[Franz Stangl, commandant nazi]
Sa femme lui avait posé la question quand elle était venue le rejoindre pour quelques jours de vacances avec les enfants, dans la campagne près [du camp d'extermination] de Sobibor. "Comment peux-tu ÊTRE LÀ et n'avoir rien à faire avec ça ?" Elle avait entendu dire ce qui se passait dans le camp et insisté pour qu'il réponde (...)
Il lui avait répondu que son travail était purement administratif, qu'elle n'avait rien à craindre pour son âme, puisque c'était le fond de sa question, et elle l'avait cru, s'en était tenue là. Le travail d'Adolf Eichman aussi était purement administratif. Il n'avait participé à l'organisation de la 'solution finale' que d'un point de vue purement administratif et logistique.
(p. 77-78)
La question des crimes commis pendant [la seconde Guerre mondiale] posa d'ailleurs à son tour de nombreux problèmes. Autant de crimes et de criminels, comment faire ? On établit à la hâte des tribunaux, on nomma des juges qui pour certains n'avaient jamais jugé, on dressa d'immenses camps de prisonniers et des listes interminables de criminels et de suspects par ordre alphabétique, soixante-six mille à la suite, mais qui allait s'en occuper et quel nom donner à leurs crimes ? De nouvelles catégories apparurent, au nombre de trois à nouveau : crime de guerre, de génocide, et crime contre l'humanité, dont on feignit de croire qu'il n'avait jamais existé, alors que trois cents ans plus tôt, le crime dit de lèse-humanité avait déjà vu le jour.
(p. 19-20)
un homme responsable d'avoir laissé l'immonde envahir le monde devait pouvoir être jugé tant qu'il était en vie
La question des crimes commis pendant cette période, posa d’ailleurs à son tour de nombreux problèmes. Autant de crimes et de criminels, comment faire ? On établit à la hâte des tribunaux, on nomma des juges qui pour certains n’avaient jamais jugé, on dressa d’immenses camps de prisonniers et des listes interminables de criminels et de suspects par ordre alphabétique, soixante-six mille à la suite, mais qui allait s’en occuper et quel nom donner à leurs crimes ? De nouvelles catégories apparurent, au nombre de trois à nouveau : crime de guerre, de génocide, et crime contre l’humanité, dont on feignit de croire qu’il n’avait jamais existé
La fin de l'espoir était leur matière première, leur outil de production; ils en firent même deux grandes industries : celle de l'extermination par gaz et celle de l'extermination par le travail.