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Après "La fille qui marchait sur l'eau" paru en 2004, "Les Derniers Flamants de Bombay" est le second roman de l'écrivain indien Siddharth Dhanvant Shanghvi.
Disponible dès aujourd'hui en librairie, il est publié par les Editions des Deux Terres.

Photographe pour le "India Chronicle", Karan Seth est chargé par son patron de photographier Samar Arora, jeune pianiste à la retraite, pour un article consacré aux musiciens oubliés.
Suite à une série de clichés pris sur le vif, le jeune photographe réussit à obtenir une séance-photo officielle au domicile de Samar.
Si Karan ne semble pas prendre particulièrement en sympathie ce dandy excentrique et encore moins son amant américain Leo, il se lie d'amitié avec sa meilleure amie Zaïra, l'actrice fétiche du tout Bollywood.
Fidèle à son ambition de rassembler des archives photo de Mumbai, Karan se laisse convaincre par Zaïra de se rendre dans le quartier de Chor Bazaar pour y dénicher un fornicateur de Bombay.
Au cours de sa quête, Karan tombe sous le charme de Rhéa Dalal, une potière aussi intrigante que mariée...
Alors que les destins des uns et des autres semblent se fixer, Zaïra se fait assassiner dans un bar. Une tragédie débouchant sur un procès qui marquera bien des esprits...

Loin du guide touristique vantant la splendeur du Taj Mahal ou les multiples saveurs du poulet tandoori, "Les Derniers Flamants de Bombay" offre un regard plutôt pessimiste de l'Inde.
Divisé en 3 parties (pré-meurtre, procès, post-procès), ce roman glisse de la description d'un paysage bollywoodien habité par des figures aussi futiles qu'exubérantes au portrait d'un pays pollué, surpeuplé, animé par des tensions internes, intolérant et corrompu par un pouvoir qui semble intouchable.
Largement inspiré par l'assassinat de Jessica Lall qui avait défrayé la chronique indienne en 1997 ( et pour lequel le meurtrier vient seulement d'être condamné il y a quelques mois), le meurtre de Zaïra amorce une dénonciation des multiples magouilles entourant l'affaire.

Malheureusement, c'est là le seul aspect du livre ayant réussi à susciter mon intérêt.
Si j'appréciais les personnages et leur répondant dans la première partie, je n'ai pas été touchée par cette mélancolie ambiante qui les pousse à partir à la dérive et à fuir à la moindre occasion.
Qui suis-je ? Où vais-je? J'ai eu l'impression que ceux-ci ne faisaient que tourner en rond.

La surabondance d'allusions au sexe a sans nul doute largement contribué à ma difficulté à prendre ces personnages au sérieux...

J'ai également relevé plusieurs flashsback superflus et pas mal de lourdeurs dont je ne sais au juste si elles relèvent d'une mauvaise traduction ou d'une fantaisie stylistique de l'auteur.

Il faut dire que ce roman m'est parvenu il y a deux mois sous la forme d'épreuves non corrigées.
Peut-être a-t-il entre-temps fait l'objet de modifications. Pour ma part, cette version-ci est loin d'emporter ma totale adhésion...
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Photographe talentueux, Karan Seth arrive à Bombay et découvre avec fascination certaines de ses figures phares de la société : Samar a laissé tomber le piano et partage sa vie avec l'américain Leo; Zaira est une star de Bollywood harcelée par le fils d'un ministre, et Rhea, bien qu'attachée à son mari, noue une relation amoureuse avec Karan.



La vie grouillante de Bombay, diurne aussi bien que nocturne, est bien croquée, c'est souvent acide, parfois poétique, et on rêve de découvrir ces photos que Karan inspiré prenait au fil de ses promenades dans des rues de la ville.

Le procès de l'assassin de Zaira (non, je ne spoile pas, on le sait vite) sera le prétexte à peindre la corruption régnant au plus haut niveau du gouvernement. L'auteur y va sans complexes et c'est réussi quoique choquant évidemment.



Malheureusement les amours agitées de Karan m'ont laissée de glace, et les dialogues souvent hystériques entre les personnages en général, ainsi que l'humour parfois "limite" ont rapidement eu raison de ma patience et j'ai eu du mal à terminer le roman.





"La jubilation suinta de Natasha comme une goutte de sperme précoce"(p 18) Une phrase repérée par d'autres lecteurs et qui a tout pour devenir culte, non?



