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« « N'aspirez pas à être les égales des hommes » dit la Sección Femenina. On leur apprend aussi que la chasteté doit être absolue. Si une fille est surprise en compagnie d'un garçon dans un cinéma, sans chaperon, on envoie à sa famille une carte jaune de prostitution ».

Ca vous choque ? Eh bien ce qui va suivre va vous choquer encore plus. En tout cas, moi, je n'étais pas du tout au courant ! Connaissez-vous le scandale des enfants volés ? Je savais que cela existait en Amérique du Sud, mais en Espagne, non…
Or, de 1939 à 1980, les religieuses et les médecins à la solde de Franco ont volé 300 000 enfants à des « Rouges », d'abord pour les punir, ensuite pour éduquer la jeunesse dans le « bon » esprit catholique et franquiste. Tout se passait à la maternité et à l'orphelinat…

Ruta Sepetys s'est documentée de façon très précise sur l'époque franquiste où l'Espagne a été coupée en deux, où la religion gouvernait les âmes et les corps, où la Guardia Civil, les « Corbeaux », sévissait, où les pauvres étaient plus que pauvres, où les touristes n'ont été admis que fin des années 50, et pour commencer, les Américains, alliés économiques de l'Espagne.

Elle signe un roman d'une grande justesse, par l'intermédiaire d'un jeune américain, Daniel, venu avec ses parents passer un séjour à l'hôtel le plus luxueux de Madrid. Celui-ci découvrira la vraie réalité de l'Espagne des années 50, au contact de plusieurs personnes, de la femme de chambre au photographe du coin, en passant par un apprenti toréador ou une jeune religieuse de l'orphelinat « Inclusa ». Toutes ces personnes ont une très grande importance dans l'histoire, et les liens entre elles nous lient aussi de façon très progressive et convaincante.

Vraiment, ce récit est une histoire d'amour, de passion, de « toros », de religion, d'endoctrinement, de rébellion, pour la jeunesse (cela se voit au style, écrit avec des phrases simples) mais aussi pour les adultes.
Heureusement, l'Espagne a changé, mais le premier procès d'enfants volés a eu lieu il n'y a pas si longtemps, cela signifie que le passé non résolu revient toujours à la surface.
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J'adore cette autrice (ayant déjà lu deux de ses livres), alors quand j'ai vu celui-ci à la bibliothèque, je l'ai emprunté sans hésiter une seule seconde.

Nous sommes dans les années 1950. Alors que le jeune Daniel Matheson, Américain et passionné de photographie, passe l'été à Madrid avec ses parents, il découvre peu à peu le pays de naissance de sa mère sous le régime franquiste. Son arrivée dans l'hôtel Castellana lui fait rencontrer Ana, jeune fille de son âge qui travaille en tant que femme de chambre. Leur rapprochement va permettre à Daniel de comprendre les nombreux secrets qu'abritent le pays, ainsi que la peur et la pauvreté qui règnent parmi la population sous le poids de la dictature de Franco.

Pour tout vous dire maintenant : ce roman fut un gigantesque coup de coeur !!
Il confirme sans nul doute à quel point j'aime les oeuvres de Ruta Sepetys ! Après avoir lu « Le sel de nos larmes » et « Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre », me voilà à découvrir un roman en 1957 sous la dictature espagnole. Et wow !! Sans exagérer, mais je crois que Ruta Sepetys est devenue une de mes autrices préférées… !

Si j'ai eu un peu de mal au début du livre car il y avait pas mal de personnages et plusieurs points de vue, j'ai cependant fini par m'habituer. Une fois que j'ai été prise dans le rythme de l'histoire, je ne l'ai plus lâché. Malgré ses quelques 550 pages, ce fut un récit pleinement addictif qui m'a complètement embarquée dans l'univers de l'Espagne de la fin des années 50.
Je n'y connaissais pas grand chose à cette période historique en Espagne, et ce livre m'a permis d'en apprendre beaucoup. C'était extrêmement intéressant et passionnant. J'ai adoré les personnages principaux que représentent Ana et Daniel, auxquels je me suis très rapidement attachée.

