L.J. Shen et moi, c'est une grande histoire d'amour depuis notre rencontre et alors même que dans le fond ses histoires représentent souvent tout ce que je n'aime pas : des relations toxiques ou du moins des personnages toxiques trop portés aux nues. Mais c'est mon petit plaisir coupable.
Chez elle, depuis sa saga des Sinners, j'aime ses figures d'hommes repentis, enfin juste auprès de leur compagne, mais restent de fieffés salauds à côté. Elle exerce une sorte de fascination sur moi qui fonctionne à chaque tome, chaque série. Pourtant, j'ai vraiment cru ici que ce ne serait pas le cas. Les résumés de cette saga étaient pour une fois tout sauf vendeurs à mes yeux, au point que j'ai juste prudemment pris le tome 1 pour tester, pour voir. Cependant en découvrant à nouveau tout ce que j'aime chez elle, j'ai fondu à nouveau.
Ce n'était pourtant pas chose aisée. le nouveau héros de cette saga et de ce tome : Hunter, est un sale gosse de riche, coureur, vulgaire et en plein craquage après avoir été ignoré, mal aimé, par sa famille depuis tant d'année. A cause du
scandale de trop, son père lui adjoint un contrat de 6 mois d'abstinence (alcool et sexe) pour pouvoir continuer à figurer sur son testament et pour le surveiller, il demande à Sailor, une archère de génie, mais surtout fille du gros caïd de Boston. Une cohabitation forcée entre deux être très différents, Sailor étant concentrée sur son arc avec les JO en ligne de mire, et aimant autant sortir qu'Hunter aime boire de l'eau. Mais ces personnages ne sortent pas de nulle part, nous avions croisé Hunter dans la précédente saga de l'autrice : les All Saint High avec les enfants des Sinners et on recroise d'ailleurs certains d'entre eux. Il ne m'en fallait pas plus !
Mais pour être honnête, ce fut une lecture ambivalente. J'ai beaucoup aimé l'intrigue de celle-ci, très bien écrite, addictive et passionnante, avec cette cohabitation forcée entre deux êtres très différents, poussant chacun à changer, à sortir de sa coquille, à oser se montrer vrai, au fur et à mesure qu'une belle amitié et + naissait entre eux. J'ai aimé les voir se chercher car aucun ne savait vraiment qui il était et ce qu'il voulait au début. La passion de Sailor et les rebondissements autour de sa carrière m'ont fait vibrer. J'ai été touchée par cette jeune femme qui incarnait tellement son sport, de sa vivacité de chasseuse à son côté très solitaire. J'ai aimé aussi voir Hunter en proie à une famille détestable de laquelle il cherchait à se faire accepter, tout en, paradoxalement, cherchant à s'en extirper pour être lui-même et plus le vilain petit canard. En étant forcé à travailler avec son père, il va tomber sur un « complot » qui va le passionner et le faire jouer les espions, ce qui fut savoureux, surtout que tout le monde est bien tordu dans l'histoire.
La romance fut aussi savoureuse et épicée à souhait, avec un schéma d'ennemis to lovers + cohabitation forcée avec lequel je me suis régalée. Ils s'échangent piques sur piques, coups bas, petits surnoms et tout le package, mais on sent percer quelque chose. J'ai aimé les voir devenir peu à peu vulnérables, s'ouvrant et révélant leur faille. Leur amitié amoureuse est aussi un schéma que j'adore. J'aime le côté cocooning et cool de leur vie à deux en coloc, autour de bons repas et de séries Netflix. Quand ils se rapprochent, c'est vite chaud bouillant et l'autrice nous offre nombre de scènes de sexe pimentée et affriolantes, bon que je n'ai pas aimé à 100% à cause du langage vulgaire de Hunter, j'y reviendrai. C'est tout sauf émoustillant, ça. Mais c'est beau de voir quelqu'un d'autre barré que lui tomber les barrières justement et faire tellement pour elle. C'est beau de voir quelqu'un de réservé comme elle, oser monter au front et le défendre envers et contre tous parce qu'elle, elle le connaît vraiment. Leur relation est vraiment touchante car réelle et bouleversante, ils ne sont plus les mêmes après.
Là où le bas blesse, c'est que l'autrice en fait des caisses du côté de ce qui les oppose : le bad boy richissime et queutard, face à la sérieuse, sage et prude (?) archère. Je n'ai pas du tout aimé qu'elle force tant le trait sur la vulgarité et la provoc d'Hunter. Il fait vraiment sale gosse capricieux et on a tout le temps envie de le castrer, même quand il « s'adoucit » et se la joue plus romantique. C'est dommage parce que sinon sa relation compliquée à sa famille était fort intéressante et c'était sympa de voir un type un peu pourri, le rester quand même avec les autres, même après avoir changé avec elle. Il est piquant, ce petit ! de la même façon l'autrice en fait trop et de manière maladroite avec les complexes de Sailor. Pourquoi avoir absolument voulu transformer cette fille réservée ? Ce n'est pas normal de l'être ? On n'a pas le droit ? Certes, c'est moins vendeur, mais j'aurais aimé qu'on ne cherche pas à en faire une énième fille « qui se fait belle pour le mec qui lui plaît », mais qui plutôt change, s'ouvre, s'endurcit pour elle-même et seulement si elle le souhaite.
Autre reproche justement : l'âge des personnages. Qui croirait qu'ils ont 19 ans ? Franchement, il faut arrêter ça. Quand on donne des attitudes et caractéristiques aussi matures aux personnages, il faut leur donner l'âge qui va avec et arrêter de pousser le lectorat à ne s'intéresser qu'à des personnages de leur âge. C'est ridicule et pas crédible.
Dans le même genre, les familles respectives de nos héros sont vraiment too much. Qui imagine le côté hyper tordu de celle de Hunter avec le grand frère psychopathe, la mère dépressive (et +), le père tyrannique et insensible, la petite soeur fragile et effacée. On se croirait revenu au temps des Highlanders, mais c'est peut-être voulu vu leurs origines. C'était quand même bien gratiné. Idem chez Sailor, mais peut-être un peu plus atténué et mieux travaillé. L'autrice a d'ailleurs sorti un spin-off sur eux, dispo en grand format chez nous depuis quelques mois :
Sparrow. Mais le père qui kidnappe et épouse la mère sans l'aimer et le frère qui a tout du caïd, c'est bien craignos aussi. Bref, vous l'aurez compris, je n'aime pas ce genre de profil que je trouve surjoué.
Malgré tout la sauce a pris et bien pris. Nullement effrayée par le langage peu châtié du héros et sa famille de sociopathes, j'ai aimé suivre le tendre rapprochement entre deux êtres n'ayant rien à voir, mais qui vont permettre à l'autre de se trouver et s'épanouir dans l'adversité, surmontant bien des obstacles pour être ensemble. L'autrice a, et a toujours eu, une plume addictive qui me capture malgré des schémas classiques flirtant avec la toxicité. C'est réellement mon petit plaisir couple des romances New Adult.
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