Page 100, pour le rapprochement Karan-Rhea, j'ai entrevu l'espoir d 'une incursion au royaume d'Harlequin avec ce "mais c'était plus fort qu'eux, un désir profond comme un canyon", ai découvert que Karan révèle "une chair ferme et tendue, des épaules parfaites, un ventre plat" et "des cuisses musclées", ses mouvements furent "athlétiques, confiants", etc etc, pour le reste et aussi les détails torrides entre Karan et une autre copine, plus loin dans le roman, je vous laisse le découvrir tout seuls, petits coquinous.



Ensuite j'ai joué les méchantes (il fallait bien s'accrocher, non?), et j'ai noté quelques passages dont:

Zaira pensant à Karan : "Les premiers temps de sa relation avec Samar lui rappelaient la mousson: de violentes bourrasques avaient ouvert les portes verrouillées de son âme avec une rage titanesque"

"Parfois, l'amour était un gros camion conduit à toute vitesse sur une autoroute, et l'on n'était qu'une mouffette sur son chemin."



Pourtant... le roman s'étend sur une quinzaine d'années, et il finit par prendre une tonalité plus grave, plus mélancolique et apaisée, le style parait meilleur et enfin on peut s'attacher aux personnages... La fin est très belle...


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L'amour avec un grand A, ça n'existe pas. Ou plutôt si, puisqu'on peut en rêver, et passer sa vie à le fuir ou se laisser tenter. Karan Seth, le fil rouge de ce livre au charme ensorcelant, va changer la vie des personnes qu'il va rencontrer au long des dix années qui jalonnent le récit. Qu'il s'agisse de Rhea, l'épouse d'un riche homme d'affaires, rencontrée au hasard d'une visite à un bazar de Bombay, ou de Samar, un célèbre pianiste brûlant sa vie, et son talent, au sein de la jetset, ou bien d'autres encore, tous ces personnages vont voir leur destin basculer et abandonneront les faux-semblants qui ont régi leur vie d'avant. Dans ce roman flamboyant, pétri d'une poésie admirablement rendue par la traduction, Siddhart Dhanvant Shanghvi analyse les rapports subtils qui unissent les habitants d'une mégapole de l'Inde d'aujourd'hui. Au-delà, c'est bien de l'humanité tout entière qu'il s'agit pourtant. La lecture de ce livre m'a laissé pantois, tant il est criant de vérité, sur l'amour, le désir, la haine aussi, et sur l'art, bref sur tout ce qui anime notre vie…
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Karan a quitté sa ville montagneuse pour venir vivre à Bombay. Son but premier était de rassembler des photographies d'archives de la ville et son métier de photographe dans un célèbre magazine a uniquement vocation de lui fournir des roupies. Lors des nombreuses missions qui lui a été données, il devait réussir à photographier Samar, un jeune pianiste virtuose qui a quitté précipitamment la scène musicale et médiatique. Heureusement pour Karan, grâce à cette mission qu'il réussit avec brio grâce à son talent, les portes d'un Bombay accessibles qu'à une poignée de de privilégiés lui sont ouvertes. le Bombay des strass et des paillettes, le Bombay superficiel et provocateur.
Il devient l'ami de Saran mais surtout de la star Bollywood Zaira qui deviendra une amie très proche. Mais cette dernière se fera assassinée par un harceleur et commencera pour ses amis, une vie infernale qui ne fera que par s'amplifier avec le fiasco du procès.
"Les derniers flamants de Bombay" nous fait plonger de plain-pied dans Bombay côté faste de la ville et un tantinet superficiel. Y est dépeint à titre d'exemple la recherche de soit, les relations complexes de l'amitié, l'homosexualité, l'homophobie, le harcèlement mais surtout le fort pouvoir de la corruption qui a lui seul peut démonter tout un procès et entraîner avec un lui un sillon d'incompréhension. L'auteur s'est inspiré d'un fait réel, le meurtre de la star bollywoodienne Jessica Lal assassinée dans les mêmes conditions que Zaira en 1999 et le scandale du procès du meurtrier.
J'ai trouvé sa lecture assez agréable, sincèrement je ne pensais pas que j'apprécierais autant le livre, pensant qu'il restait seulement basé sur le monde de Bollywood. On peut certes d'emblée deviner que Zaira se fera assassiner, que le procès sera un véritable fiasco mais le reste de l'histoire restera une surprise. L'on peut peut-être regretter que la dernière partie soit si confuse.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Karan a quitté sa ville montagneuse pour venir vivre à Bombay. Son but premier était de rassembler des photographies d'archives de la ville et son métier de photographe dans un célèbre magazine a uniquement vocation de lui fournir des roupies. Lors des nombreuses missions qui lui a été données, il devait réussir à photographier Samar, un jeune pianiste virtuose qui a quitté précipitamment la scène musicale et médiatique. Heureusement pour Karan, grâce à cette mission qu'il réussit avec brio grâce à son talent, les portes d'un Bombay accessibles qu'à une poignée de de privilégiés lui sont ouvertes. le Bombay des strass et des paillettes, le Bombay superficiel et provocateur.
Il devient l'ami de Saran mais surtout de la star Bollywood Zaira qui deviendra une amie très proche. Mais cette dernière se fera assassinée par un harceleur et commencera pour ses amis, une vie infernale qui ne fera que par s'amplifier avec le fiasco du procès.

