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L'amour avec un grand A, ça n'existe pas. Ou plutôt si, puisqu'on peut en rêver, et passer sa vie à le fuir ou se laisser tenter. Karan Seth, le fil rouge de ce livre au charme ensorcelant, va changer la vie des personnes qu'il va rencontrer au long des dix années qui jalonnent le récit. Qu'il s'agisse de Rhea, l'épouse d'un riche homme d'affaires, rencontrée au hasard d'une visite à un bazar de Bombay, ou de Samar, un célèbre pianiste brûlant sa vie, et son talent, au sein de la jetset, ou bien d'autres encore, tous ces personnages vont voir leur destin basculer et abandonneront les faux-semblants qui ont régi leur vie d'avant. Dans ce roman flamboyant, pétri d'une poésie admirablement rendue par la traduction, Siddhart Dhanvant Shanghvi analyse les rapports subtils qui unissent les habitants d'une mégapole de l'Inde d'aujourd'hui. Au-delà, c'est bien de l'humanité tout entière qu'il s'agit pourtant. La lecture de ce livre m'a laissé pantois, tant il est criant de vérité, sur l'amour, le désir, la haine aussi, et sur l'art, bref sur tout ce qui anime notre vie…
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Karan a quitté sa ville montagneuse pour venir vivre à Bombay. Son but premier était de rassembler des photographies d'archives de la ville et son métier de photographe dans un célèbre magazine a uniquement vocation de lui fournir des roupies. Lors des nombreuses missions qui lui a été données, il devait réussir à photographier Samar, un jeune pianiste virtuose qui a quitté précipitamment la scène musicale et médiatique. Heureusement pour Karan, grâce à cette mission qu'il réussit avec brio grâce à son talent, les portes d'un Bombay accessibles qu'à une poignée de de privilégiés lui sont ouvertes. le Bombay des strass et des paillettes, le Bombay superficiel et provocateur.
Il devient l'ami de Saran mais surtout de la star Bollywood Zaira qui deviendra une amie très proche. Mais cette dernière se fera assassinée par un harceleur et commencera pour ses amis, une vie infernale qui ne fera que par s'amplifier avec le fiasco du procès.
"Les derniers flamants de Bombay" nous fait plonger de plain-pied dans Bombay côté faste de la ville et un tantinet superficiel. Y est dépeint à titre d'exemple la recherche de soit, les relations complexes de l'amitié, l'homosexualité, l'homophobie, le harcèlement mais surtout le fort pouvoir de la corruption qui a lui seul peut démonter tout un procès et entraîner avec un lui un sillon d'incompréhension. L'auteur s'est inspiré d'un fait réel, le meurtre de la star bollywoodienne Jessica Lal assassinée dans les mêmes conditions que Zaira en 1999 et le scandale du procès du meurtrier.
J'ai trouvé sa lecture assez agréable, sincèrement je ne pensais pas que j'apprécierais autant le livre, pensant qu'il restait seulement basé sur le monde de Bollywood. On peut certes d'emblée deviner que Zaira se fera assassiner, que le procès sera un véritable fiasco mais le reste de l'histoire restera une surprise. L'on peut peut-être regretter que la dernière partie soit si confuse.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Karan a quitté sa ville montagneuse pour venir vivre à Bombay. Son but premier était de rassembler des photographies d'archives de la ville et son métier de photographe dans un célèbre magazine a uniquement vocation de lui fournir des roupies. Lors des nombreuses missions qui lui a été données, il devait réussir à photographier Samar, un jeune pianiste virtuose qui a quitté précipitamment la scène musicale et médiatique. Heureusement pour Karan, grâce à cette mission qu'il réussit avec brio grâce à son talent, les portes d'un Bombay accessibles qu'à une poignée de de privilégiés lui sont ouvertes. le Bombay des strass et des paillettes, le Bombay superficiel et provocateur.
Il devient l'ami de Saran mais surtout de la star Bollywood Zaira qui deviendra une amie très proche. Mais cette dernière se fera assassinée par un harceleur et commencera pour ses amis, une vie infernale qui ne fera que par s'amplifier avec le fiasco du procès.

