront subir les soviétiques ?
Comment peut-on vivre quand on se demande tout les matins qui sera le prochain à mourir aujourd'hui ?
Voici le récit d'une fille de 15 ans dans l'enfer des déportations.

Pfiou ...
Bon, rien qu'en écrivant ce résumé, j'avais les larmes aux yeux en pensant à cette lecture.
Beaucoup de qualificatifs forts pourraient convenir pour en parler, comme intense, poignant, bouleversant ou inoubliable.
Je l'ai déjà dis dans de précédentes chroniques, je n'aime pas l'histoire. Je suis la première que ça ennuie, car j'ai l'impression de passer à côté de pleins d'évènements importants à notre culture.
J'avais donc peur, en commençant ce livre, de ne pas vraiment m'y retrouver, d'être perdue et de me sentir un peu larguée. Car, soyons honnête, franchement, la deuxième guerre mondiale, désolée, mais je n'y connais rien, à part les très grandes lignes et quelques noms vaguement connus.
Donc, pour rassurer ceux qui seraient dans le même cas que moi : ça n'a aucune importance !
Non seulement car ce titre est essentiellement axé sur l'émotionnel, mais également car, quand un minimum d'information est nécessaire, des explications sont subtilement insérées dans le récit, de manière fluide et discrète.
Idéal donc !

Le ton est donné dès les premières lignes : ce que vous allez lire va être poignant et dur, rien ne vous sera épargné.
Rien n'est censuré ou édulcoré, et certains passages sont parfois vraiment éprouvants à lire, j'avoue sans honte avoir pleuré plusieurs fois, tellement je percevais certains moments comme un véritable coup douloureux au coeur.
Mais cette dureté dans le ton est, je pense, sa plus grande qualité, car il évite au récit entier de tomber dans le mélodrame, le larmoiement gratuit, du genre sortez les violons.
Non, ici, tout nous est exposé sans fard, la cruauté, l'égoïsme, la torture, la mort, le désespoir, ...
Du coup, les moindres émotions positives sont exacerbées également, grâce à la formidable plume de l'auteur.
Espoir, amitié, amour, solidarité, ... la moindre joie est décuplée, et colle un énorme sourire sur notre visage. On a envie d'y croire en même temps que les personnages, que c'est possible qu'ils s'en sortent, que ça ne peut pas terminer mal.
Pouvez-vous seulement imaginer, par exemple, le bonheur renversant de prendre une douche après plusieurs semaines à stagner dans la crasse, entouré de plusieurs dizaines de personnes dans le même état, couverts de poux ? Non, personne ne peut se l'imaginer. Et pourtant, Ruta Sepetys arrive à nous faire ressentir cette ivresse, cette joie indescriptible, comme si on avait également traversé ces épreuves.
Je trouve que c'est un énorme talent, et cette écriture rend ce livre d'autant plus vibrant et incroyable.

Lina fait partie de ces personnages que l'on oublie pas de sitôt, qui fait preuve d'énormément de courage et de détermination dans l'adversité.
Sa passion, le dessin, l'aidera à garder la tête hors de l'eau, à se fixer des buts, à s'échapper quelques fois.
Mais la personne qui m'a le plus marquée dans cette histoire, c'est sa mère, Elena.
Cette femme aura su rester digne jusqu'au bout, et bien que traversant les même épreuves que les autres personnes l'entourant, elle n'aura comme seule obsession de tout faire pour ses enfants et pour aider un maximum les gens autour d'elle.
Une grandeur d'âme époustouflante qui ne peut que forcer le respect, elle a dégagé, pour moi, une beauté comme rarement je n'en avais vue dans un livre.

Je terminerais en vous laissant une citation, figurant dans le mot de l'auteur à la fin de l'ouvrage. C'est la première fois que je le fais, mais pour moi elle résume parfaitement la teneur du récit, et met en avant l'espoir et la force de ces milliers de gens qui ont subis le pire, et qui pourtant, ont su garder fierté et amour.

"La guerre, en général, se caractérise par des opérations militaires. Mais pour les peuples baltes, cette guerre était essentiellement d'ordre idéologique. En 1991, après cinquante ans d'occupation, les trois pays baltes ont retrouvé leur indépendance et, avec elle, la paix et la dignité. Ils ont préféré l'espoir à la haine et montré au monde qu'une lumière veille toujours au fond de la nuit la plus noire. S'il vous plaît, réfléchissez à cela. Parlez-en autour de vous. Ces trois minuscules nations ont appris au monde qu'il n'est pas de plus puissante arme que l'amour. Quelle que soit la nature de cet amour - qui peut aller jusqu'à pardonner à ses ennemis -, il nous révèle la force miraculeuse de l'esprit humain."
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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