Je n'avais jamais entendu parler de certains faits historiques, notamment un sur lequel Ruta Sepetys se penche dans le livre : celui de vols des bébés. En effet, durant ces années sous le régime franquiste, des dizaines de milliers de bébés furent volés et déclarés morts-nés à leurs parents, pour les faire adopter par des couples franquistes… Je n'ai pas les mots pour exprimer à quel point c'est ignoble, mais je suis très reconnaissante à ce roman d'avoir pu m'en apprendre autant sur cette période.

Ce livre m'a fait ressentir énormément d'émotion. le texte est riche, travaillé, creusé. Tout y est retranscrit avec qualité, avec un style d'écriture agréable et facile à lire.

Une part de moi était frustrée à la fin. Triste. Je n'avais pas envie de finir ce livre, de quitter ces personnages. J'avais encore envie de les suivre, voir ce qu'ils allaient devenir, voir la réaction de Christina sur la vérité… Je ne voulais pas quitter l'univers de ce roman.
Et rien qu'en me rendant compte de cela, c'est une preuve irréfutable d'à quel point j'ai aimé cette lecture.

Si heureuse de l'avoir découvert, ça a été vraiment un énorme coup de coeur que je conseille à tous.tes. ♥
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Oh le retour de Ruta Sepetys tant attendu et qui explose tout sur son passage encore une fois.
Que dire à part que c'est un immense coup de coeur. Encore une fois, l'auteure nous ouvre les portes d'un pan de l'histoire, un fait divers qu'on veut garder secret. Ici, on découvre la période pendant Franco et après Franco à travers Daniel un riche américain.
Daniel Matheson, premier voyage à Madrid, aspirant photojournaliste, va ouvrir les yeux pendant ce voyage qui va changer sa vie. Une rencontre amoureuse oui mais surtout la découverte d'un pays dirigé par un dictateur. Dés les premiers chapitres, l'auteure nous met mal à l'aise et pourtant il faut tout lire pour comprendre et surtout découvrir l'impensable. Oui, en cours d'histoire, on nous enseigne le règne des dictateurs mais plus Mussolini et Hitler. On oublie souvent le généralissime Franscisco Franco et pourtant il a fait régner la terreur lui aussi.
Ruta Sepetys, encore une fois nous offre un travail de tatillon, elle pousse le bouchon très loin, jusqu'à proposer des articles de presses ou des interviews. C'est encore une fois un excellent Ruta Sepetys. Franchement, je ne vais pas en faire des tonnes mais foncez le lire et tous les autres romans de l'auteure. Il n'y a pas mieux en roman historique adolescent. Une manière douce et agréable de faire apprendre l'histoire à nos chers ados.
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Années 1950. La guerre civile en Espagne est terminée, mais avec Franco au pouvoir, les répressions contre les Républicains et leurs descendants se poursuit. Comme toute dictature, l'Espagne devient un pays fermé sur lui-même, à quelques exceptions près. Notamment les Etats-Unis qui ont assuré des contrats de forages avec l'Espagne.
C'est dans ce contexte que Daniel Mattheson, un adolescent texan passionné de photo se rend avec son père , magnat du pétrole et sa mère, une Espagnole pur sang.
Ce voyage sera donc l'occasion pour Daniel d'aller à la rencontre de ses origines, de s'exercer à sa passion mais aussi de découvrir certains secrets bien gardés et l'amour !

J'étais tombée sous le charme de l'écriture de Ruta Sepetys avec Big Easy, et ce roman ne fait que confirmer mon appréciation pour cette auteure.
Outre le gros travail de recherches qu'a nécessité ce roman et la qualité "historique" qui en découle, c'est un roman qui m'a tout simplement captivée !
Le récit est dynamique , avec des chapitres courts et beaucoup de dialogues (littérature ado oblige, certes). Ruta Sepetys, en plus de bien écrire a une écriture très visuelle qui fait qu'on vit se roman et qu'on y est très rapidement happé par le récit. Et, ce qui ne gâche rien, certains de ces personnages sont très passionnés et attachants même.

