La pyramide de Peï, même si elle est implantée au centre de gravité du grand Louvre, ne doit pas être l’arbre qui nous cache la forêt. Malgré toute son extraordinaire richesse symbolique elle n’est qu’un élément d’un temple infiniment plus vaste qui s’appelle le grand Louvre. Car ce que l’on considère, au gré des époques, des modes ou des intérêts comme un palais, un musée, un lieu de promenade ou le décor idéal pour se faire immortaliser le portrait est avant tout et depuis des siècles le temple des initiés. Il est bon de rappeler que les Tuileries et la colonnade du Louvre furent bâties selon la proportion dorée par des architectes initiés.
Depuis au moins trois siècles le Louvre est un sanctuaire de Janus, le dieu des portes du temps et de l’espace. Chaque côté du palais est ainsi percé d’une porte orientée aux points cardinaux. Le palais est à l’intersection d’un axe solsticial et d’un axe équinoxial. L’axe solsticial ou polaire n’est autre que le fameux méridien de Paris* qui frôle la pyramide de Peï. Après avoir longé l’étonnante pyramide algérienne du tombeau de la chrétienne à l’est de Tipasa, l’île de Dragonnera à une encablure de Majorque, être passé à portée de fusil de Rennes-le-château, le méridien se rue sur Paris par Bruère-Allichamps (Cher) considéré comme le centre géographique de France et Bourges, l’antique « Avaricum » capitale des Biturgies, les fameux rois du monde.**
Dans la capitale il passe par le temple solaire de l’Observatoire, le temple lunaire des jardins du Luxembourg avant de traverser le Louvre, continuer par les colonnes de Buren au Palais-Royal ; puis il frôle la plaine du Lendit, l'antique "omphalos" des Gaules, avant de finir sa course terrestre dans les glaces du pôle. Car sa course céleste se poursuit jusqu’à l’étoile polaire, immobile pivot du Ciel autour duquel tourne les constellations et les 36 décans, les dieux terribles du destin.