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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Ma femme doit être heureuse avec moi : riche, gentil et généreux. Nous vivons ensemble depuis vingt-trois ans sans problème particulier. Elle n'est pas au courant pour mes maîtresses. Peu importe. Pour moi, ces relations extérieures ne sont que des aventures. »

Étonnant et déplaisant est cet homme qui s'aime, se vante et méprise quelque peu les femmes qu'il collectionne comme des faire-valoir sans âme ni sentiments. Pourtant il se pourrait que derrière tant d'arrogance il se cache une grande souffrance. Même si ce n'est pas une excuse Gorô, qui va se révéler démuni face à l'adversité, est un homme blessé qui s'est construit autour d'un traumatisme de l'enfance.

Au delà du portrait d'un être qui s'admire tel Narcisse (Suisen) se mirant dans l'eau — une attitude qui cache souvent un manque de confiance en soi — Aki Shimazaki dénonce avec sensibilité et grâce une société japonaise compétitive et exigeante qui impose à l'individu, l'honneur primant, de sauver les apparences au risque de se perdre.

« Vous connaissez l'histoire de Narcisse ? Amoureux de son reflet dans l'eau, il y est tombé et s'est noyé. »
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Le type, Monsieur Kida qu'on l'appelle avec bienveillance, est là dans son appartement, un verre de whisky à la main. Pas n'importe lequel, un Suntory Whisky Toki. Il faut s'avoir s'aventurer en dehors des sentiers battus qui mène au mont Fuji et au Nikka. Sans glace. Sans musique. Sans bruit. Mais ce type, pauvre type, une femme, une maîtresse, plusieurs maîtresses même. Il croit être au sommet de l'échelle et de la popularité. Et ce n'est pas sa relation avec cette jeune et belle actrice qui va faire dégonfler son ego masculin, dimensionné à son pouvoir de séduction, si je ne veux pas virer dans la vulgarité. Plus haute sera donc la chute. Il est à la tête de sa société, des whiskys très réputés. D'ailleurs, son affreuse belle-mère va lui laisser les pleins pouvoirs, l'évidence même, lui le fils prodige du père fondateur.

Alors oui, tu me diras, ce type est exécrable, imbu de sa personne, indigeste même en période de fête. Pourtant, il m'a bien fait sourire, il y a peu d'occasions de sourire dans la vie. Et je n'ai même pas honte à m'amuser de ses malheurs tant cette personne est méprisable, abjecte même. Mais derrière cet aspect presque malsain de l'homme, il y a aussi la critique acerbe de la société japonaise qui place encore dans les esprits la femme comme un objet de décoration ou de confort. le couple n'existe pas en tant que tel, il est juste question de l'homme, et des femmes qui gravitent autour de lui pour son plus grand plaisir, plaisir sexuel, plaisir culinaire. Parce qu'avant de passer à la casserole, il faut mettre le couvert.

« - Monsieur Kida, j'aime beaucoup le whisky de votre société. Mais vous n'êtes pas digne de votre excellent produit. C'est mystérieux pour moi. »

Et comme tout bon roman, celui-ci finit avec un verre de whisky. Vide le verre, à force de déguster les mots au coin du feu, imaginant l'odeur grillée des yakitoris d'une gargote bon marché, une femme vient me resservir un verre, les verres sont si petits comme les romans de Aki Shimazaki, le pan de son kimono légèrement entrouvert, laissant apparaître la pointe d'un sein, l'ébauche d'une toison pubienne. Là où il y a du whisky, il a du sexe parce que je ne vaux pas mieux que Monsieur Kida. Alors je finis mon second verre, et ferme la dernière page de ce roman. Merci, vivement un Nikka Coffey Grain ou à défaut, un Lagavulin...
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Suisen, narcisse en japonais, pourrait être le surnom du personnage central de ce roman. Goró, chef d'entreprise, pense avoir particulièrement bien réussi sa vie : il a succédé à son père, décédé prématurément, à la tête de l'entreprise familiale, une entreprise prospère ; il est marié à une femme docile et se partage entre deux maîtresses ; il est apprécié de ses clients à qui il offre bonne chaire et bons alcools ; il veut former son fils qui lui succédera un jour...
Certes, on sent qu'il a quelques fragilités : sa mère, décédée quand il avait 3 ans ; sa belle-mère, qui a hérité de la moitié des parts de l'entreprise ; sa demi-soeur, meilleure élève et plus brillante pianiste que lui ; son fils, qui veut faire des études de psychologie...
Evidemment, tout cela est trop beau, et Goró va finir par s'égarer dans son reflet.

