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sur 192 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une vieille femme, Hemda, vit sans doute ses derniers jours à l'hôpital de Jérusalem. Dans ses divagations, elle revit son enfance dans un kibboutz, son père , excessivement sévère et exigeant , sa mére souvent absente, son mariage avec un homme qu'elle n'aime pas....Elle n'a pas su aimer sa fille Dîna, car elle est venue au monde en même temps que la mort de son pére : " Cela avait formé un noeud gêné et putride qui, à chaque contact gênérait l'effroi...." Elle a adoré son fils , Avner , né deux ans plus tard. Elle le révère toujours....avocat, il s'occupe des bédouins, plaide pour les désarmés et les humiliés ....Il a épousé Salomé, son amour de jeunesse mais ils ne s'aiment plus, il quitte le foyer conjugal.Dina a épousé Amos. Elle renonce à une brillante carrière pour s'occuper de leur fille unique Nitzane, celle- ci adolescente s'êloigne d'elle. Malheureuse , elle décide d'adopter mais son mari refuse......
Tous ces êtres sont déchirés , ils ont construit des vies non désirées,avec des femmes ou des hommes qu'ils n'ont pas pu ou su aimer.....
Autour de l'accompagnement d'une mourante, l'auteure dépeint la quête de l'amour à l'heure des bilans, les relations étranges et mystérieuses tissées entre parents et enfants, tensions, ressentiments , peurs , colères , frustrations....amour?On se glisse dans l'intimité et les névroses des personnages, cela ressemble à un questionnement philosophique, universel qui nous oppresse ....
C'est un ouvrage très dense, à l'écriture pesante, chargée, pointilliste, sans un espace de légèreté ......une œuvre pessimiste, forte, psychologique, qui bouleverse et dérange!
Ce voyage dans la mémoire, les souvenirs, la destinée est poignant , authentique, fouillé, juste, digne, à la lecture difficile et exigeante! A ne pas conseiller à ceux qui n'ont pas le moral! La fin nous réconcilie un peu avec l'espoir !
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Hemda Horowitch,une vieille femme est train de vivre ses derniers jours.Elle se souvient,de son enfance entre une mère absente et un père trop exigeant,de son mariage sans amour.Ses deux enfants,Avner son fils adoré et Dina sa fille mal-aimé,tout deux dans la quarantaine,se relaient à son chevet.La mère,la fille,le fils,tous des êtres malheureux ont construit des vies qu'ils n'ont pas désiré,épousé des hommes ou femmes qu'ils n'ont pas aimé,même si Dina semble aimer(?) encore le sien.C'est d'une tristesse infinie,alourdie par le style d'écriture très dense et très serrée de l'auteur.Beaucoup trop de flash-backs sur les mêmes sujets,lassent et étouffent.Le désamour général qui plane dans le livre est désolant.Il pompe l'énergie du lecteur,du moins valable dans mon cas.On a l'impression d'être dans un sous-marin,étant presque au trois-quart du livre dans les pensées des personnages.Mais j'aime Zeruya Shalev comme ecrivaine(son livre "Théra"est un de mes livres préférés),je dirais que dans l'ensemble elle maintient une parfaite maîtrise de la structure,qu'il y a beaucoup de passages brillants et émouvants et que j'aime bien la Fin!
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Un roman très sombres. Tous les personnages sont en détresse psychologique. Il s'agit d'un bilan d'une vie sans mensonge pour chacun d'entre eux. Ca rend souvent le livre lourd et pesant car il manque un peu d'optimisme, mais c'est ce qui fait à la fois le Livre, le Roman.

Un petit défaut agaçant. Je ne sais pas s'il provient de la traduction mais la répétition de "à l'instar", expression très employé en ce moment, est tellement fréquente qu'elle en devient irritante et gâche certains passage du livre.