"Les derniers flamants de Bombay" nous fait plonger de plain-pied dans Bombay côté faste de la ville et un tantinet superficiel. Y est dépeint à titre d'exemple la recherche de soit, les relations complexes de l'amitié, l'homosexualité, l'homophobie, le harcèlement mais surtout le fort pouvoir de la corruption qui a lui seul peut démonter tout un procès et entraîner avec un lui un sillon d'incompréhension. L'auteur s'est inspiré d'un fait réel, le meurtre de la star bollywoodienne Jessica Lal assassinée dans les mêmes conditions que Zaira en 1999 et le scandale du procès du meurtrier.
J'ai trouvé sa lecture assez agréable, sincèrement je ne pensais pas que j'apprécierais autant le livre, pensant qu'il restait seulement basé sur le monde de Bollywood. On peut certes d'emblée deviner que Zaira se fera assassiner, que le procès sera un véritable fiasco mais le reste de l'histoire restera une surprise. Par contre, la dernière partie est malheureusement trop brouillonne.
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Un des grands défauts de bon nombre de romans contemporains est de ne pas savoir tenir la distance. Une bonne idée de départ, un début prometteur et puis ..., tout s'effiloche. Les derniers flamants de Bombay, de l'indien Siddharth Dhanvant Shanghvi, est à l'opposé : une mauvaise entame, superficielle et vulgaire, une lente amélioration et deux cents dernières pages nostalgiques et profondes qui laissent une impression positive. Inspiré par le meurtre de Jessica Lall, mannequin célèbre, le livre utilise des éléments du fait divers qui donnent à la fiction un parfum réaliste de l'Inde d'aujourd'hui, tout en s'en échappant par la vertu du romanesque.

Acte 1 : un jeune provincial débarqué à Bombay découvre la vie trépidante et délurée de la communauté des People. Superficialité et vanité dominent cette première partie du livre accentuées par le style très relâché de Shanghvi qui se fait à l'occasion trivial, agrémenté de scènes à la imite de la pornographie. Sans doute une volonté de provocation de l'auteur, mais d'un intérêt littéraire restreint. Un vrai supplice.

Acte 2 : après l'assassinat de Zaira, star de Bollywood, commence le procès de son assassin présumé, le fils d'un politicien en vue. Changement de ton : le roman se fait pamphlet, dénonçant la corruption généralisée de la société indienne et la façon dont le pouvoir et l'argent peuvent faire dévier le cours de la justice. Outre l'aspect documentaire, puisque la plupart des faits relatés sont réels, les personnages principaux s'étoffent et ne sont plus réduits à l'état de pantins dont les seules préoccupations ne sont pas que de faire la fête et de parader. L'intérêt renaît et s'aiguise.

Acte 3 : le temps a passé. Les héros ont vieilli de quelques années, ont connu la maladie, la mort de proches, l'exil ... L'heure est au désenchantement et le livre décolle enfin, révèle sa vraie nature, pessimiste et mélancolique, sur un mode bien plus ambitieux. le ton se fait grave et, malgré quelques facilités dans les dialogues, s'épanouit dans une vision plus large et pertinente des contradictions sociales d'un pays en pleine mutation.