Le personnage centrale du roman est également le narrateur. On lit le texte comme Goró se voit dans le regard des autres, et non comme ils le voient. On devine donc assez vite qu'il y a un biais. Il se voit riche, intelligent, aimant, que sais-je encore, alors qu'il n'est en fait que mépris et arrogance. Son regard est faussé, comme il a biaisé sa vie en essayant d'être non lui-même, mais comme il pense que son père aurait voulu qu'il soit.
Les défauts du personnage ne sont jamais exprimés. Ils sont suggérés par effet miroir, en reflet négatif de toutes les qualités qu'il s'attribue.
Goró n'est pas un personnage sympathique, mais il réussit à rendre très humains tous ses proches, dont il ne comprend pas les réactions dès lors qu'elles ne sont plus en accord avec ses volontés.
J'ai retrouvé la plume acérée, limpide et précise de Aki Shimazaki telle que je l'avais aimée dans Hôzuki. le sujet se prête moins à la tendresse, mais le livre est cependant écrit avec beaucoup de poésie.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Gorô Kida est le narrateur de ce court roman, intitulé Suisen*, troisième opus de la pentalogie L'ombre du chardon. Cet homme riche et assez antipathique, président d'une société de vins, whisky et spiritueux, nous l'avons croisé dans le premier tome. Ancien camarade de classe de Mitsuo et Mitsuko, c'est lui qui organise consciencieusement les retrouvailles annuelles des élèves de l'école.

En société, il pourrait paraître charmant et agréable. Mais non ! Au demeurant c'est un odieux personnage, égocentrique, hypocrite, machiste, arrogant, menteur, manipulateur, autoritaire… Tous les qualificatifs négatifs lui sont parfaitement adaptés. Il aime se montrer, s'exhiber, se donner en spectacle, il a besoin de se sentir important, adulé. C'est sa façon d'exister. Il est comme Narcisse, dans la mythologie grecque, il se mire dans l'eau, amoureux de son image. Marié par "miaï" avec Akita, douce et soumise, une jeune fille de bonne famille passionnée de peinture aquarelle, Gorô est père deux grands enfants Yoko et Jun ; Il règne en dictateur sur sa maisonnée. Néanmoins il collectionne les aventures extraconjugales. Aucune importance pour lui, il ne croit pas en l'amour mais ne divorcera jamais, il faut sauver les apparences ! Actuellement il partage ses moments de liberté entre deux maitresses, dont Yuri K. une actrice dont il a contribué, financièrement et par ses relations, à lancer la carrière.

Pendant toute la première partie de ce roman, je n'ai fait que m'insurger contre ce personnage imbu de lui-même, désagréable et sans moralité. Aki Shimazaki, grâce à son écriture simple et précise, où tous les mots ont leur importance, en fait un noir portrait. Que pourrait-il se cacher derrière les apparences de cet homme à la psychologie certainement complexe ?

La seconde partie réserve ses surprises. Subitement tout va se précipiter… Grandeurs et décadences ! Plus dure sera la chute de Gorô ! le voilà déclassé au sein de sa société, il perd son poste de président, ses « femmes » le quittent l'une après l'autre lui "disant ses quatre vérités" et le laissant, comme à nu, dans un état de profond désarroi. Il est pitoyable.

Bien qu'habituée à la douceur et à la délicatesse des ouvrages d'Aki Shimazaki, j'ai malgré tout aimé ce livre, tel une parenthèse dans la pentalogie. Il est clair que je n'ai ressenti aucune empathie pour Gorô et me suis presque réjouie de ces déboires qui annoncent sa chute irrémédiable. Certains événements vécus pendant l'enfance sont parfois ressentis comme des traumatismes et pèsent sur la psychologie de l'adulte. Doit-on les considérer comme des circonstances atténuantes ?

*Suisen = Narcisse en japonais
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Suisen ou Narcisse.. Troisième volet du pentagone l'ombre du chardon, Dans Suisen nous retrouvons Gorô. A la mort de son père il a repris l'entreprise familiale de vins et spiritueux. Marié, père de deux grands enfants, il partage son temps entre ses maitresses et les Partys où il se plait à fréquenter les grands de la politique, du show-bizz . Eternel insatisfait, arrogant, imbu de lui-même il n'a jamais envisagé que la roue de la fortune puisse tourner et que son monde parte en fumée..Personnage peu sympathique bien sûr mais si ce n'était au départ qu'un enfant malheureux qui a raté sa vie d'adulte?
Aki Shimazaki est une magicienne du verbe et des mots. Par petites touches, avec finesse et empathie elle a réussi à changer mon regard sur Gorô. J'apprécie la musicalité de son écriture qui allient la culture japonaise à l'élégance de la langue française..
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Suisen, c'est le narcisse, la jolie fleur jaune de la couverture du livre.