Mais au-delà de la "simple" histoire, aventure ou romance, cette histoire invite le lecteur à une réelle réflexion sur les secrets du passé et leur impact sur les générations suivantes mais aussi, à travers la création d'ados espagnols et américains, Ruta Sepetys nous fait réfléchir aux différences que créent le fait de vivre dans un pays "riche" et un pays muselé par la dictature, dans une famille aisée ou dans une famille d' "ennemis de la nation".
En bref, tout cela m'a donné envie de lire davantage de romans sur cette période et d'en apprendre davantage. Un beau bilan pour un roman ado !
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Daniel est un riche héritier américain. Mais il n'aspire pas à cette vie. Son rêve, sa passion, son univers, c'est la photographie. Son père ne veut rien entendre et espère que cette lubie va lui passer. Daniel n'a donc qu'un seul but : faire de ses clichés des images exceptionnelles. Lors de vacances en Espagne, sa rencontre avec Ana, employée à l'hôtel Castellana, va changer son regard sur le monde…

C'est toujours un plaisir de retrouver l'écriture de Ruta Sepetys. Auteur jeunesse, elle a cette capacité à nous entraîner dans son univers, nous faire vivre ses histoires de l'intérieur, avec le coeur.

Ici, nous avons rendez-vous en Espagne. L'hôtel Castellana nous ouvre ses portes. Au-delà du luxe, c'est tout un petit monde qui se découvre sous nos yeux : les riches américains, que rien arrête, côtoient les employés espagnols, que tout opprime.

Daniel et Ana s'y rencontrent, s'y dévoilent. Attirés l'un par l'autre, leurs deux mondes se télescopent. L'un rêve, désire, et l'autre se révolte, se bat. Alors que tout les oppose, ils sauront trouver en chacun la force qui leur permettra d'avancer.

Comme à son habitude, Ruta Sepetys nous touche, nous bouleverse, nous questionne. Avec une multitude de personnages, des histoires mystérieuses qui s'imbriquent, un rythme soutenu, elle sait nous tenir en haleine.

Ne vous fiez pas aux 592 pages que comportent le roman… le temps file à Madrid !!
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Ruta Sepetys m'émerveillera toujours. Je peux l'écrire noir sur blanc : elle devient officiellement l'une de mes auteures préférées. J'aime particulièrement son talent pour créer des univers différents, toujours ancrés historiquement, auxquels elle ajoute une bonne dose de fiction, pour nous envelopper et nous transporter dans des contrées lointaines. Elle m'avait déjà surprise dans Big easy, une histoire qui se passe dans les années 50 à la Nouvelle-Orléans, entre truands, voleurs, prostituées et racisme. Puis elle m'avait conquise avec le sel de nos larmes, une histoire très émouvante se déroulant pendant la Seconde guerre mondiale, où des réfugiés, des soldats et citoyens fuient la guerre en tentant vainement d'embarquer à bord du Wilhelm Gustloff.

Dans Hôtel Castellana, nous nous situons dans les années 1957 à Madrid, en Espagne, à l'heure du règle du général Franco. Daniel Matheson, un jeune Américain, passionné de photographies, suit ses parents à Madrid, de riches industriels venus faire affaire avec Franco et ses sbires. Ils logent à l'hôtel Castellana Hilton, où ils se font servir par Ana, une jeune femme pauvre, qui subit avec docilité la dictature cruelle de Franco.

Comme d'habitude, Ruta Sepetys ancre son récit dans le réel. Cette fois-ci, elle prend appuie dans l'Espagne franquiste, à l'heure de la dictature du général, qui gouverne son pays avec autorité et répression. Afin de christianiser le pays, l'enseignement est confié à l'église, les manifestations des langues et cultures régionales se veulent interdites, le peuple est privé de liberté, obligé d'obéir aveuglément aux directives de Franco.

L'auteure a pris plus de huit ans pour écrire ce roman. Elle s'est longuement documentée sur l'Espagne, ses pratiques, son histoire passée, présente et future, sur ses liens avec les États-Unis, n'hésitant pas à aller séjourner plusieurs fois à Madrid et à interroger patiemment des témoins de ce règne et de cette période de répression.