Il faut un certain temps pour s'apercevoir que le vrai sujet du roman est Bombay, devenue Mumbai au cours des dernières années. Ville de tous les excès et de tous les extrêmes. Les pages qui décrivent sa beauté funeste et souvent mortifère sont les plus remarquables du livre. Les derniers flamants de Bombay n'est pas un roman tranquille. Construit sur trois étages, il agace souverainement avant de séduire. Les sentiments assez partagés que l'on éprouve à sa lecture ressemblent à ceux que l'on a en visitant l'Inde. Ce mélange de pourriture et de splendeur qui désoriente nos sens d'occidentaux. En cela, le livre est sans l'ombre d'un doute un ouvrage 100% indien. Irritant et passionnant dans la richesse de sa palette.
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Inspiré d'un fait divers sordide, l'auteur nous livre un portrait ambivalent de Bombay. D'un côté la splendeur d'une ville colorée et parfumée, propice à la réussite et aux rencontres. de l'autre, une ville en perdition, rongée par la corruption et le crime.
Un récit en trois temps, dépaysant, et agréable à lire, malgré des longueurs et des personnages parfois agaçants.
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Karan SETH est un provincial, monté à Bombay pour fuir une partie de son enfance et se donner les moyens de ses ambitions photographiques. (...) Pour vivre il devient photographe people et doit faire un reportage sur un pianiste parti, en pleine gloire, jouer l'ermite mondain, Samar ARORA. En suivant sa cible, il rencontrera Zaira, l'actrice bollywoodienne en vogue. Leurs rencontres sont inattendues et sont même presque hors de propos et pourtant Karan entre dans ce cocon que Samar, son amant Léo et Zaira ont fabriqué autour d'eux. Une famille de réconfort, de confidence, de réflexions intellectuelles et d'honnêteté.
En fouillant dans cette ville bondée, mystérieuse et odorante, Bombay, à la recherche d'un objet/défi d'une amitié naissante, Karan rencontre une femme perdue dans sa vie, Rhea DALAL. Karan connaitra l'amour charnel, passionnel, avec cette femme mariée. C'est peut-être mon bémol... un peu trop de charnel quand le sensuel suffisait.

Le livre est tranchant, peut-être un peu caricatural et pourtant j'ai aimé. Il y a d'abord ce choc des cultures que nous présente l'auteur, choc entre cette Inde bollywoodienne qui bouge, jeune, mondaine, clinquante et superficielle, et ce jeune homme humble et travailleur accompagné par ses personnages en marge, dans les excès mais aussi dans une profonde révolte. Une solitude dans la multitude...
Puis avec le drame, un meurtre sordide, Zaira tuée lors d'une inauguration mondaine par un fils de ministre éconduit, le livre ouvre une seconde partie plus lourde, plus "écoeurante" avec la justice indienne, la corruption, les à-priori indiens. Les coulisses d'un jugement apparaissent dans toute leur horreur. Mais bien plus qu'une peinture de la société, ce sont les personnages et leurs humeurs qui donnent à ce roman toute son importance. Karan, Samar et même Rhéa prennent une épaisseur, une noirceur. Les illusions sont perdues et nous suivons Karan et Samar en perdition. La vie devient une multitude d'échecs. Et oui il y a quelques détails extrêmement sordides et peut-être de trop dans ce roman mais n'est-ce pas juste une forme de manifestation d'une culture indienne en proie aux meilleurs mais aussi à la mort comme aspect plus présent, plus visible que dans notre société ?

C'est avec la troisième partie que le livre prend son ampleur. Les amitiés et les amours se délitent et deviennent autres. L'homosexualité bordée comme une originalité mondaine entre cet indien et cet américain, Samar et Léo, laisse place à une autre forme plus sous-jacente. Les nuances sont nombreuses: un préjugé, une honte, une infection, une descente aux enfers et une passion... puis une amitié de tous les malheurs, de toutes les désillusions, un rapprochement envers et contre tout. le sida apparait aussi en filigrane, pas comme un détail mais bien une forme de marque de la vie, une empreinte de la perte.

En plus de l'histoire en tant que telle, le rapport aux arts m'a émue. Ils sont mis à l'honneur dans ce roman, même s'ils restent ici comme inachevés (...). Pour chacun, l'art se doit de révéler, d'aider l'artiste ou l'artisan à entrevoir autrement la vie. L'art a une éthique, une grandeur, apporte une étincelle dans les yeux et la vie et se veut, utopiquement, être le sauveur.
C'est cet art photographique, ce don de Karan, fulgurant et brut, qui apporte une ligne directrice au récit et offre un espoir. (...)
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J'ai reçu comme beaucoup ce livre avec Babelio. Je l'ai commencé début août dans l'idée de mettre mon billet pour le 25, date de sortie. Pleine de bonne volonté, j'ai lu la première partie qui correspond à la présentation de l'éditeur. L'impression que j'ai eu c'était que c'était écrit avec les pieds, que je lisais un film hollywoodien. Je voulais l'abandonner parce que je ne vois pas pourquoi je lirais un livre indien (dans l'idée de me dépayser un peu : je ne suis partie de chez moi c'est pour ça) alors que je pouvais allumer la télé et voir la même chose. Les images défilent mais on n'a pas vraiment le temps (et surtout l'envie) de s'attarder dessus, on oublie tout de suite.

