« Il fallait s’enfoncer dans la forêt .
Répugnant à s’éloigner de l’avion, il hésita .Il avait l’impression d’abandonner une créature vivante, un chien blessé, qui serait bientôt dépecé par des étrangers .
Ils prendraient les canons en premier, puis les moteurs , et enfin toutes les pièces métalliques réutilisables , ne laissant que la carcasse ———les os du chien——-
Des os vert -de- gris.
Un avion nettoyé par des rapaces ... »
Il ne la lâchait pas des yeux. Avant d'atterrir, juste avant l'atterrissage forcé, nous avons été obligé de larguer les bombes dit il lentement.je veux savoir où elles sont tombees.
Cette fois, elle n'esquiva pas son regard.
Le pilote s'arrêta à la lisière du bois où, déjà, à midi, régnait une pénombre couleur chêne foncé. Persuadé qu'on ne pouvait pas le repérer dans l'obscurité, du moins pour l'instant, il s'assit, adossé à un arbre. Les autres s'étaient enfuis. Étant le dernier à quitter le pré, il les avait vus disparaître un par un, silhouettes brunes bien vite englouties par la forêt.
Tous, sauf les deux qui restaient à terre, l'un mort, l'autre mourant.