Elle y découvre de tragiques histoires, dont une qui sera au centre de son roman : le vol d'enfants. Durant les années franquises, près de 30 000 enfants – voire plus – sont portés disparus, retirés à leurs parents pour des raisons idéologiques. Certains sont déclarés comme mort-nés, mais placés dans des familles adoptives franquistes, dont l'idéologie est plus adéquate que celle de leur parent biologique. Retracé avec réalisme dans le livre, on se rend compte avec effroi que le personnel médical, ainsi que les religieuses, étaient de mèche avec ce trafic ignoble. Encore aujourd'hui, plusieurs plaintes ont été déposées et des procès sont en cours pour que les victimes soient indemnisées.

En outre, l'hôtel dans lequel se déroule l'histoire a véritablement existé. C'était un établissement fastueux, grandiose, qui accueillait l'ensemble des Américains venus en Espagne pour les affaires. Dans un pays qui s'isole volontairement, cette ouverture sur le monde et ce lien nouveau avec les États-Unis permettait de penser à une prochaine libération et à une ouverture des frontières.

C'est dans cet hôtel que loge le jeune Daniel, qui va lentement s'émouracher d'Ana, une belle domestique de son âge, qui prend soin de lui et sa famille durant leur séjour. Malheureusement, tout les oppose, de leur statut social à leur style de vie, de leur pays d'origine à leurs traditions. Mais quand l'amour est là, il est difficile de lui résister.

J'ai vraiment été conquise par l'histoire fictionnelle relatée par l'auteure, par son style d'écriture addictif, prenant, passionnant et surtout par l'ambiance qu'elle arrive à créer, nous projetant directement dans cet Espagne des années 1960. de part les faits historiques, mais aussi les traditions, comme la corrida, souvent abordé dans ce récit – sans pour autant que l'auteure prenne partie entre le « pour » et le « contre » de cette pratique espagnole -, les couleurs chatoyantes, les paroles, exotiques, les lieux, tantôt emblématiques ou pittoresques, qui nous immergent dans la réalité espagnole de cette époque.

Pour celles et ceux qui, comme moi, auront été conquis par cette histoire et par les faits historiques qui y sont abordés, Ruta Sepetys a rédigé, à la fin de son livre, une grande bibliographie qui l'a aidée à le rédiger. de plus, vous pourrez y trouver des explications sur certaines recherches qu'elle a entreprise, ainsi qu'un glossaire recoupant les mots espagnols régulièrement utilisés dans le récit. de quoi prolonger un peu plus longtemps le plaisir de cette histoire.

Un roman historique, qui nous plonge dans l'Espagne franquiste des années 1960. Hypnotique, épatant, puissant et terriblement émouvant, je ne peux que vous recommander Hôtel Castellana les yeux fermés !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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« La fillette lui caresse les cheveux.
- Señorita, pourquoi tu pleures ?
Puri secoue la tête et se force à sourire.
Estamos más guapas con la bocca cerreda.
C'est vrai. Nous sommes réellement plus belles avec la bouche fermée. » (Editions Folio - page 477)

Chape de plomb sur L'Espagne. Franco est au pouvoir. C'est le règne de la peur. le silence est salvateur. Mais « le silence est aussi une voix ». Une voix qui attend son heure. Comme peut l'attendre la réalisation de cette idylle impossible née entre un jeune américain fortuné et une femme de chambre de l'hôtel dans lequel il est descendu : l'Hôtel castellana.

Même si le prix en a été élevé pour les opposants au dictateur, patience et longueur de temps ont eu raison de la tyrannie. C'est l'histoire qui nous le dit. Auront-elles raison de l'obstacle à l'amour, il faut pour cela lire cet ouvrage de Ruta Sepetys. Oui, il faut lire cet ouvrage. Il est d'une justesse et une authenticité incroyables.