J'étais à deux doigts d'écrire la même chose qu'Amanda mais je n'ai pas osé et surtout je l'aurais bien moins fait. Je l'ai mis de côté. le 25, j'ai lu les avis de Tamara, de Daniel mais surtout celui de Manu. Je me suis dit qu'il fallait que je donne une nouvelle chance à ce roman. Après ma soutenance de thèse, je l'ai donc repris l'esprit libre et j'avoue que c'est un roman qui se lit plutôt bien. Les personnages s'étoffent dans les deuxième et troisième partie et on a vraiment l'impression de lire un livre et plus un film. Ce qui me gênait c'est que l'auteur ne vise pas à ce qu'on s'identifie aux personnages mais il décrit leurs vies et sentiments tout en étant très pudique. Finalement, j'ai ressenti de la pitié pour ces personnages broyés par le destin mais jamais d'empathie et je ne me suis jamais sentie concernée.

Pour ce qui est du côté dépaysant que je recherchais quand j'ai accepté la proposition de Babelio, j'ai plutôt été déçue car ce que décrit Shanghvi c'est l'Inde la plus occidentale possible et finalement l'Inde traditionnelle, l'Inde que l'on nous présente, l'Inde colorée, n'est qu'effleurée. Les personnages sont favorisés et n'approchent que très rarement, sauf dans les marchés pour marchander, des personnages plus populaires. Les domestiques passent dans le roman. Je crois que c'est aussi ce qui m'a paru étrange : un roman occidental écrit avec des images indiennes (les images sexuelles dont on a beaucoup parlé mais aussi la cuisine, les croyances. La mise en parallèle des deux m'a paru étrange mais c'est sûrement ça l'Inde d'aujourd'hui. Les derniers flamants de Bombay est un roman qui me laisse beaucoup d'incompréhensions mais aussi beaucoup de curiosités inassouvies . Je suis d'accord avec Manu que cela me donne envie de mettre le premier dans ma PAL.
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The Lost Flamingoes of Bombay
Traduction : Bernard Turle

Merci aux Editions des Deux-Terres qui, en partenariat avec Blog-O-Book, nous ont gracieusement permis de découvrir ce roman. ;o)

La traduction française du titre de ce roman ne rend pas justice à la notion d'errance et de désespoir contenue dans l'original. En effet, aussi perdus et aussi abandonnés à eux-mêmes que les flamants roses ayant élu pour domicile les vasières de Sewri, à la périphérie de Bombay, les principaux protagonistes de cette histoire - Karan, le photographe qui renoncera à son génie, Samar, le pianiste virtuose rattrapé par le Sida, Zaira, la star bollywoodienne assassinée et Rhéa, qui sacrifiera son art à une vie de couple vouée à la tragédie - ne sauront ni vivre, ni mourir en dehors de la capitale du Maharashtra, dont le nom originel signifie "la Déesse-Mère." Mais entretemps, ils se seront trouvés eux-mêmes.

Point de départ et point de retour de leur destinée commune, Bombay hante les pages du livre même lorsque les personnages s'exilent pour un temps à Londres ou à San Francisco. Gigantesque, protéiforme, tour à tour sale et éclatante, prestigieuse et pourtant débordée par les bidonvilles, lourde des vapeurs d'encens aussi bien que des pestilences des usines, grouillante de très riches et de très pauvres, elle est le prisme par lequel le lecteur voit palpiter l'Inde moderne. Une Inde dont les instances, corrompues jusqu'à la moëlle, n'ont pas, dit-on, réservé un accueil des plus joyeux au dernier bébé de Siddarht Dhanvant Shanghvi.

