AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 33 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avril 1975, après cinq années de guerre acharnée, au Cambodge, les Khmers rouges prennent le pouvoir sur tout le pays, qui s'appellera dorénavant le Kampuchéa Démocratique. Ils dévastent tout sur leur passage, obligent les gens à quitter leur maison, à venir travailler pour eux, soit dans l'armée soit dans les terres. C'est toute une population qui est prise et manipulée par ces soldats que rien ne semble arrêter. C'est une véritable dictature qui s'impose dans ce pays, et pourtant, rien ni personne n'interviendra pendant de longues années...

Séra nous parle de cette guerre, de ces horreurs, de cette population soumise, de ces paysans forcés à travailler et de ces enfants que l'on n'a pas épargnés. Cet album se démarque essentiellement par ce graphisme incroyable, certaines planches pourraient nous faire penser à des photos prises sur le vif. Un dessin rempli d'émotions, de tristesse et de sensibilité retrace cette parenthèse désenchantée de l'histoire que beaucoup semblent avoir oubliée. Les couleurs sombres collent parfaitement à cette période grave.
Séra nous relate les histoires de ceux qui se sont retrouvés au sein de ce conflit et il est bon de se rappeler que cette guerre a fait des millions de morts et qu'elle a laissée des plaies ouvertes à jamais.

En prime, une superbe préface de Rithy Panh (réalisateur du documentaire S-21, la machine de mort Khmer rouge, primé à cannes en 2002) qui ne peut que nous émouvoir et rendre compte de l'horreur bien des années plus tard.

L'eau et la terre, l'air de rien, brille de mille feux!
Commenter  J’apprécie          302
Les vacances d'été approchant , une légitime envie d'ailleurs devrait dès lors vous titiller le passeport . Séra , de son vrai nom Phousséra Ing , vous propose ici le Cambodge . Un autre regard , bien loin de celui des cartes postales estivales fleurant bon l'exotisme et la sérénité bouddhiste .
Cambodgien de naissance ( 24 juin 1961- ) et expatrié en 1975 dès l'arrivée des Khmers Rouges au pouvoir , à défaut de se raconter , il retrace douloureusement les brutales exactions de ces nouveaux dirigeants sanguinaires qui auront irrémédiablement plongé ce pays devenu autarcique aux yeux du monde dans un chaos indescriptible .

Ni juge ni partie , Séra se pose en témoin privilégié pour délivrer cette incroyable BD document .
Un récit fort , poignant et triste , à l'image de cette éprouvante parenthèse historique génitrice de près de deux millions de morts en un peu moins de quatre ans .
Quatre longues années de terreur à plier sous le joug de ces despotes toujours plus enclin à une barbarie journalière semblant ne posséder aucune limite .
Citadins , paysans , soldats , trois castes bien distinctes , trois trajectoires désormais diamétralement opposées , trois regards forcément différents sur ce qu'il convient désormais d'appeler un génocide .
Des rapports oppresseurs / oppressés finement évoqués si tant est qu'un tel drame puisse être de quelque finesse que ce soit...
Séra se fait le porte-parole d'un peuple meurtri dans sa chair et dans son âme sans manichéisme aucun mais avec le pressent désir de rendre hommage à un peuple , à son peuple .

Un graphisme monochrome proprement hallucinant d'authenticité .
Une mise en image ingénieuse laissant la part belle à une voix off judicieuse .
Des textes d'une justesse éblouissante .
Séra est toujours sur le fil , tel un funambule , en sous-tendant plutôt qu'en démontrant . Ni gore , ni ketchup au menu mais la puissance explosive du suggestif , beaucoup plus efficace .
Un superbe et douloureux album au final...

L'Eau et la Terre : l'air de rien , du feu de dieu !
http://www.youtube.com/watch?v=1-SI8RF6wDE
Commenter  J’apprécie          290
C'est compliqué d'écrire une critique et de mettre des étoiles sur un tel ouvrage. le lecteur est envoyé au Cambodge, devenu d'un coup le "Kampuchea démocratique" sous l'assaut des Khmers rouges et de leurs atrocités.
Cette BD est (évidemment) très noire, et retrace le destin de plusieurs personnes, au coeur du génocide cambodgien. Je pense qu'il faut déjà connaître un minimum l'histoire des Khmers rouges pour comprendre toute la BD, mais elle est bien documentée avec des cartes.
On en finit pas de l'horreur qu'a subie la population, et on se rend compte que quel que soit son camp, on meurt de la même façon... C'est poignant et criant de vérité.
Certains dessins sont tellement précis qu'on dirait des photos; il y a là un vrai travail d'artiste, et tellement d'émotions aussi pour décrire l'inadmissible. Malheureusement ce genre de récit est encore tellement nécessaire pour dire "Plus jamais ça."
Commenter  J’apprécie          72
L'eau et la terre propose des récits croisés. Un soldat Khmer, une jeune fille orpheline, des citadins déplacés, des paysans. Tous jetés sur les routes sur l'autel de la "plus pure" des révolutions. Des récits qui se croisent, qui semblent parfois avancer en parallèle, et qui comptent, par le détails, la folie khmère, les massacres et le désespoir. Les lunettes comme signature au bas d'un arrêt de mort. Et la survivance comme malédiction. Car tous ces personnages disent "je ne suis pas mort". Quand tous leurs proches ont disparus, eux restent là, errant, incertains.

Séra propose ici un récit très intéressant, à la fois lucide et pudique, qui sait dire l'horreur sans vulgarité, mais avec une certaine poésie. Ce qui m'a attirée, c'est le dessin. Fouillant parmi les BD de la médiathèque, je suis tombée tout à fait par hasard sur cette oeuvre, et le dessin si beau m'a tout de suite plu. C'est un dessin sublime, dans des tons de sépias ou de verts, qui réussi a être tout ensemble flou, précis, fantômatique, poétique aussi. Je regrette cependant que les personnages m'aient été si peu reconnaissables. de plus, on passe d'un récit à un autre sans transition, et je me suis un peu perdue parfois. Si bien qu'au bout d'un moment, j'ai cessé de chercher qui était qui.

J'ai trouvé très intéressant le procédé d'insérer des cartes illustrant les mouvements de population ainsi que des pages où sont inscrits des proverbes ou slogans Khmers.
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
Commenter  J’apprécie          40
livre de mémoire.
Livre noir, sépia ou sang. Historique, s'attachant à une reconstitution précise et véridique avec des cartes, des faits; Loin de la fantaisie que s'autoriserait une BD.
malgré la noirceur du sujet : la survie sous les khmers rouges une esthétique qui choque presque. comment faire si beau pour parler de mort, de torture et de déportation.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          20
Une bande dessinée sombre, tant par le propos, le texte (illustré quand même par quelques espoirs issus de textes poétiques tirés de la tradition khmère ancienne) que les dessins tout en sépia gris, noirs, bleus et brun-rouge. Quelques cartes au fil du texte, avec une longue légende, illustrent le propos et les déportations. Et l'enfant enrôlé qui grandit et répète comme un leitmotiv » et je ne suis toujours pas mort « . Une histoire dans un pays en huis-clos, la communauté internationale n'est pas (ou quasi pas) mentionnée dans l'ouvrage (et dans la réalité a aussi été d'une grande passivité), seul le Viêt Nam voisin finit par intervenir.
Lien : http://vdujardin.com/blog/se..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (80) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5236 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}