L'idée de partir en expédition cautionnée par l'église offrait pour les hommes de l'époque un attrait exceptionnel !
"Si vous allez en terre sainte avec une noble intention, selon la volonté de Dieu, vous serez sauvés... en massacrant l'ennemi !"
A cette époque, les hommes avaient le sentiment d'être damnés, que le feu de l'enfer les attendait après la mort.
Pour la plupart d'entre eux, l'espérance de vie n'était que de 30 ans.
- la mort les traquait, les obsédait -
C'est pourquoi, ils étaient transcendés par l'opportunité de se libérer de la damnation, de faire refluer le pouvoir de l'enfer et de chercher le salut en ce qu'ils faisaient de mieux :
SE BATTRE !
La foi peut déplacer les montagnes, à l'image de Godefroid qui a vendu son château et tous ses biens afin de former une armée pour aller libérer le tombeau du Christ des mains des infidèles...
Il fallait donner aux barons occidentaux une sainte et noble cause de se battre, tout en muselant les musulmans.
Urbain II l'avait bien compris lorsqu'il donna sa bénédiction à ceux qui partaient pour Jérusalem, guidés par leur seule foi...
...sans interdire explicitement la gloire et les gains financiers.
Le pape offrait ainsi un cocktail habile et détonnant : il offrait le salut, combiné à un espoir de gloire, de terres et de richesses ici-bas.
Je jure de n'avoir plus d'autre souci que la délivrance du Saint-Sépulcre !
Veuille Dieu agréer mon serment en réparation de mes fautes passées !
Je vous le dis, pauvres frères barons et seigneurs de ce sanglant pays de débauche, c'est avec une amertume, une indignation et une honte profondes que je vous vois, vous tous, héros de la chevalerie, vous épuiser en orgies et en luttes fratricides, alors que le tombeau du sauveur est encore et toujours entre les mains des maudits !
Mais Godefroy semble indifférent à cette gloire nouvelle.
Dans son château, il médite, un mal étrange l'accable.
Il ne manque pas d'établir une relation entre la prise de Rome, les déprédations auxquelles se sont livrées ses troupes, et la maladie qui le ronge.
Godefroy comprend alors que les imprudences et les excès d'Henri IV risquent de lui attirer les châtiments du ciel.
Un vrai chevalier, ça boit du vin !
Foi de Godefroid, je vais te couper en rondelles !
Tout enfant de Bouillon devait connaître la vie héroïque de Godefroid de Bouillon !