Il faut dire que, par-delà les destins entremêlés des quatre protagonistes cités plus haut, ce sont la corruption et le malaise de l'Inde actuelle que vise droit au coeur le jeune auteur. Avec une ironie qui rappelle parfois Salman Rushdie, Shanghvi raille la lâcheté avec laquelle les gouvernants et bien-pensants indiens, toutes tendances politiques confondues, se réfugient derrière le passé colonisé de leur pays pour expliquer et justifier leurs propres défaillances. Ce qui ne les empêche pas de faire appel quand il le faut - entendez lorsque cela sert leurs intérêts et leur confort moral - à tel ou tel vestige de la colonisation anglaise, laquelle, alors, n'est plus considérée comme une plaie mais comme un bienfait.

La récupération de l'article 377 du Code pénal indien instauré par les Britanniques au temps de leur puissance et toujours en vigueur de nos jours, constitue exemple, aussi parfait que répugnant, du procédé. Cet article, qui punit gravement la pratique de l'homosexualité, servira à l'avocat véreux d'un assassin à démolir le témoignage de Samar et transformer ce dernier, de témoin-clef, en véritable accusé. A cela, il faut ajouter que le juge n'aurait peut-être pas pris fait et cause pour ledit avocat si l'assassin en question n'avait pas été le fils d'un ministre aussi puissant que corrompu et membre du Parti hindou.

Le tragique destin de Zaïra, tuée en public, d'une balle dans la tête, par Malik, fils bon-à-rien de Chander Presad, politicien nouveau riche qui n'a pu commencer à s'élever dans la société qu'à partir du moment où lui-même a accepté de corrompre et de faire tuer, va révéler à ses amis non pas les traits ambigus d'une Inde qui, bien qu'indépendante et en plein développement économique, ne fait pas mieux que ses anciens colonisateurs - cela, ils le savent plus ou moins dès le départ - mais leur implication personnelle dans le combat qui doit mettre fin à tout ce royal gâchis. Aucun n'en ressortira intact. Mais s'ils n'ont pas remporté la victoire, au moins auront-ils tous compris, à la fin du roman, la véritable nature des sentiments qu'ils éprouvaient les uns envers les autres.

Dans une culture pour qui la chaîne des réincarnations est le palier obligé avant le bienfaisant nirvâna, tout le courage, tout l'amour dont ils auront su faire preuve durant la crise la plus importante de leur existence, prennent une ampleur que l'Occidental aura peut-être quelque difficulté à saisir. Parce qu'ils auront modifié ceux en qui ils se seront révélés, ils modifient également, de façon très subtile, la sensation de défaite qui plane sur la fin de l'histoire : certes, aucun de ces personnages que nous avons appris à aimer et à estimer n'est parvenu à changer le monde - leur monde - mais ils se sont changés, eux, et puisque ce changement a été possible, tôt ou tard, les autres changements suivront.

Pour ceux qui redouteraient une avalanche de bons sentiments bien dégoulinants, je précise que Shanghvi renvoie dos-à-dos les extrémistes religieux qui sévissent dans son pays, qu'il fait de même avec les partis politiques et enfin que son héros, Karan Seth, n'apprécie guère tout ce qui a trait à la spiritualité. Ils peuvent donc lire en confiance ce roman à la construction un peu inégale - la romance agitée entre Rhéa et Karan prend, à mon sens, trop de place - mais au dessein humaniste et généreux. ;o)
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Mon avis:

L'histoire de ce roman est assez passionnante même si l'on y retrouve des ingrédients classiques (amour, adultère, jalousie, homosexualité....).

J'ai surtout apprécié la description des liens d'amitié entre les personnages (Samar, Zaira et Karan).

Ce roman illustre une fois de plus la corruption en Inde pendant le gouvernement du parti du peuple hindou et la guerre des différentes communautés de l'Inde.

Il est dommage que l'environnement géographique et social ne soit pas davantage mis en valeur, ce qui aurait pu être facile grâce au talent de photographe de Karan. Certes, on profite un peu de ses recherches et de ses clichés mais très vite les histoires d'amour et la vie de la jet-set indienne reprennent le pas sur l'environnement.

Le livre est construit en trois parties. La première nous présente les personnages, il ya alors peu d'émotion et d'attache. Ensuite, l'auteur entre dans le récit des évènements structurants ( assassinat de Zaira, le procès, la relation entre Karan et Rhéa...). c'est la partie la plus intéressante car l'auteur évoque la vie sociale en Inde avec la corruption, la place des femmes et le jugement de l'homosexualité.