"Les derniers flamants de Bombay" nous fait plonger de plain-pied dans Bombay côté faste de la ville et un tantinet superficiel. Y est dépeint à titre d'exemple la recherche de soit, les relations complexes de l'amitié, l'homosexualité, l'homophobie, le harcèlement mais surtout le fort pouvoir de la corruption qui a lui seul peut démonter tout un procès et entraîner avec un lui un sillon d'incompréhension. L'auteur s'est inspiré d'un fait réel, le meurtre de la star bollywoodienne Jessica Lal assassinée dans les mêmes conditions que Zaira en 1999 et le scandale du procès du meurtrier.
J'ai trouvé sa lecture assez agréable, sincèrement je ne pensais pas que j'apprécierais autant le livre, pensant qu'il restait seulement basé sur le monde de Bollywood. On peut certes d'emblée deviner que Zaira se fera assassiner, que le procès sera un véritable fiasco mais le reste de l'histoire restera une surprise. Par contre, la dernière partie est malheureusement trop brouillonne.
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Inspiré d'un fait divers sordide, l'auteur nous livre un portrait ambivalent de Bombay. D'un côté la splendeur d'une ville colorée et parfumée, propice à la réussite et aux rencontres. de l'autre, une ville en perdition, rongée par la corruption et le crime.
Un récit en trois temps, dépaysant, et agréable à lire, malgré des longueurs et des personnages parfois agaçants.
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Mon avis:

L'histoire de ce roman est assez passionnante même si l'on y retrouve des ingrédients classiques (amour, adultère, jalousie, homosexualité....).

J'ai surtout apprécié la description des liens d'amitié entre les personnages (Samar, Zaira et Karan).

Ce roman illustre une fois de plus la corruption en Inde pendant le gouvernement du parti du peuple hindou et la guerre des différentes communautés de l'Inde.

Il est dommage que l'environnement géographique et social ne soit pas davantage mis en valeur, ce qui aurait pu être facile grâce au talent de photographe de Karan. Certes, on profite un peu de ses recherches et de ses clichés mais très vite les histoires d'amour et la vie de la jet-set indienne reprennent le pas sur l'environnement.

Le livre est construit en trois parties. La première nous présente les personnages, il ya alors peu d'émotion et d'attache. Ensuite, l'auteur entre dans le récit des évènements structurants ( assassinat de Zaira, le procès, la relation entre Karan et Rhéa...). c'est la partie la plus intéressante car l'auteur évoque la vie sociale en Inde avec la corruption, la place des femmes et le jugement de l'homosexualité.

Enfin, la dernière partie est émouvante grâce à la force de l'amitié entre Karan et Samar mais elle est aussi un peu rapide et superficielle. Je regrette la façon dont se termine le livre dans le flou et l'étrangeté d'une inondation meurtrière.

Le point le plus fragile du livre est le style qui est très neutre. il ya quelques phrases étranges, de temps à autre des mots vulgaires inopinés et surtout des devises très futiles, notamment dans la bouche de Samar.

" Un jour, tu découvriras que seule la fin du monde est la fin du monde.

" Ce qu'on aime, on peut le sauver."

Donc, e, résumé, je dirais que c'est une histoire d'amour et d'amitié, sous fond de corruption, assez classique mais que le style ne parvient pas à mettre en valeur.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Karan Seth, un tout jeune homme, a quitté son village natal pour tenter sa chance, photographe en devenir, dans l'immense et grouillante Bombay. Ses ambitions sont à la hauteur du but qu'il s'est fixé, saisir à travers l'objectif l'essence même de cette mégapole aux multiples visages, sa nature profonde, la fixer le temps d'une pose sur le papier, avant que tout ne change et disparaisse, peut-être... Les archives de Bombay, pas moins.