Cela fait déjà quelques temps que je n'avais été autant en phase avec pareil ouvrage dans mon genre de prédilection : le roman historique. J'ai rarement vu une fiction se fondre aussi naturellement dans les faits authentiques. Une fiction parfaitement maîtrisée par Ruta Sepetys. Elle parvient à susciter l'émotion sans sombrer le moins du monde dans le pathos ou la mièvrerie. le risque était pourtant grand, s'agissant d'enfants souffrant de la funeste entreprise du régime de Franco : le vol d'enfants à leurs parents républicains et leur vente à des fins de purification politique.

« Franco considère les opinions républicaines comme une maladie héréditaire, alors, pour qu'elle soit éradiquée, les enfants doivent être autant que possible élevés par des franquistes. » (page 376).

La construction de l'ouvrage est judicieuse, l'intrigue est entretenue sans aucune baisse de rythme avec ses chapitres courts et ses encarts de notes officielles émanant de différentes sources, dont des témoins de l'époque, qui viennent à l'argumentation et au rappel de la réalité. Et quelle réalité !

L'autrice réussit à auréoler ses personnages d'une forme de pureté, comme si les affres de la guerre les avaient dépouillés de leur vanité sans leur ôter leur fierté. L'intensité dramatique est empreinte de la prudence des humbles. Ça sonne vraiment juste.

L'histoire d'amour impossible qui nait entre Ana et ce client américain est traitée avec beaucoup de pudeur. La sensualité est dans les aspirations contenues. Cette histoire constitue la colonne vertébrale de l'ouvrage, elle lui confère un souffle romanesque maîtrisé qui ne vole en rien la vedette aux faits périphériques. C'est judicieusement construit.

« le peuple obéit parce qu'il est épuisé. Il y a une tension entre l'histoire et la mémoire : certains veulent désespérément se souvenir, mais d'autres veulent désespérément oublier. » (Page 375).

Histoire et mémoire, où se situe ce roman de Ruta Sepetys ? Au juste milieu serait-on tenté de répondre. L'Espagne a eu ce talent d'évoluer vers une transition douce, non revancharde, avec le retour à la démocratie à la mort du tyran. le roman de Ruta Sepetys a le génie de se fondre dans ce contexte comme il a celui de ne pas trahir l'histoire ni de pervertir la mémoire à succomber aux sirènes d'un misérabilisme racoleur.

Je salue la performance de Ruta Sepetys. Elle a su conserver recul et objectivité pour produire un ouvrage d'une grande justesse sur un sujet ô combien délicat et douloureux. En le rehaussant d'une histoire sentimentale touchante, parce que crédible et parfaitement intégrée, elle produit un très bel ouvrage fort bien écrit et construit. Je lui dis bravo.


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Un roman particulièrement plaisant. J'ai vraiment apprécié la lecture de ce roman qui se déroule en grande partie dans le Madrid de l'après-guerre autour du premier Hilton européen. On y croise un futur torero, un jeune américain passionné de photo, une ravissante femme de chambre etc...Et une intrigue intéressante (certes un peu prévisible, mais tout de même bien fichue). L'autrice semble avoir pour ambition de restituer l'ambiance glauque de la dictature de Franco à un moment charnière de son histoire et c'est vraiment l'aspect le plus réussi de roman très romanesque, bien construit, avec de jolis personnages. On imagine volontiers une belle adaptation (sans mauvais jeu de mot, compte tenu de l'intrigue principale du livre) de ce livre au cinéma. L'arrière-plan historique du livre est très solide, l'autrice s'est beaucoup documenté ( à tel point que ses remerciements ressemblent à un générique de film de James Cameron, ce qui est peut-être un peu beaucoup, mais bon elle est polie !). Un ouvrage incroyablement documenté donc.
A noter que le livre était paru tout d'abord en France dans une collection pour la jeunesse, mais Folio a très bien fait de le sortir de manière plus universelle, car le livre ses lit très bien une fois la jeunesse passée. Je le regrette, mais je le constate !
Un plaisir de lecture réel, je signale juste que l'écriture en revanche est très banale. N'enchainez pas avec Hemingway période espagnole, cela risquerait de faire mal....
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En 1936, des militaires nationalistes menés par le général Franco (1892-1975) prenaient les armes contre le gouvernement républicain du Front Populaire issu des urnes. Près de 3 ans et environ 400 000 morts plus tard (estimation très discutée), le camp nationaliste avait conquis le pouvoir, aidé par les fascistes allemands et italiens.
L'absence d'engagement armé des forces militaires espagnoles pendant la seconde guerre mondiale permit au « Caudillo » et à son régime de rester en place après la défaite des puissances de l'Axe en 1945. Il ne put toutefois pas éviter au pays un fort isolement diplomatique et économique. Franco ne put conclure un traité un traité de stationnement de troupes avec les Etats-Unis qu'en 1953, adhérer à l'ONU en 1955, et l'ouverture économique du pays ne se concrétisa qu'à partir des années 1960.
Franco gouverna l'Espagne jusqu'à fin 1974, s'appuyant sur une répression féroce de ses ennemis : ceux qui contestaient sa vision étroite et hiérarchisée de la société (patriarchale, catholique,…), et ceux soupçonnés de sympathies pour les républicains, ainsi que leur descendance…
Dans ce contexte, pendant quatre décennies les autorités politiques et religieuses du pays organisèrent un système d'adoption payante d'enfants volés à leur famille, souvent à leur naissance en indiquant à tort aux parents que leur nouveau-né était décédé.

