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En voiture Simone ! ... Simone, qui buvait et fumait...
Livre publié en 1976.
Simone / Montand, je mélange tout ; ils sont fusionnels : Les Sorcières de Salem, Z, Etat de Siège, Casque d'Or, Sel de la Terre...
Je n'ai vu d'elle que « Le Chat », et encore, parce que j'adore Jean Gabin ! Mais les yeux transparents et tristes de Simone, dont elle joue admirablement dans ce film, m'ont vraiment marqué.
Veuillez excuser ma faible culture cinématographique, car, vous vous en doutez, ce livre parle surtout de cinéma, mais pas que ( Mépakeu ).
Je connais un peu mieux Montand, formidable dans « Garçon, Z, Vincent François Paul et les autres, Le Sauvage » ! J'ai vu tout ça, j'ai kiffé à mort ! Sans compter sa voix chaleureuse dans « à bicyclette, les feuilles mortes.. ; » : Je comprends les groupies !
Mais revenons à nos moutons. Ce livre est très « riche » en « éléments ».
Simone Signoret ( 1921-1986 ) a été une actrice, mais surtout, pour moi, une grande dame.
C'est une autobiographie écrite en 1976, dirigée par quelques questions d'un journaliste.
Simone a vécu la guerre à Neuilly. Sa mère n'achetait que français. Son père, juif, et toujours en déplacement, était interprète international. Après son bac philo, pendant la guerre, elle a dû chercher des petits boulots pour subvenir aux besoins de sa mère et de son petit frère. En même temps, elle cherchait à se faire embaucher au cinéma dans des rôles de figurante. Demi-juive, les Allemands tiquaient au vu de son nom, Kaminker, qu'elle essayait de faire passer pour breton. Finalement, elle a pris le nom de sa mère, Signoret. Pendant la guerre, elle rencontre Allégret, qu'elle aime, et qui lui permet de lancer sa carrière. Au début, elle joue plusieurs rôles de prostituées au grand coeur. Dédée d'Anvers, puis Casque d'Or.

Et puis voilà le « Mépakeu».
Simone Signoret est une actrice engagée, elle se définit elle-même comme une intellectuelle de gauche, mais ayant bien conscience, à la fin du livre, de ne pas vivre comme les ouvriers qu'elle défend.
Sa conscience politique s'éveille pendant la guerre, au Café de Flore avec « le Groupe Octobre ».
– Vous considérez-vous comme une résistante ?
Non, j'ai caché parfois des résistants FTP, mais je n'ai jamais fait d'acte de résistance. »
Elle est en relation avec Jean Painlevé, Vercors et connaît très tôt Serge Reggiani.
Sa fille Catherine Allégret naît juste après la guerre. C'est à ce moment qu'elle va à un concert d'Yves Montand : c'est le coup de foudre ( réciproque ? ». Non seulement elle devient groupie...
La groupie du chanteur...
Mais très amoureuse, passionnée. Il faut dire que l'homme est un charmeur !
Elle écrit sa désolation auprès d'Allégret d'être passionnée par Montand et quitte son mari.
Avec lui, une autre forme de conscience politique, qui couvait déjà, le communisme. Elle explique d'une manière floue sa méfiance des armes nucléaires des USA, et de leur volonté de s'immiscer dans la reconstruction de la France. Montand et Signoret, dans la guerre froide, prennent parti pour l'Est.
Invités pour faire des concerts, ils vont même à Moscou en 1956, et Kroutchev leur tape sur l'épaule, tout en disant que Staline avait envoyé 18 millions d'hommes à la mort. Montand fait des salles pleines. Spasiba.
La tournée de l'Est dure plusieurs mois, et ils déchantent en apprenant que les chars russes ont débarqué à Budapest « à l'appel des Hongrois », dit le Komintern. Qui croire ? L'URSS ou les Hongrois de la rue qui montrent des immeubles détruits par obus ?
Cette grande tournée à l'Est a longtemps fait hésiter les USA pour les faire venir !