Engagé dans une agence de presse, il se retrouve promu «paparazzi», travail alimentaire au demeurant, mais au premier abord seulement. Sa première proie, un pianiste aussi génial qu'excentrique, un dandy qui aurait délaissé le piano et la musique pour la vie nocturne et ses excès, entrecoupée de longs moments de réclusion et de solitude. Mais Samar Arora, c'est son nom, n'est pas facile à traquer, le jeune photographe le retrouve néanmoins à une soirée où l'artiste comme un fait exprès se met à danser sur le bar, Karan le mitraille... Il le rencontrera peu après, comme il croisera la route de la célèbre Zaira, jeune et magnifique star de Bollywood. Une amitié naît presque aussitôt entre eux trois, inespérée, intense.... Trio improbable et que tout sépare. Amitié amoureuse qui ne dit pas son nom. Ces trois-là sont liés pour la vie, jusqu'au meurtre. le meurtre de Zaira mortellement touchée par un amoureux éconduit. Sordide...

Et le roman ne fait que commencer, n'en est presque qu'à ses balbutiements, car Siddarth Dhanvant Shanghvi vous emporte bien vite dans ce récit qui pourrait bien s'apparenter à une fresque par l'opulence des détails et des rebondissements. Histoire d'amour, de mort, de corruption et de perte.
Sans concession il épingle la nouvelle Bombay qui n'a rien à envier à l'ancienne, certes la société indienne semble bien s'être «émancipée», mais elle garde en elle, tenaces, tous les préjugés et les injustices dont elle fut et est toujours victime.
Le procès du meurtrier de Zaira est une mascarade... Mais bien au-delà de la critique sociale ou politique, la force du roman de Shanghvi réside à mon avis dans l'étonnante fulgurance qui saisit in fine ses personnages, pourtant bien malmenés par la vie. Tous connaissent, ont connu ou connaîtront, d'une façon ou d'une autre, la PERTE dans ce qu'elle a de plus cruel, perte d'un amour, d'un être aimé, d'un enfant, d'une amitié.
Perte pouvant conduire à la folie, à l'image de la vieille femme saisie au vol par l'objectif de Karan, les yeux perdus, délirante, transie de douleurs...
Perte et rédemption, quand les yeux et le coeur se desillent pour toucher l'essentiel....
Comment font les derniers flamants de Bombay pour survivre dans un marécage au beau milieu d'une mégapole qui les repousse toujours un peu plus loin ? Où iront-ils, plus tard, alors qu'ils ont tout perdu ?
Peu à peu, lentement, douloureusement, c'est ce que découvriront, les uns après les autres les personnages de ce roman au charme quasi envoûtant. La réponse est là, justement, après la perte. Et c'est très émouvant.

Un livre qui se dévore d'une traite et avec beaucoup d'émotion, porteur d'une certaine sagesse que l'on se plait à méditer, la dernière page tournée.


Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Karan Seth est photographe. Il a un talent énorme et en attendant de réaliser le projet qui lui tient à coeur, il travaille pour le magazine India Chronicle. Son chef, Iqbal Syed, lui demande de prendre des photos de Samar Arora, un jeune pianiste très prometteur qui a tout plaqué un jour, en plein concert aux États-Unis. Il est difficile de l'approcher, mais Karan y arrive et découvre alors le monde de la jet-set de Bombay. Grâce à Samar, il fait la connaissance de Zaira, une magnifique actrice indienne, la meilleure amie de Samara, avec qui il devient très ami. Il rencontre aussi Rhea, une femme mariée, avec qui il a une affaire. L'existence de Karan et de son entourage est bouleversée le jour où Zaira est assassinée.

Le roman est découpé en trois parties. Dans la première, nous faisons la connaissance de Karan et des différentes personnes qu'il rencontre. Nous découvrons la jet-set et ses people. La partie suivante débute après le meurtre de Zaira et tout au long de cette deuxième partie, nous suivons le procès. On découvre une Inde plus que corrompue, où les personnes ayant le pouvoir et l'argent peuvent rendre des gens innocents. « en Inde, la corruption ne polluait pas l'atmosphère, elle était l'atmosphère. » On assiste à la déchéance de Karan et de Samar. Enfin, la troisième partie est une sorte d'épilogue nous montrant comment les différents personnages arrivent à être enfin en paix (enfin, tout étant relatif !)