Dans chacun des tomes de cette série, un personnage différent prend la vedette et dans ce troisième volet, c'est l'histoire de « Gorô le gentil », un homme devenu riche et qui s'enorgueillit de posséder des femmes.

Pitoyable cet homme qui dit avoir besoin d'une maitresse pour conserver la stabilité de son mariage ? On dit de lui : « …qu'il est toujours blessé par son enfance malheureuse, qu'il n'a pas pu développer son amour de soi. Il doit séduire les femmes pour occuper son Coeur vide. » (p.114)

Pauvre homme ! Mais sa personnalité pathétique ne le rend pas pour autant sympathique !

Ce Gorô représente un aspect des rapports entre les hommes et les femmes dans la société nippone…
et peut-être ailleurs ?…
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Volet 3 de la série, oulalala le sale gamin ce Goro ! Symbole même du titre à savoir Suisen qui veut dire Narcisse , vous connaissez l'histoire de Narcisse qui se mire dans l'eau. Et bien Goro, c'est un peu ça: moi, moi, moi, moi !!!!

quel sale type, qui prend les femmes pour pour des objets assouvir ses besoins primaires, menteur, orgueilleux, vantard, vaniteux, exigeant, sans coeur, bref, rien pour lui, le pauvre homme. Mais le retour de la médaille lui pend au nez !

le tout pour démontrer qu'un enfant blessé, sans amour, et un adulte pas bien réussi.

bien contente d'avoir fini avec ce gars, qui vais-je retrouver dans le 4 ème volet ?
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Suisen: Livre 3 du cycle L'ombre du chardon.*

Pour ce nouvel opus, la focale est mise sur Gorô Kida, président d'une société de spiritueux.
Sous son approche aimable, c'est un homme à femmes, superficiel et paresseux, bouffi de suffisance et d'auto satisfaction. Sa vision du monde, de la famille et du statut de la femme reste très conservatrice et heurte son entourage amical, professionnel et familial.

Vient un temps où il faut payer l'addiction, et l'humiliation sera totale...

Ce petit livre est beaucoup plus vivant et énergique que les deux précédents, par son personnage central très agaçant, et par la prévisible chute d'un homme pitoyable. Ce portrait à charge est adouci sur la fin par une explication psychologique que j'ai trouvée un peu convenue.

Si ce livre ne comble pas toutes mes attentes, j'adhère néanmoins toujours autant au style épuré et concis de l'auteure. Elle a le don de projeter son lecteur dans l'identité japonaise, stigmatisant ici cette obsession de ne jamais devoir perdre la face, et le respect irrationnel envers le statut social, la richesse et le pouvoir.

*Azami (2014) Hôzuki (2015), Suisen (2016), fuki-no-tô (2017), maïmaï ( 2018).
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Je continue à découvrir les romans de cette auteure japonaise. Je trouve que les couvertures de ses livres sont très jolies et elle possède l'art de raconter une histoire en 150 pages à peu près. Je ne les lis pas du tout dans l'ordre, c'est en fonction de ce que je trouve à ma médiathèque.
Cette fois, sur la couverture, on peut voir un narcisse (suisen en japonais).
Le personnage principal s'appelle Goro Seka, il est le président d'une société de whisky. Il a la cinquantaine et est odieux. Imbu de lui-même, autoritaire, il a une femme soumise et 2 maîtresses, qui doivent être disponibles selon son bon vouloir. Il entend aussi que ses enfants lui obéissent. Tout tourne autour de sa personne. Il est globalement très satisfait de sa vie et n'entend pas se remettre en question. Il déteste toute forme de psychologie.
Cependant, sa période de gloire va prendre fin en l'espace de quelques jours. Il va perdre les unes après les autres, les choses qu'il croyait acquises. Il va se retrouver seul face à lui-même.
Un portrait d'homme japonais très réussi et délicat même s'il est totalement antipathique. Une lecture agréable.
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Suisen, est le 3ème opus du nouveau cycle de Aki Shimazaki, après Azami et Hôzuki. Ce livre porte également le nom d'une fleur.
Gorô, dont on a fait la connaissance dans Azami est Président d'une grande société de whisky. Il est marié, deux maîtresses, et père d'une fille et d'un garçon.
C'est un homme sûr de lui, autoritaire, arrogant, suffisant.
On n'éprouve guère de sympathie pour ce personnage qui va toutefois être ébranlé lorsque son petit monde va s'écrouler.
"En me lavant le visage, j'entends la voix de Sayoko :
"Tu es un enfant blessé".
Soudain, j'ai envie de pleurer"
L'écriture est toujours aussi belle et fine.
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