Dans ce roman historique, l'écrivaine américaine met en scène Daniel Matheson, un jeune texan qui accompagne ses parents lors d'un voyage à Madrid en 1957. Son riche père est venu là pour affaires. Il souhaite que son fils reprenne la gestion de sa lucrative compagnie pétrolière, tandis que le jeune homme rêve de percer dans le milieu du photo-journalisme. Pour Daniel, ce séjour en Espagne sera l'occasion de gagner un prix de photographie qui permettrait de financer lui-même ses études de journalisme, son père refusant de l'aider dans cette voie. C'est compter sans la censure qui interdit toute image risquant de porter atteinte à l'image du pouvoir : dévoiler la pauvreté d'une partie de la population est interdit, de même que montrer la féroce Guardia Civil. Et la rencontre du jeune homme avec la belle Ana, jeune employée de l'hôtel de luxe dans lequel il séjourne en famille lui réserve bien des surprises !

Le retour de la démocratie en Espagne s'est accompagné d'une amnistie de crimes commis pendant la guerre civile puis pendant la dictature. L'histoire des bébés volés en Espagne a été dévoilée tardivement, souvent après la disparition de protagonistes (membres complices des corps médicaux et cléricaux, parents lésés, parents adoptifs), et certaines personnes à la quête de leur origine ont pu bénéficier des progrès de l'analyse génétique. Ruta Sepetys réfléchit avec pertinence sur les problématiques de secrets soulevés par cette Histoire de l'Espagne. Elle questionne aussi habilement l'attitude des démocraties occidentales vis-à-vis de ce pays à l'époque du franquisme. le suspens est présent. Seule la seconde partie de ce roman (les 90 dernières pages sur 610) m'ont paru légèrement en deçà du reste, par excès de grandiloquence sentimentale.
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Livre emprunté il y a quelques jours à la médiathèque et lu très rapidement. Nous sommes en 1957, à Madrid durant la dictature franquiste. Daniel est un jeune hispano-américain de 19 ans qui découvre pour la première fois l'Espagne dont sa mère est originaire. Ils s'installent en famille à l'hôtel Castellana, repère des américains puisqu'en plus situé juste en face de leur ambassade. Daniel est passionné par la photographie et veut en faire son métier au mépris de l'avis de son père qui le voit reprendre les rênes de son entreprise pétrolière. Ana Torres Moreno travaille au Castellana et va se rapprocher de Daniel tout en préservant ses secrets les plus sombres, car rien n'est rose au pays de Franco.

Donc voici un roman classé jeunesse mais qui peut être lu par des adultes. Les personnages sont attachants et l'intrigue bien ficelée, de ce fait les pages se succèdent à une vitesse folle. Et puis il y a le côté historique très intéressant de cette sombre période espagnole. Tout cela est très bien restitué, l'oppression, la peur, la méfiance.

Une belle découverte !
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