Je dois avouer que j'ai trouvé la première partie affligeante. L'auteur s'évertue à agrémenter son écriture de métaphores que j'ai trouvé la majorité du temps trop lyriques, trop empruntées, à la limite du ridicule. « Approchant, il pénétra dans la cosmologie privée de sa curiosité éhontée. » le point d'orgue, page 100 : (yeux chastes s'abstenir !) « Saisissant ses hanches, elle l'attira à lui, puis le repoussa, arrêtant son gland à l'orée de sa chose cachée. » Et le bouquet final (c'est le cas de le dire) à la page suivante : « il était sur le point de jouir. Elle la reçut en experte, son épaisse pluie d'un orage furibond. » Je dois avouer que là, j'étais à l'orée d'abandonner ce roman. :)

Mais finalement, j'ai persévéré, poussée par la curiosité de voir jusqu'où l'auteur souhaitait emmener son lecteur (car Zaira n'était toujours pas morte comme c'était annoncé en quatrième de couverture). Les deuxième et troisième parties sont moins mauvaises que la première, le style devient moins métaphorique, mais on a quand même droit à de merveilleuses petites perles comme « Elle agita le quiqui de son mari » ou « de joyeux drilles installés à une table circulaire, sans doute défoncés, dégageant une énergie charmeuse, pulsant avec toute l'assurance obscène d'une érection. »

Le style de Siddharth Dhanvant Shanghvi m'a tellement exaspéré dans la première partie qu'il m'était impossible de prendre ce roman au sérieux, malgré son sujet et sa dénonciation de la corruption indienne. Et donc, il m'a été impossible de m'attacher aux différents personnages, je n'ai éprouvé aucune empathie pour eux. Rien dans ce roman n'a suscité mon intérêt finalement…
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Karan SETH est un provincial, monté à Bombay pour fuir une partie de son enfance et se donner les moyens de ses ambitions photographiques. (...) Pour vivre il devient photographe people et doit faire un reportage sur un pianiste parti, en pleine gloire, jouer l'ermite mondain, Samar ARORA. En suivant sa cible, il rencontrera Zaira, l'actrice bollywoodienne en vogue. Leurs rencontres sont inattendues et sont même presque hors de propos et pourtant Karan entre dans ce cocon que Samar, son amant Léo et Zaira ont fabriqué autour d'eux. Une famille de réconfort, de confidence, de réflexions intellectuelles et d'honnêteté.
En fouillant dans cette ville bondée, mystérieuse et odorante, Bombay, à la recherche d'un objet/défi d'une amitié naissante, Karan rencontre une femme perdue dans sa vie, Rhea DALAL. Karan connaitra l'amour charnel, passionnel, avec cette femme mariée. C'est peut-être mon bémol... un peu trop de charnel quand le sensuel suffisait.

Le livre est tranchant, peut-être un peu caricatural et pourtant j'ai aimé. Il y a d'abord ce choc des cultures que nous présente l'auteur, choc entre cette Inde bollywoodienne qui bouge, jeune, mondaine, clinquante et superficielle, et ce jeune homme humble et travailleur accompagné par ses personnages en marge, dans les excès mais aussi dans une profonde révolte. Une solitude dans la multitude...
Puis avec le drame, un meurtre sordide, Zaira tuée lors d'une inauguration mondaine par un fils de ministre éconduit, le livre ouvre une seconde partie plus lourde, plus "écoeurante" avec la justice indienne, la corruption, les à-priori indiens. Les coulisses d'un jugement apparaissent dans toute leur horreur. Mais bien plus qu'une peinture de la société, ce sont les personnages et leurs humeurs qui donnent à ce roman toute son importance. Karan, Samar et même Rhéa prennent une épaisseur, une noirceur. Les illusions sont perdues et nous suivons Karan et Samar en perdition. La vie devient une multitude d'échecs. Et oui il y a quelques détails extrêmement sordides et peut-être de trop dans ce roman mais n'est-ce pas juste une forme de manifestation d'une culture indienne en proie aux meilleurs mais aussi à la mort comme aspect plus présent, plus visible que dans notre société ?

C'est avec la troisième partie que le livre prend son ampleur. Les amitiés et les amours se délitent et deviennent autres. L'homosexualité bordée comme une originalité mondaine entre cet indien et cet américain, Samar et Léo, laisse place à une autre forme plus sous-jacente. Les nuances sont nombreuses: un préjugé, une honte, une infection, une descente aux enfers et une passion... puis une amitié de tous les malheurs, de toutes les désillusions, un rapprochement envers et contre tout. le sida apparait aussi en filigrane, pas comme un détail mais bien une forme de marque de la vie, une empreinte de la perte.

En plus de l'histoire en tant que telle, le rapport aux arts m'a émue. Ils sont mis à l'honneur dans ce roman, même s'ils restent ici comme inachevés (...). Pour chacun, l'art se doit de révéler, d'aider l'artiste ou l'artisan à entrevoir autrement la vie. L'art a une éthique, une grandeur, apporte une étincelle dans les yeux et la vie et se veut, utopiquement, être le sauveur.
C'est cet art photographique, ce don de Karan, fulgurant et brut, qui apporte une ligne directrice au récit et offre un espoir. (...)
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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