Un autre aspect du métier que les acteurs subissent est le dédoublement. Après le rôle d'Alice dans le film anglais « Top of the Room », son rôle préféré, elle a gardé la coiffure d'Alice pendant un mois ! Et partout où elle allait avec Montand, ils étaient trois : Yvess Mountand, Saïmoni Seignorett, et Alice ! Elle a tellement aimé jouer en Angleterre qu'elle s'est lancé un défi : revenir au théâtre, où elle a débuté, et jouer Lady MacBeth à Londres, en anglais, avec son gentil accent français ! Elle a tellement galéré à apprendre ses répliques en essayant de mettre l'accent sur les mots adéquats qu'elle n'a pas eu le temps de rentrer dans le personnage, de « l'incarner » comme pour Alice ! Ce fut un bide.
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Dominique, un pote du Café du Pont, mon QG d'écriture, mon Flore à moi, m'a prêté ce livre en disant : « Je pense qu'il y a un rapport entre ton livre et celui-ci ».
Au début, je n'y croyais pas, peut être y a t-il l'attitude sarcastique et libre de Simone face aux Allemands...
Puis, au fil du livre, j'entrevois une femme cardinale, une femme de coeur, qui vit avec un homme de coeur : deux acteurs internationaux, à honorer des contrats chacun de leur côté, qui vivent ensemble une trentaine d'année ! Ça existe ? Ils ont des refuges : la « roulotte », Saint Paul de Vence, une belle maison dans l'Eure que Benjamin Castaldi, le petit-fils de Mémé, connaît bien.
Montand-Signoret : un couple engagé mais libre, car, dit-elle, un homme de parti, qui a sa carte, a des engagements, doit obéir.
Les Sorcières de Salem est une parodie du procès Rosenberg ;
« Z » critique le régime des colonels grecs ;
L'aveu : Montand explique l'importance de ce film : démonter un faux-procès ;
Montand a fait un film au Chili sous Allende qui n'aurait jamais été autorisé dans le régime Pinochet.
Simone a signé le manifeste des 121 pour la décolonisation de l'Algérie ;
Simone a été scandalisée par la façon dont le gouverneur de Californie a traité  le « problème noir » à Watt ;
Simone a soutenu une grève d'ouvriers de chez Renault, mais elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde !
Avec mes mots, je dirais que « compassion » est parfois plus souhaitable qu  « empathie » :)

Aux Etats Unis, ce qui me fait dire que c'est une femme de coeur, c'est que, quand elle a quitté momentanément Montand qui jouait « Le Milliardaire » avec Marilyn, elle n'en veut pas à sa copine s'il s'est passé « quelque chose », vu que tous deux sortaient d'un milieu défavorisé, que Simone appréciait la simplicité de Marilyn, et que celle-ci, par ses réactions émotionnelles à fleur de peau, était le souffre douleur des gens du cinéma. ( Marilyn est pour moi, avec James Dean, l'actrice qui me dégage le plus d'émotions ). Il y avait trois Marilyn : la « fillette » qui jouait à la dînette, l'ado qui adorait se transformer en femme fatale, et l'actrice qui détestait ce métier.

J'ai aimé ce livre parce qu'elle a vécu ce qu'ont vécu mes parents, et un peu moi aussi. Les détails sont très nombreux, et surtout cela manque un peu de contextualisation pour un non spécialiste comme moi.
Les gens qu'elle n'apprécie que modérément comme Arletty ou De Gaulle ( dommage pour moi, mais cela correspond à ses convictions ), elle n'en parle que très peu : plus de lignes sur eux ne servent à rien, car c'est une femme positive.
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une autobiographie passionnante pour les amoureux du cinéma.
On y croise Montand, certes, mais aussi Marlyn, on navigue du Paris intello aux New York des artistes les plus en vue.
A travers sa vie c'est toute une époque du cinéma que l'on découvre... de l'autre côté du miroir, sans fard.
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Merci à Madame Signoret d'avoir eu l'excellente idée de nous régaler de cette nostalgie.
Non contente d'être une actrice emblématique du cinéma français, dont le talent continue à enchanter des générations de cinéphiles, elle nous a prouvé avec cet ouvrage qu'elle possédait aussi la verve, le sens du mot juste, l'art de conter des anecdotes, la capacité à transmettre ses émotions sans aucune mièvrerie. Ce don là, elle l'avait déjà exprimé par la parole, qu'elle avait directe et aisée.
Mais de la parole à l'écrit, il y a une marge ! et elle a su franchir l'obstacle en nous montrant toute son intelligence et sa capacité à restituer les grands événements de son existence, si riche en péripéties de toute sorte !

De la jolie jeune fille du lycée de Neuilly, qui par copains interposés a indirectement bénéficié de l'enseignement de Sartre, professeur au lycée de garçons, à la future starlette courant le cachet pour ramener quelques sous à la maison et attendant sur les banquettes du Flore que la chance lui sourie !