Un roman à ne pas lire dans une période de cafard car il n'est pas léger même si l'écriture est très compréhensible et de qualité.
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C'est un livre agaçant, comme un fruit vert ou comme un silex dans la craie qui crisse sur le tableau. C'est un livre attachant, une saga qui a retenu mon attention malgré le thème de l'amour maternel qui ne m'intéresse pas plus que cela.
Avec la minutie d'un entomologiste, l'auteure fouille, dissèque les rapports affectifs. Avec la précision de l'horloger elle démonte les mécanismes qui régissent les désirs, les jalousies, les attachements entre mère et fille, mère et fils. Elle crée tout un monde entre les murs familiers de l'appartement familial. Une chemise de nuit offerte et oubliée, un chat en peluche font émerger tout un monde de souvenirs et parfois de rancoeurs.
Agaçant, parce qu'elle suscite peu d'empathie pour les personnages. Comme elle m'a énervée cette Dina qui éprouve si peu d'affection pour le monde qui l'entoure et qui s'est créé un fantasme de désir d'enfant alors qu'elle ne peut plus en porter. Son amour pour sa fille est plutôt désir de possession, celui pour son mari a-t-il même existé ? Et son frère Avner qui rencontre au chevet de sa mère hospitalisée une image de l'amour dans le couple qui partage le box aux urgences, il en oublie sa mère, sa famille et part à la recherche de ce couple idéalisé. Ici, aussi, on nage en plein fantasme. Salomé, la femme d'Avner, qui a toujours le dernier mot, n'est pas plus sympathique. Hemda la mère non plus.
Agaçant aussi parce qu'elle met à jour des sentiments qui ne sont pas toujours très admirables, des situations inconfortable, pour ses héros mais aussi pour le lecteur qui subit des récits peu aimables comme les vomissements de la jeune anorexique.
Et pourtant, on se sent pris dans l'histoire de cette famille sur 4 générations. La première, celle des pionniers qui voulaient créer un homme nouveau, meilleur, travailleur, dans un kibboutz où chacun recevrait selon ses besoins et donnerait selon ses moyen. Vie exigeante, depuis les premiers pas de l'enfant qui a trébuché devant toute la communauté et ne voulait plus marché. Exigences du père vis-à-vis de sa fille.
« Eux avaient cherché à façonner un être humain nouveau au lieu de s'interroger sur l'avenir de leur fille »
C'est cette vie au kibboutz qui m'a le plus intéressée.
La seconde génération est celle de Hemda, au seuil de l'agonie. Ce qui lui reste de la vie ? L'équilibre entre souvenirs et espérances penche davantage du côté des souvenirs. .
« est-elle la première à remarquer que le plateau de la balance sur lequel sont posés ses souvenirs explose, alors que celui des attentes est léger comme une plume et ne peut que tenter de récupérer ce qui a déjà été ? »
La troisième génération, celle de Dina et d'Avner, atteint la quarantaine. Dina atteint la ménopause. le fait de ne plus pouvoir concevoir d'enfant provoque un inexplicable besoin d'enfant qui va chambouler toute la routine quotidienne. Dina la mal-aimée par sa mère, qui ne se prive pas de lui rappeler, est elle une mère exemplaire pour Nizzane sa fille ? Avner, le trop aimé de Hemda incapable de rompre avec sa femme qu'il n'aime plus, arrivera-t-il à se construire sa vie en dehors du domicile conjugal ? Pourtant, son travail d'avocat des bédouins lui donne plus d'ouverture sur l'extérieur, un prestige, il pourrait sortir de la glue familiale.
J'avais déjà ressenti cette même impression ambivalente à la lecture de Thera qui avait pour thème le divorce. Romans très aboutis mais pas toujours sympathique dans une société dominée par les valeurs familiales.

