Pour ce 3eme volet de la pentalogie A
l'ombre du chardon, nous suivons Gorô, personnage le plus antipathique de
Aki Shimazaki. Directeur d'une célèbre distillerie, il est heureux de son rôle de représentant mondain auprès de l'intelligensia japonaise et internationale. Homme à femme, il entretient 2 maîtresses, qui se doivent être totalement disponibles. Ses enfants comme sa femme sont contraints de répondre à toutes ses injonctions car il souhaite que tout soit fait selon ses propres désirs et ambitions. Seul le souvenir d'une ancienne amante arrive à l'émouvoir, touché par sa personnalité intelligente et sensible. Pourtant, aveuglé par sa prétention, Gorô verra son monde peu à peu se fissurer.
Difficile de s'attacher à Gorô,vantard, odieux, imbu de lui-même et misogyne. Pourtant, l'auteur réussit à lui rendre un peu d'humanité et de fragilité lors de l'évocation de Sayako et lors du dénouement du récit. Exaspérée par ce personnage, la lecture a parfois été difficile, à la limité du caricaturale selon moi. Sa personnalité est bien décrite et celle des personnages secondaires s'étoffent intelligemment tout au long du récit.
Le roman est écrit à la première personne ce qui permet de mieux appréhender le point de vue du personnage, centré sur lui même. Enfin, le style, toujours simple a priori, est subtil et restitue parfaitement le mode de pensée de ce quinquagénaire, enfermé dans un modèle patriarcal.
Aki Shimazaki décrit de façon acerbe la société japonaise où les conventions sociales régissent tout la vie des japonais (études, travail, mariage, classe sociale..).
Ce n'est pas le roman le plus facile à appréhender de l'auteure s'il n'est pas inclus avec les autres romans de la pentalogie.