Ainsi, la forte dépendance des nouveaux-nés vis-à-vis des parents et de la tribu a été l’une des conditions majeures de l’extraordinaire développement de l’entraide. Voilà donc le paradoxe de l’évolution humaine : c’est notre extrême vulnérabilité à la naissance qui a fait la puissance de notre espèce.
Les effets du réchauffement se font déjà sentir dans certaines régions, souvent des régions pauvres qui n’ont pas les moyens de mettre en place des mesures de lutte efficaces. D’autres régions, la plupart riches, sont encore protégées par une « prospérité » qui leur permet de mettre en place des mesures de résilience, mais qui leur fait croire qu’elles peuvent repousser la résolution du problème à plus tard.
Pour être plus précis, nous pensons que, chez les humains, quelle que soit la cohésion d’un groupe, l’individu devrait toujours rester autonome et responsable.
Rien n’est solitaire, tout est solidaire.
L’homme est solidaire avec la planète, la planète est solidaire avec le soleil, le soleil est solidaire avec l’étoile, l’étoile est solidaire avec la nébuleuse, la nébuleuse, groupe stellaire, est solidaire avec l’infini.
Ôtez un terme de cette formule, le polynôme se désorganise, l’équation chancelle, la création n’a plus de sens dans le cosmos et la démocratie n’a plus de sens sur la terre. Donc, solidarité de tout avec tout, et de chacun avec chaque chose. La solidarité des hommes est le corollaire invincible de la solidarité des univers. Le lien démocratique est de même nature que le rayon solaire.
Victor Hugo, Proses philosophiques.
De nos jours, les récits dominants parlent de technologie surpuissante, d’ingéniosité humaine sans limites, de compétition apportant la prospérité, d’une loi du plus fort qui permet de « réussir » sa vie, de l’implacable marché en avant linéaire du progrès, ou au contraire d’une apocalypse brutale et violente. Ces mythes sont toxiques ; en particulier, le mythe de la compétition n’est adapté ni à notre vie en société ni à notre planète.
Chronique d’une mort annoncée, la culture de l’égoïsme corrode lentement la société de l’intérieur (insécurité, inégalité, méfiance...) ainsi que le milieu qui assure sa pérennité.
Plus impressionnant encore, l’être humain, tel un soldat au combat, est simultanément capable d’altruisme et de cruauté extrêmes. Ce n’est nullement incompatible ! Tout dépend de l’endroit où il situe la frontière de ce qu’il considère comme « son » groupe et de l’attitude qu’il adopte à l’égard des autres groupes.
Omniprésente dans le monde vivant, l’entraide est ce qui fait émerger le vivant.
L’entraide au sein d’un groupe est un fragile équilibre qui peut basculer en un clin d’œil. Cela peut arriver même lorsque les individus entretiennent de bonnes relations de réciprocité, même lorsqu’une majorité d’entre eux sont bien intentionnés, et même lorsque tout le monde est parfaitement conscient que l’entraide est profitable au groupe. Il suffit d’un petit nombre d’actes antisociaux pour retirer à la majorité l’envie d’être vertueux.
La compétition sans limite est une invitation - voire une obligation - à une course à l’infini.