Enfin, la dernière partie est émouvante grâce à la force de l'amitié entre Karan et Samar mais elle est aussi un peu rapide et superficielle. Je regrette la façon dont se termine le livre dans le flou et l'étrangeté d'une inondation meurtrière.

Le point le plus fragile du livre est le style qui est très neutre. il ya quelques phrases étranges, de temps à autre des mots vulgaires inopinés et surtout des devises très futiles, notamment dans la bouche de Samar.

" Un jour, tu découvriras que seule la fin du monde est la fin du monde.

" Ce qu'on aime, on peut le sauver."

Donc, e, résumé, je dirais que c'est une histoire d'amour et d'amitié, sous fond de corruption, assez classique mais que le style ne parvient pas à mettre en valeur.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Karan Seth, un tout jeune homme, a quitté son village natal pour tenter sa chance, photographe en devenir, dans l'immense et grouillante Bombay. Ses ambitions sont à la hauteur du but qu'il s'est fixé, saisir à travers l'objectif l'essence même de cette mégapole aux multiples visages, sa nature profonde, la fixer le temps d'une pose sur le papier, avant que tout ne change et disparaisse, peut-être... Les archives de Bombay, pas moins.

Engagé dans une agence de presse, il se retrouve promu «paparazzi», travail alimentaire au demeurant, mais au premier abord seulement. Sa première proie, un pianiste aussi génial qu'excentrique, un dandy qui aurait délaissé le piano et la musique pour la vie nocturne et ses excès, entrecoupée de longs moments de réclusion et de solitude. Mais Samar Arora, c'est son nom, n'est pas facile à traquer, le jeune photographe le retrouve néanmoins à une soirée où l'artiste comme un fait exprès se met à danser sur le bar, Karan le mitraille... Il le rencontrera peu après, comme il croisera la route de la célèbre Zaira, jeune et magnifique star de Bollywood. Une amitié naît presque aussitôt entre eux trois, inespérée, intense.... Trio improbable et que tout sépare. Amitié amoureuse qui ne dit pas son nom. Ces trois-là sont liés pour la vie, jusqu'au meurtre. le meurtre de Zaira mortellement touchée par un amoureux éconduit. Sordide...

Et le roman ne fait que commencer, n'en est presque qu'à ses balbutiements, car Siddarth Dhanvant Shanghvi vous emporte bien vite dans ce récit qui pourrait bien s'apparenter à une fresque par l'opulence des détails et des rebondissements. Histoire d'amour, de mort, de corruption et de perte.
Sans concession il épingle la nouvelle Bombay qui n'a rien à envier à l'ancienne, certes la société indienne semble bien s'être «émancipée», mais elle garde en elle, tenaces, tous les préjugés et les injustices dont elle fut et est toujours victime.
Le procès du meurtrier de Zaira est une mascarade... Mais bien au-delà de la critique sociale ou politique, la force du roman de Shanghvi réside à mon avis dans l'étonnante fulgurance qui saisit in fine ses personnages, pourtant bien malmenés par la vie. Tous connaissent, ont connu ou connaîtront, d'une façon ou d'une autre, la PERTE dans ce qu'elle a de plus cruel, perte d'un amour, d'un être aimé, d'un enfant, d'une amitié.
Perte pouvant conduire à la folie, à l'image de la vieille femme saisie au vol par l'objectif de Karan, les yeux perdus, délirante, transie de douleurs...
Perte et rédemption, quand les yeux et le coeur se desillent pour toucher l'essentiel....
Comment font les derniers flamants de Bombay pour survivre dans un marécage au beau milieu d'une mégapole qui les repousse toujours un peu plus loin ? Où iront-ils, plus tard, alors qu'ils ont tout perdu ?
Peu à peu, lentement, douloureusement, c'est ce que découvriront, les uns après les autres les personnages de ce roman au charme quasi envoûtant. La réponse est là, justement, après la perte. Et c'est très émouvant.

Un livre qui se dévore d'une traite et avec beaucoup d'émotion, porteur d'une certaine sagesse que l'on se plait à méditer, la dernière page tournée.


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