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Une vieille femme, Hemda, vit sans doute ses derniers jours à l'hôpital de Jérusalem. Dans ses divagations, elle revit son enfance dans un kibboutz, son père excessivement sévère et exigeant, sa mère souvent absente, son mariage avec un homme qu'elle n'aime pas. Elle n'a pas su aimer sa fille Dîna, car elle est née en même temps que son père mourait. Tous ces êtres sont déchirés, ils ont construit des vies non désirées, avec des personnes qu'ils n'ont pas pu ou pas su aimer. Autour de l'accompagnement d'une mourante, l'auteure dépeint la quête de l'amour à l'heure des bilans, les relations étranges et mystérieuses tissées entre parents et enfants, tensions, ressentiments, peurs, colères, frustrations, amour ? On se glisse dans l'intimité et les névroses des personnages, cela ressemble à un questionnement philosophique, universel qui nous oppresse. C'est un ouvrage très dense, où on imagine la vérité vécue, à chaque page.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Au centre de ce livre, il y a Hemda. Ses parents, engagés dans la construction d'Israël, n'ont pas su, n'ont pas pu lui transmettre ce qu'eux-mêmes avaient reçu des générations précédentes, puisqu'elle a été confiée au kibboutz. C'est avec cette blessure au fond d'elle qu'elle a élevé sa fille Dina et son fils Avner. La voilà arrivée à la fin de sa vie. Autour de son lit d'hôpital, le lecteur découvre à la fois les rêves de cette vieille femme et les difficultés qu'éprouvent ses enfants à préserver la vie familiale et professionnelle que chacun a construite.
Le récit est dense, les histoires s'entremêlent. Pourtant le lecteur est captivé. Chacun des personnages le touche. Il éprouve avec eux l'instabilité des sentiments, le doute, la culpabilité mais aussi le désir d'aimer et de rendre service.
Zeruya Shalev nous confie là un roman intense.
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Quel drôle d‘âge, malaisé, soupire-elle, quarante-cinq ans, il fut un temps où les femmes mouraient à cet âge-là, elles terminaient d'élever les enfants et mouraient, délivraient le monde de la présence épineuse de celles qui étaient devenues stériles, enveloppes dont le charme s'était rompu. »

P.27

Quelles paroles violentes, choquantes et qui interrogent déjà notre identité de femme européenne. Je ne peux que m'identifier à cette femme israélienne, ayant à peu près le même âge et quoi, je serai bientôt bonne à jeter. Certaines femmes, qui ont consacré leur vie à leurs enfants dépérissent quand elles ne sont plus fécondes à la lire et que les enfants n'ont plus besoin d'elle surtout si elles n'ont pas une relation pleinement épanouie avec leur conjoint mais je pense que d'autres s'épanouissent, retrouvant une liberté pour s'occuper enfin d'elles. Ce livre interroge sur nos plus belles années, sur la période où tout est possible et sur l'après. Sur le manque de choix, sur la distance que les enfants prennent vis-à-vis des parents même si on leur a tout donné. Il est pertinent car cette réalité est valable ici comme ailleurs. L'auteur parle de personnages en Israël mais la nature humaine reste profondément la même.

« A l'époque où Nitzane avait encore besoin d'elle, elle respirait à pleins poumons, volait parfois l'oxygène de la bouche des passants croisés dans la rue, mais à présent que sa fille la repousse, la blesse volontairement, elle se fiche de l'oxygène, que les autres en prennent autant qu'ils veulent. «
P.27

Dina souffre de solitude. Son mari, journaliste, ne la regarde pas, travaille trop. Il a changé, s'est éloigné.

« Il fut un temps où le contempler la ravissait , elle se sentait elle aussi la propriétaire de cette beauté-là, mais depuis quelques années une force aussi discrète que la dérive des continents les éloigne l'un de l'autre, et maintenant qu'assise sur le sol elle lève le visage vers lui, voilà que la douleur intercostale se renforce, elle voudrait l'attirer à elle et l'obliger à s'asseoir, là, par terre, qu'il remarque sa détresse »
P.93

« […]même son silence avait une présence[…]Elle aimait constater encore et encore combien il était à l'aise en ce monde, justement parce qu'il n'avait besoin d'aucune autorisation[…] »
P.381

« Quel paradoxe épineux que ce besoin d'être plein, songe-t-elle, d'autant que nous sommes justement attirés par celui qui va nous affamer et non par celui qui va nous rassasier, sauf qu'elle a aussi l'impression que quelque chose s'est enrayé dans ce processus mystérieux, dès que l'équilibre a été rompu, le néant, telle une éclipse de soleil , a presque totalement absorbé ce qui existait entre eux[…] «
P.381

Elle est professeur mais n'a jamais réussi à finir sa thèse. Elle voulait un deuxième enfant mais Amos n'était pas pour. Son corps se rappelle maintenant à elle, à 45 ans, elle souffre de bouffées de chaleur. La ménopause. Elle ne pourra jamais plus enfanter. Elle regrette. Sa famille ne voit pas sa souffrance. Elle prend soin d'eux mais qui prend soin d'elle. Personne ne voit sa détresse.