De l'actrice faisant peu à peu ses preuves, d'abord comme figurante puis comme silhouette (figuration parlante) enfin grâce à des petits rôles qui peu à peu deviendront grands à la vedette qu'elle fut dès la fin de la guerre en explosant littéralement dans le film "Dédée d'Anvers" dont Yves Allégret lui fit cadeau !

De son amitié avec Reggiani, connu pendant la guerre à la rencontre de sa vie avec Yves Montand "le 19 août, à Saint Paul de Vence, à la Colombe d'Or, vers 20h30" moment mémorable, qui va bouleverser totalement les trente-cinq années d'existence qui s'ensuivirent.

Simone Signoret nous conte tout, de ses joies, espoirs, succès, chagrins, colères, engagements politiques, de ses rencontres avec les "grands" de ce monde, mentions particulières pour Tito et bien sûr Khrouchtchev et ses sbires du Kremlin après l'invasion de la Hongrie en 1956, et tant et tant d'autres choses ....., avec ardeur, avec pudeur, avec enthousiasme, avec élégance et sincérité !
que je ne puis que vous engager, si vous ne les connaissez pas encore, à découvrir ces précieuses mémoires, témoignage lucide et indispensable, non seulement de sa vie publique et privée, mais également de tous les événements dont elle fut témoin et qu'elle nous restitue avec clarté.
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La grande Simone, avant que sa voix ne n'éteigne dans les dé-boires et les chagrins, ou que sa mémoire ne disparaisse sous des scandales médiatico-familiaux de bas-étage.

Avec sa voix gouailleuse de fumeuse de gitanes, elle nous dit sa passion pour le cinéma, son implication dans l'histoire politique, sociale et culturelle de son époque. Jamais neutre, toujours vibrante, chaleureuse, lucide, dans ses amitiés et dans ses ressentiments. C'est bien plus qu'une star qui écrit, qu'une" femme de.."qui se raconte: c'est un témoin de son temps qui parle.

Casque d'Or au pays des soviets.
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J'ai lu plusieurs fois ce livre, riche en éléments historiques, et de qualité. On y sent une personne, un tempérament, un caractère. une réflexion sur soi et sur les autres. Il me semble me souvenir, qu'à l'époque de sa parution il y eut un débat, voire un procès sur la question de l'auteur du livre. Il y avait beaucoup de faux livres, ou plutôt de livres "arrangés". Et puis il y eut d'autres livres portant le nom de Signoret, et enfin des livres écrits par les descendants de Signoret. Il y eut d'autres scandales autour de la tribu Montand-Signoret…Tout cela me fit remiser, lassée du tumulte des vedettes , ce livre qui a pourtant son intérêt, au-delà du couple de rêve que formaient Montand et Signoret juste après la guerre, quand tout redémarrait dans la joie de la libération, l'ivresse del'amour et de la jeunesse triomphants , avant les tromperies, les désillusions, le rideau de fer, les mirages d'Hollywood et les ravages de l'alcool.
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Son autobiographie relate en premieu lieu le combat qu'elle a mené pour défendre ses idéaux politico-humanistes, la militante a pris le pas sur l'actrice sans artifice qu'elle aura été toute sa vie durant. Une femme genéreuse et vraie à qui l'on voudrait bien ressembler.
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A posséder dans sa bibliothèque, que l'on aime ou pas Signoret. Témoin de son époque et actrice dans le sens littéral, elle livre ses souvenirs avec sincérité (j'ai beaucoup aimé les passages témoignant de son amitié avec Reggiani, un grand bonhomme)
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Simone Signoret décrit bien toutes les difficultés qu'elle a rencontré avec Montand, pour garder son indépendance d'esprit et sa lucidité, en cherchant à se faire sa propre opinion, alors qu'elle vivait l'après guerre et la guerre froide.

Elle a eu la chance de rencontrer des acteurs, des hommes politiques, des écrivains et des artistes de premier plan et de tous bords. Une vie aussi riche est passionnante à lire.

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Dans cette autobiographie, Simone Signoret se livre entièrement et sans complaisance, répondant à un ' besoin de tout dire ', sans contrainte d'aucune sorte: sa vie avec Montand, son engagement politique, etc..

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Beau et à l'image de son auteur. Sincère et tout aussi mélancolique que joyeux. Un texte dense et émouvant.
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