« Les pensées peuvent-elles tuer , les désirs négatifs sont-ils destructeurs? «
P.29

De l'autre côté, on a Hemda, sa mère, qui a fait une chute et dont elle s'occupe avec son frère, Avner, un avocat célèbre. L'avocat des opprimés. Il a perdu l'aura et la verve de ses débuts, ne gagne plus de procès, est de moins en moins reconnu dans la rue. Il est devenu l'ombre de ce qu'il était. le beau jeune homme s'est empâté. Salomé, sa femme, ne cesse de le critiquer devant ses fils et il fuit le domicile autant que possible pour ne pas être sa cible.

« Où ont disparu ses muscles? se demande-t-il en remarquant le parchemin vide que ses bras sont devenus, si elle les tend, ça ballotera sous ses aisselles telles des ailes de chauve-souris. C'est que les êtres humains s'amoindrissent, ils se ratatinent petit à petit, la place qu'ils occupent en ce monde rétrécit proportionnellement à la place qu'occupe le monde en eux,

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Israël.
Hemda la mère vit ses derniers jours et à l'aube de sa mort, elle voit se relayer à son chevet, son fils Adner qu'elle a tant choyé et sa fille Dina qu'elle n'a jamais réussi à aimer.
Ce livre, c'est l'histoire d'un désamour familial, un condensé de la complexité des rapports familiaux entre chaque membre d'une même famille.
Une histoire lourde de ressentiments,
plombée davantage par la densité du récit , constitué de longs chapitres composés de longues phrases.
Je l'ai lu en apnée avec le sentiment d'étouffer comme si l'auteur elle-même l'avait écrit sans respirer, comme étranglée par un sanglot qui lui obstruait la gorge.
C'est un livre lourd, noir, et même si l'écriture est belle, il fut laborieux pour moi d'aller jusqu'au bout.
Je l'ai pourtant lu jusqu'à la fin.
Péniblement.
L'issue était convenue d'avance.
Ce livre est un roman psychologique.
Jamais un rayon de soleil dans la trame.
Même le lac à côté du kibboutz qui hante les souvenirs de la mère reste indéniablement inaccessible.
C'est noir du début à la fin et plus on s'enfonce dans le labyrinthe de l'histoire, plus c'est noir.
Alors que dire vraiment de ce livre si ce n'est que oui j'ai bien aimé mais qu'aussi, il me tardait vraiment de le finir pour passer à quelque chose de plus positif.
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Une femme en fin de vie se souvient de son enfance perdue, au gré des visites de ses deux enfants, qui eux-mêmes se battent chacun avec les démons de leur vie.

Hemda se souvient de son enfance près du lac qu'elle aimait tant, de cette mère qu'elle ne voyait jamais, de ce père trop sévère, de la naissance de son premier enfant qui n'a pas réussi à la rendre mère, puis du deuxième, le fils prodigue qu'elle a tant aimé, le déménagement du kibboutz à l'appartement minuscule de Jérusalem.

Hemda s'en va. Quelques bribes de lucidité la ramènent au monde suffisamment longtemps pour soutenir sa fille, lui donner cet amour qu'elle a réclamé toute son enfance et la guider une première ou dernière fois dans un choix capital, celui de l'adoption. On suit donc Dina dans son désir d'enfant envers et contre son mari, sa fille et ses propres peurs, qui trouve le courage d'aller au bout de sa démarche, avec l'appui de son frère Avner.

Avner est un avocat des droits de l'homme, qui défend les bédouins et toutes les causes perdues. Il se sent piégé dans son mariage, empêtré dans sa vie, vieux et amer. Il lorgne sur sa stagiaire, se demande où est passée sa vie, ce qu'il en reste.

Ce qui reste de nos vies est un joli titre pour évoquer la fin de vie d'un parent qui ne peut plus guider ses enfants, pour l'homme de 45 ans qui ne se reconnaît plus, pour la femme ménopausée qui veut malgré tout un enfant.

L'écriture est fluide. Zeruya Shalev présente ses personnages jusque dans leurs névroses intimes, au point de rendre ce déballage presque dérangeant. Beaucoup de thèmes sont abordés : l'amour parental, ou plutôt le désamour parental, l'usure des sentiments dans un couple, l'incompréhension, la peur de la vieillesse.
Lien : https://desruesetdeslivres.w..
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pas mal de longueurs mais une vrai poésie qui pousse à le lire jusqu'au bout.
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